Il est encore tôt tandis que tu marches tranquillement le long du chemin de terre, les yeux posés sur la mer qui va se confondre avec le soleil, la-bas, vers l’horizon. Ça te fait du bien de simplement marcher, être paisible et calme avant de commencer une nouvelle journée à l’hôpital. Tu aimes bien ton travail ici et pour rien au monde tu n’en voudrais un autre mais parfois c’est… Éreintant. Et tu as besoin de ce genre de petits moments au calme pour te retrouver avec toi-même et te calmer. Néanmoins, ce calme qui t’envahit tandis que tu marches lentement, un pas après l’autre, se transforme en inquiétude lorsqu’une odeur bien connue parvient à tes narines. L’odeur qui imprègne souvent les différentes sections de l’hôpital et que tu as appris à supporter. Mais plus tu avances, plus elle se fait forte tandis qu’une légère nausée monte. Tirant sur ta manche afin de recouvrir ta main, te protégeant la bouche et le nez avec le tissu de ton tee-shirt, tu observes les alentours avec curiosité, désireux de comprendre. Pour que l’odeur soit si prégnante, soit le blessé est toujours sur place et perd beaucoup de sang, soit il est resté toute la nuit dans les parages. Dans tous les cas, cette personne a sûrement besoin de soin au plus vite.

Tu finis par t’avancer sur les rochers lorsqu’une chevelure blonde platine attire tes yeux. Là, dissimulé dans un renfoncement entre deux rochers, quelqu’un semble être assis ou affalé. Tu t’approches, mais la personne ne semble pas t’entendre. Tu n’as pas le temps de te poser plus de questions que tu t’aperçois enfin pourquoi le jeune homme ne réagit pas lorsque tu le contournes. Il est mort. La nausée se fait soudain plus violente lorsque tu aperçois son œil qui semble avoir été explosé par un tir qui a sans doute dû le tuer sur le coup au vu de l’angle. Ton métier et tes études t’ont poussé à voir des choses ignobles, mais jamais aussi ignobles. Pourtant tu en as vu des photos de cadavres durant tes études lorsque le temps de la spécialisation n’était pas encore venu, mais te retrouver confronté à la réalité est bien pire. Tu as envie de vomir, de détourner les yeux, mais il faut que tu te contrôles. Il faut que tu t’approches, vérifier s’il n’a pas d’autres blessures qui pourraient dénoter d’une lutte ou autre. Car tu te doutes que personne d’autre ne le fera, par dégoût ou par manque de connaissances. Évitant de regarder son visage, ta manche te protégeant toujours un minimum de l’odeur, tu inspectes son cou, ses mains et son torse qui en général, sont les endroits où on retrouve en premier des traces de coups ou des blessures dues à une lutte. Mais rien. Pas même des contusions légères au niveau des mains qui pourraient signifier qu’il s’est défendu, qu’il a frappé. Rien. Alors, tu te redresses, ne pouvant plus supporter de regarder ça. Tu peux pas garder ça pour toi, tu peux pas rester tout seul avec un… Un… T’as besoin d’avoir quelqu’un pour te soutenir. Alors, tu te redresses et tu cours vers le chemin que tu apparentais auparavant, tu cours pour trouver quelqu’un au plus vite, pour ne pas être le seul à porter le fardeau de ce savoir. Un seul nom résonne dans ta tête : @Ares Valentini. Peu importe combien il est parfois déconnecté de la réalité, c’est lui dont tu as besoin à cet instant. Et heureusement tu finis par tomber sur lui. Échevelé, les joues rouges, les larmes que tu ne peux finalement pas réprimer au bord des yeux, tu ahanes, commençant à paniquer tandis que la réalisation monte jusqu’à ton cerveau « -La-bas… Vers les rochers… Y a un, un… Faut que tu viennes, faut que tu m’aides ! ». Tu ne t’expliques pas plus et te remet à courir en direction de l’homme à la chevelure platine, Ares comprendra lorsqu’il le verra. Et une fois que vous êtes face à lui, tu te sens soulagé quelque part. Tu n’es plus le seul à savoir. « -Je… J’l’ai trouvé comme ça, il a pas d’autres blessures juste… Ça. ». Tu désignes son crâne sans le regarder, cette chose sanguinolente sur laquelle tu ne veux plus poser les yeux.

