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 :: LA DEUXIÈME PETITE ÉTOILE :: le quartier des sages
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Promise me a place in a house of memories. [Lazaël XI]
Lazar Fresnel

Lazar Fresnel
ALCHIMISTES ; mordred
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MessageSujet: Promise me a place in a house of memories. [Lazaël XI]   Promise me a place in a house of memories. [Lazaël XI] EmptyLun 23 Déc - 11:54

Promise me a place in a house of memories.

Ismaël Esperanza

Il lui a fallu quelques jours après Noël pour trouver son courage. Lazar a fouillé toute sa cabane pour le débusquer. Des jours, des nuits, à essayer de ne pas sombrer dans la facilité, boire, fumer et se dire que c'est mieux comme ça, qu'il ne vaut mieux pas tenter le diable, que ça a fait déjà bien assez mal comme ça ; l'alcool a chez lui cette si vicieuse vertu de le priver de bon sens, si tant est qu'il en ait encore en étant sobre. Le bon sens, celui qui lui dit d'y retourner, de tenter quelque chose, de demander pardon, c'est celui qui amène à réfléchir l'alchimiste depuis de longs jours. Le passage de Bella y est aussi pour quelque chose. A travers ses larmes, il a fini par lui avouer que ce garçon qui l'a laissé avait bien plus de valeur que tous les égos du monde, qu'il n'était plus là et que depuis, Lazar ignorait s'il devait trouver un sens à tout ça. Il savait déjà que l'absence de l'hispanique laisserait un trou béant dans sa poitrine. A quel point la douleur serait omniprésente, ça il ne le savait pas. Enfermé depuis quelques jours, il fait les cent pas, dort, beaucoup, boit, un peu, fume quand son dos lui fait trop mal, refait les cent pas, grogne, réfléchit. Il sort seulement pour manger, puis entre de nouveau.

Et puis un soir, il se décide. Après une journée à se demander de quelle manière Ismaël allait l'envoyer chier, il a fini par prendre son putain de courage à deux mains, Lazar ; les dents serrées, il descend l'échelle de corde pour traverser son campement et rejoindre la forêt d'un pas mal assuré. Il ne sait pas comment il va se faire envoyer balader, mais tant pis. Son absence lui fait trop mal, il veut au moins lui donner ce qu'il lui doit. Des explications. Si Lazar est convaincu que c'est trop tard et qu'appeler l'hispanique ne changera plus rien à sa décision, il se dit qu'il peut au moins lui donner quelques justifications aux quatre années d'enfer qu'il lui a fait subir. La honte enfle dans sa poitrine à chaque pas qui le rapproche de la colline, il ne sait pas s'il aura la force de le supporter une fois arrivé ou s'il ne va pas faire demi-tour. Il doit au moins essayer.

Parce que quand il finit par arriver, il tremble presque de la tête aux pieds ; les quelques Sages présents dehors l'observent, parfois avec indifférence, parfois avec apathie, et il croise quelques regards clairement hostiles. En quatre années, il ne s'est pas fait que des amis ici, et certains n'aiment pas le voir rôder autour du campement, et d'Ismaël. Ça ne l'empêche pas d'avancer, de demander son chemin à une jeune fille qui n'a pas l'air au courant de la raison de sa venue ; quand il lui demande où trouver le Sage, elle lui désigne une table au-dessus des tentes, et son coeur se serre affreusement dans sa poitrine à la simple idée qu'il va devoir y aller. A quel point la rancoeur est-elle encore forte, ça ne fait que quelques jours après tout ; quelques jours, une nouvelle année qui va commencer et lui, qui refuse de continuer plus longtemps à être l'horrible ordure que l'espagnol lui a décrit un peu plus tôt. C'est pas lui, ça. C'est ce que sa vie a fait de lui, mais maintenant, il faut que ça change.

Alors, il avance. Les mains dans les poches et la tête basse, Lazar n'en mène clairement pas large ce soir. Tandis que le soleil se couche tout doucement, que le crépuscule colore le ciel, lui en ignore les couleurs, happé aussitôt qu'il les voit par deux amandes sombres, qui ne l'ont pas encore capté. Assis à la table, Ismaël sourit de toutes ses dents, échappe un rire grave, de ceux qu'il connait par coeur, l'alchimiste qui s'approche. Profitant de sa discrétion, il prend quelques secondes pour le regarder. Il lui a terriblement manqué ces derniers jours. Ses nuits étaient froides, ses journées fades, aucune promesse ne l'attendait au bout du chemin, rien pour lui donner un tout petit peu d'espoir. Il a fini par comprendre que sans lui, ça n'avait aucun sens et après de longues  heures d'introspection, il croit être prêt à dire, à avouer à ce garçon merveilleux que personne, ni sur l'île ni dans sa vie, n'a eu un jour à ses yeux autant d'importance que lui. A quel point il lui manque.

Lazar est terrifié quand il s'avance pour le rejoindre, sans compter que ceux qui sont avec lui le désignent d'un geste ; aussitôt, le visage souriant de l'hispanique se ferme, quand il tourne la tête, croise ses yeux verts. La terreur le fige quelques secondes, et c'est une supplique muette qui brille dans son regard avant même qu'il ouvre la bouche pour lui parler. C'est trop tard pour tout, sauf peut-être pour lui donner cette explication qu'il n'a pas été foutu de lui donner la dernière fois. « Salut. Je peux te parler ? » Sa voix est à peine un filet honteux, il s'est rarement senti aussi nul, aussi pitoyable et aussi idiot que ces derniers jours. Pinçant doucement les lèvres, et voyant que le jeune homme a l'air d'hésiter, Lazar poursuit. « Ça prendra deux minutes, ensuite je te laisse tranquille, c'est promis. » Mais pas ici. S'il a choisi de traverser le campement pour assumer, d'une certaine façon, ne plus avoir envie de se planquer, ce n'est pas pour autant qu'il dira ce qui lui colle au coeur devant tout le monde. Steuplait. Dis oui.
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MessageSujet: Re: Promise me a place in a house of memories. [Lazaël XI]   Promise me a place in a house of memories. [Lazaël XI] EmptyMar 24 Déc - 17:18

Promise me a place in a house of memories

Lazar Fresnel

Ce n'est pas aussi compliqué qu'Ismaël l'aurait pensé, de prétendre que tout va bien. Ses nouvelles responsabilités au sein du gang l'occupent énormément, et à dire vrai il a passé le plus clair de son temps à œuvrer en ce sens depuis la dernière fois. Même Noël, il l'a passé parmi les siens sans chercher à se mêler aux autres. De toute façon, le clan, c'est la seule chose dans sa vie qui en vaut encore la peine. Là au moins, il est considéré, apprécié, et peut-être que c'est au-delà de sa fameuse juste valeur, mais mieux vaut ça que l'inverse. Désormais, il ne peut plus vraiment prétendre le contraire.

Installé à une petite table au-dessus du camp avec quelques Sages, il sourit l'espagnol, comme si c'était aussi facile que tout ce qu'il fait depuis des jours. Seulement cinq, et ça ressemble à une éternité. Pourtant il est déjà resté éloigné de lui pendant plus longtemps que ça, ça ne devrait pas lui sembler si insurmontable. L'idée qu'il n'y aura pas de prochaine fois change la donne, apparemment.

Ca faisait longtemps qu'il n'avait pas connu ça, les longues nuits sans sommeil durant lesquelles le froid de la solitude l'a bien plus malmené que celui de l'hiver. Comme si l'absence de cet homme avait dépeuplé toute l'île, rendu dérisoires la présence de ses amis, l'inquiétude des uns, les attentions des autres. Il n'est pas seul Isma, il y a du monde autour de lui et pourtant, il ne voit personne. Le seul visage qui compte est celui qu'il s'interdit d'espérer. L'ennui, c'est que c'est justement l'espoir qui lui a permis de tenir sans lui pendant tout ce temps. Aujourd'hui c'est terminé, et il a l'impression d'avoir absolument tout perdu. Comme si, en partant, il avait laissé dans les bras de celui qu'il aime tout ce qu'il a jamais possédé. Pas grand chose, en somme, mais bien assez pour avoir le sentiment de n'être plus entouré que par le vide abyssal de son absence.