Blood on stones

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T’as pas vraiment envie de te prendre un refus alors que tu demandes à ce qu’on aille chercher la Milice. Tu peux peut-être pas donner d’ordre à quelqu’un qui n’est pas dans ton groupe, mais ça ne t’empêche pas vraiment de le faire. Quitte à ce que tu forces la personne à le faire. Tu peux pas quitter le cadavre, il faut bien que quelqu’un regarde s’il n’y a pas d’indices aux alentours et surtout que tu empêches qui que ce soit de le bouger comme ces idiots de sages ont fait la dernière fois. Tu attends tout de même qu’il réagisse avant de bouger, ton regard le fixant avec un sérieux évident. Tu lui laisses un peu de temps. Trois… deux… Avant que ton décompte mental n’atteigne un zéro fatidique, le jeune homme affirme qu’il y va. Ta langue maternelle sonne comme de la musique à tes oreilles, adoucissant presque ton humeur massacrante. En attendant qu’il te ramène quelqu’un de la Milice ou au moins que quelqu’un se ramène, tu observes les alentours. Rapidement, tu ne vois pas d’indices, du sang en masse, mais rien de significatif.

Et il revient, pas seul, sauf qu’il revient pas avec la bonne personne. Tu dois prendre sur toi pour ne pas réagir lorsque tu vois @Seok Ahn à côté du magicien. Merde. Pourquoi est-ce que de tous les Miliciens, il fallait qu’il te ramène celui-là ? C’est vraiment pas de chance et pour l’instant, tu peux seulement espérer que la couverture du jeun homme n’a pas été grillée. Faire comme si tu le connaissait pas vraiment, voilà ce qui était une brillante idée. Tu soupires bruyamment au commentaire de Seok, comme tu l’aurais fait avec n’importe quel type. Dévisage le Milicien, dévisage le Magicien (@Andres Munoz). « C’est un Milicien que je voulais. » Tu dis la chose sans émotion, comme un reproche, mais ne t’y attardes pas plus longtemps. Autrement ce serait plus louche qu’autre chose. Au moins t’as un peu de chance puisqu’avec eux est arrivée @Oksana Vasilyeva. Et si tu ne comptes pas la mêler à cette histoire puisque aussi digne de confiance soit-elle, elle n’est pas Milicienne.

De toute façon, les présents perdent de leur intérêt lorsque la question de Seok trouve sa réponse dans la bouche de @Milo Gallagher. Décidément, toutes tes connaissances se sont passés le mot. Des informations viennent : Harry, un sage, 31 ans. Tu te relèves brusquement lorsque tu entends ces mots, parce que rester sur l’île passé l’âge, c’est ton plan. Est-ce que ce n’était qu’un hasard ? Un type qui a eu la même idée que toi qui a trouvé la mort aux mains d’un fou ? Tu l’espères, mais tu ne parviens pas à chasser la crainte que ce soit plus que ça. « Ce n’est pas comme si quelqu’un surveille les départs. » Peut-être la Mairie, mais franchement, qui a quelque chose à foutre de ce que la Mairie peut bien faire. Si c’était la Milice qui s’en occupait ce serait autre chose après tout.

Tu replaces ta chevelure réfléchissant à ce qui peut être fait. Sans piste, tu peux difficilement traquer le tueur. Alors tu décides de jouer sur le seul point commun entre les deux victimes - outre leur état actuel. Ton regard passe d’Oksana à Milo : « Décidément les Sages tombent comme des mouches ces temps-ci. » Et ça t’arrange tu l’avoues. Ça prouve peut-être que la Milice ne peut pas protéger tout le monde, mais tant que les tiens seront sains et saufs, tu te ficherais bien du reste. Et c’est dommage en soit, parce que tu l’apprécies Milo. Tu l’appréciais ? Peut-être que c’est à ce stade maintenant. C’est sans doute pas le moment de le déterminer. « Qu’est-ce que tu penses, vous avez un traitre dans vos rangs ou quelqu’un en a après vous ? » Deux hypothèses potentielles, mais aucune ne serait probablement agréable à entendre. Tu comptes tout de même obtenir une réponse, quitte à devoir insister lorsqu’il n’y aurait plus de public. Surtout qu’avec tout ça, tu n’as toujours pas de milice pour t’aider à fouiller pour des indices.