Le temps le guérira, c'est ce qu'il entend depuis cinq jours de la bouche des rares à qui il a osé en parler. Ça, et des insultes supposées le réconforter, des critiques adressées au responsable, des attaques qui lui donnent toutes, sans exception, envie de hurler, de s'insurger et de contredire. Il s'en est empêché, à chaque fois, convaincu sans l'être par le discours enflammé qui le dépeignait comme le mieux placé pour lui adresser tous ces reproches. Il ne devrait pas avoir envie de les secouer, de leur plaquer le visage sur sa vérité à lui pour les forcer à la voir, pour leur faire comprendre que non, il n'est pas comme ça, pas que comme ça en tout cas. Ces pulsions-là disparaîtront peut-être avec le temps, elles-aussi. En tout cas, c'est apparemment tout ce qui lui reste à espérer, comme la dernière chose qu'il peut attendre : le matin où il se réveillera, délivré du poids de ces chaînes qui l'emprisonnent depuis quatre trop longues années. Étrangement, pour l'instant, il a beaucoup de mal à y croire.

Pour oublier alors, ou repousser le moment où ses souvenirs reviendront l'assaillir, il s'entoure de ces présences injustement insignifiantes, s'applique à faire comme si de rien n'était, comme si tout allait bien. C'est vital à ce stade, parce qu'il a bien l'impression que ça le tue, de se déchirer ainsi entre la part de lui qui se rappelle de tout ce qu'ils ont vécu de beau, de toutes les raisons pour lesquelles il l'aime, et l'autre qui lui assène impitoyablement que malgré tout ça, il l'a quand même jeté comme une merde, il l'a quand même traité comme un chien. Et si ce n'est jamais agréable, c'est encore plus difficile à accepter de la part d'un homme pour qui il aurait pu absolument tout sacrifier.

Tous ses efforts ne sont pourtant pas tout à fait efficaces : Lazar reste toujours tapi dans un coin de son esprit, un coin que ses pensées évitent soigneusement. Pour autant, quand ses camarades lui désignent la présence d'un nouvel arrivant, il n'est qu'à moitié surpris de découvrir de qu'il s'agit précisément de celui dont il aurait redouté la venue s'il avait pensé qu'il existait une seule chance pour que l'Alchimiste se donne la peine de le retrouver.

Alors il tourne la tête, prend une gifle en croisant les yeux verts qui hantent son sommeil fragmenté, dérobant jusqu'à ce répit-là. Son sourire disparaît instantanément et son visage se ferme. Il viendra pas, a-t-il répondu lorsqu'on lui a quasiment ordonné de ne pas céder si jamais le jeune homme se pointait. Il sait ce qu'il a à faire, alors, et ça commence par ignorer le trouble qui assaille violemment son esprit lorsque dans les prunelles de Lazar, il découvre une supplique teintée de peur. « Salut. Je peux te parler ? » Non, voilà ce qu'il devrait dire. Non, casse-toi, j'ai été clair la dernière fois, j'veux plus te voir, plus entendre le son de ta voix, t'en as assez fait, dégage, ça suffit. Et pourtant, les mots sont bloqués dans sa gorge. « Ça prendra deux minutes, ensuite je te laisse tranquille, c'est promis. »

Il va dire non. Il n'a plus rien à donner Isma, et plus la force de s'arracher encore un morceau de lui-même pour le donner à ce garçon qui fera semblant de le chérir une nuit pour mieux le jeter et le piétiner au matin. Mais la pensée qui le traverse lorsqu'il se plonge un peu plus dans les yeux du garçon, rougis par le manque de sommeil, c'est qu'il s'est peut-être passé quelque chose. Sa détresse n'est pas feinte, il en est certain. Alors malgré toute sa bonne volonté, il est incapable de détourner la tête pour l'ignorer. Laisser celui qu'il aime dans cet état lui est simplement impossible, et tout ce que ça lui coutera est d'ores et déjà secondaire.

Alors il se lève, sous les yeux curieux des uns, méfiants des autres. Une main se ferme même sur son poignet pour le retenir, et il n'y répond que par un regard qu'il veut rassurant. Ca va aller. Ou en tout cas, il l'espère.

D'un geste du menton, il fait signe à Lazar de le suivre, et s'éloigne vers le versant de la colline à l'opposé du camp, chipant au passage un joint sur la table. Quelque chose lui dit qu'il en aura besoin.
Sans dire un mot, il avance, craque une allumette pour tirer une longue latte supposée calmer les battements affolés de son coeur. Ses yeux bruns sont résolument rivés devant lui, effleurent le coucher de soleil sur la mer, au loin. Ce soir, ça lui est totalement égal, quand il finit par se laisser tomber, assis par terre, directement dans l'herbe glacée. I regarde devant-lui mais il ne voit rien, l'objectif est simplement de ne pas observer le visage défait du garçon qui s'assoit près de lui. S'il le fait, il sait déjà ce qui va se passer et il n'en est pas question. Sa voix est roide, alors, quand il demande : « Qu'est-ce que tu veux ? » Cette fois, aucune trace du fol espoir qui l'a habité chaque fois que Lazar est revenu le chercher jusqu'à présent. Le temps où il l'attendait encore est bel et bien terminé.
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MessageSujet: Re: Promise me a place in a house of memories. [Lazaël XI]   Promise me a place in a house of memories. [Lazaël XI] EmptyMar 24 Déc - 17:56

Promise me a place in a house of memories.

Ismaël Esperanza

Lazar a presque toujours eu peur d'Ismaël. Peur de voir ce que ses yeux exprimaient dans le noir quand ils étaient ensemble, ces promesses qu'il craignait de voir se réaliser pour lui être arrachées au moment où il ne serait plus capable de vivre sans. Force est pourtant de constater que malgré tous ses efforts pour échapper à cet avenir, c'est bel et bien celui-ci qui l'enveloppe  d'aigreur, de chagrin, et à la crainte de lui céder pour mieux être jeté ensuite s'est substituée une terreur bien plus profonde, bien plus sourde et bien plus douloureuse : celle de ne plus jamais le voir revenir maintenant. Celle de se dire que c'est trop tard. La peur, elle est un peu comme une vieille amie qui le suit partout, qui a tissé une autre ombre par-dessus la sienne. Celle-ci, loin de le suivre, le recouvre de regrets et d'amertume maintenant qu'il croise ces yeux bruns dans lesquels il ne voit plus ces sentiments qui le rassuraient si souvent quand ils étaient tous les deux. L'espoir, l'affection, tout semble avoir été balayé la dernière fois ; quand il a franchi le pas de trop, fait la dernière erreur, celle que l'espagnol a été incapable de pardonner. A force de trop remplir la jarre de sa patience, elle a fini par exploser. Il ne devrait pas être étonné de croiser ce regard glacial, rancunier, fatigué aussi. Autour d'eux, assis à la table, les Sages expriment avec force silences et sourcils froncés la colère qu'il ne trouve pas dans l'expression du jeune homme. Et tout ça, c'est de sa faute.

Parce qu'il a eu peur.