Spoiler:

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Bien trop concentrée à aliéner le seul sage que tu apprécies moindrement, tu ne remarques la nouvelle arrivée que du coin de l’oeil. Elle ne te dit rien, ce qui n’est pas une surprise en soit, mais son comportement t’intrigue. Habituellement, les gens se serrent les coudes devant une telle vision, mais elle ne se tourne vers aucune des personnes présentes. Elle se concentre plutôt sur le cadavre. Tu gardes un oeil sur elle, voulant t’assurer qu’elle ne le touche pas. La dernière chose qu’il vous faut, c’est que quelqu’un ne vienne perturber la scène. Quoi que… ce n’est pas comme si vous avez le matériel nécessaire pour réellement passer au travers du scène et récolter les indices que vous ne pouviez pas voir à l’oeil nu. Contamination ou pas, le corps ne pourra pas vous aider plus que ça à identifier le tueur.

C’est pour ça que tu tentes d’entre apprendre plus par Milo, quitte à le provoquer au passage. Il est vrai que les Sages sont étrangement les victimes dans cette histoire. T’aurais plutôt cru que quelqu’un avec une vendetta se serait attaquée aux Chimères. T’aurais voulu une réponse de la part de Yoda, même si tu doutes qu’il ait vraiment envie de se prononcer sur les hypothèses que tu as avancé. Mais c’est finalement la nouvelle arrivée qui attire ton attention. Elle passe beaucoup de temps accroupie devant le cadavre. Elle marmonne quelque chose, sans que tu puisses en comprendre un mot. Tu fais donc signe que tu reviens, t’approche de la jeune femme pour entendre à la perfection ce qu’elle répète. Elle a trouvé quelque chose. Sérieux ? Merde. Sa découverte n’est pas minime et tu ne peux t’empêcher de pester intérieurement. Comment ça a pu t’échapper ? T’étais une des premières sur les lieux, peut-être que t’aurais du accepter l’offre du médecin légiste en herbe.

Tu songes un instant à voler la découverte de cette jeune femme, de l’intimider pour qu’elle te donne le bijou du tueur. Tu pourrais, de vous deux, tu dois être la plus forte. Sauf qu’il y a des témoins, beaucoup trop de témoins et du lot, il n’y a qu’une personne en qui tu peux vraiment avoir confiance si tu fais une telle chose. Alors tu restes silencieuse, la fixe avec les sourcils froncés avant qu’elle reprenne la parole. « Je voudrais parler aux chefs de chaque gang. » @Rose Kalokola te rappelle à l’ordre, surement inconsciemment. Un soupire traverse tes lèvres alors que tu passes une main dans ta chevelure pour te calmer. « Je vais t’y amener. » Sans doute que Milo a plus d’autorité que toi pour convoquer une réunion des chefs, mais tu ne laisserais pas passer une telle opportunité. Tu fais signe à l’inconnue d’attendre un instant et t’approche d’@Oksana Vasilyeva. « Je te laisse en charge ici. » Tu n’as aucun droit de lui donner d’ordre, tu ne cherches pas à le faire d’ailleurs, seulement, elle est la seule personne de confiance ici. Seok aurait peut-être été un meilleur choix en tant que milicien, mais sa couverture est plus importante.

Celle délégation d’autorité faite, tu te tournes vers la jeune femme. « On va aller à la mairie et faire prévenir les chefs par les postiers pour organiser une réunion. » Oh surement que la hiérarchie voudrait que tu l’amènes à Hadès pour que cette dernière s’en occupe, mais cette idée est vite chassée de ton esprit. C’est une occasion en or. Avant de quitter les lieux, tu regardes @Milo Gallagher. « Tu peux venir toi aussi, ça épargnera les postiers. » Tu te fiches un peu de savoir qu’il n’est pas le « bon » chef dans les Sages. Leur organisation t’échappe et, surtout, ne t’intéresse pas le moins du monde. Bon s’il vient ça t’empêche absolument de lui voler sa découverte, mais il faut croire que ce n’est pas dans tes cartes pour cette fois.

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