Tâchant de dissimuler le tremblement compulsif de ses mains, Lazar attend. Avec peu de patience il doit bien l'admettre, le moment où tout va lui exploser à la figure. S'il lui dit oui maintenant, il lui dira sûrement non tout à l'heure, mais au moins sa conscience aura été un peu tranquillisée par les aveux qu'il s'apprête à faire et qu'il a retourné dans toutes les langues possibles, avec toutes les tournures de phrases qu'il a rejetées les unes après les autres en les trouvant stupides, hors de propos. Maintenant qu'il est là, il se les repasse pourtant, les excuses, les justifications, les suppliques. Patient sans l'être, il espère en silence qu'il va lui dire oui ; là où Ismaël est parfaitement en droit de lui dire non. Après quatre longues années à le torturer, il y a fort à parier qu'il ne tiendra pas une minute de plus. C'est pourtant son espoir à lui maintenant, qui fait briller ses yeux verts, insistants. Debout, raidi devant ceux qui se placent en juge de chacune de ses actions, il attend une condamnation ou un sursis, mais certainement pas une relaxe. Il ne sera pas pardonné. Mais il a besoin de lui expliquer.

Alors c'est un demi-soulagement qui l'étreint quand le garçon se lève. Le coeur en miettes, il aperçoit cette main qui se pose sur son poignet pour l'empêcher de le rejoindre ; les autres ont bien compris qu'il était nocif, dangereux, malsain pour ce jeune homme au coeur beaucoup trop pur pour lui, trop désintéressé. Il aurait dû s'en rendre compte avant, si seulement il avait eu la force de lutter contre tout ce qui l'a empêché de le rejoindre. Il s'avance, le dépasse. Un geste du menton, raide, l'encourage à le suivre. Descendant la colline pour quitter le camp, Lazar est soulagé d'être épargné de nouveaux regards hostiles ; il devrait avoir l'habitude pourtant, mais chaque oeillade lui rappelle chacune de ses erreurs, et c'est bien plus difficile à supporter que le mépris habituel. En silence, ils marchent, font quelques mètres durant lesquels il tente de rassembler ses esprits, sans y parvenir. Il n'a aucune idée de ce qu'il va lui dire, il sait simplement qu'il en a besoin.

Enfin, ils s'arrêtent. A côté de lui, Ismaël se laisse tomber dans l'herbe, allume presque dans le même temps un long joint que Lazar aurait volontiers lorgné s'il n'était pas trop occupé à l'observer lui, attendant un regard, un signe encourageant. Mais rien. Ce n'est pas très étonnant, songe-t-il en pinçant les lèvres. Ismaël regarde droit devant lui, et l'alchimiste n'ose pas se demander à quoi il pense. Quelle rancoeur dort encore au fond de sa poitrine blessée, ce qu'il va pouvoir lui répondre une fois son lourd sac vidé, lourd de quatre années de mensonges. Il est terrifié. C'est pire encore quand sa voix, sèche, claque dans l'air du soir comme un coup de fouet, alors qu'il s'installe péniblement près de lui. « Qu'est-ce que tu veux ? » A vrai dire, ce qu'il veut est assez clair mais irréalisable, et Lazar le sait très bien. Il veut le voir revenir, avoir une petite chance, jurer sur tout ce qui lui est encore un peu cher qu'il ne recommencera plus jamais ses conneries, qu'il donnera tout à ce garçon qui a attendu de lui ce qu'il n'a jamais offert. Sachant pourtant que ces paroles ne trouveront aucun écho dans un esprit blessé, il est un peu démuni, l'alchimiste. Alors il passe lentement une main son visage, cherche.

« Je voudrais... » Putain. Il a l'air tellement con comme ça, la tête basse devant ce garçon qui ne le regarde même pas. Est-ce que ça sert seulement à quelque chose ce qu'il fait ? Il ferait mieux de partir. C'est pourtant conscient qu'il aura mérité chaque phrase assassine qu'il recevra en réponse de ses explications, et que c'est exactement pour cette raison qu'il est là, il laisse un petit silence planer, le coeur battant, cherchant les mots justes. « Désolé, je sais pas trop par où commencer. » Sûrement qu'il s'en fout, l'hispanique. Et à raison, pourtant il doit essayer. « Je... j'crois bien que j'ai passé les pires jours de ma vie, depuis la dernière fois qu'on s'est vus. » Il va sûrement le couper Ismaël, avec un qu'est-ce que ça peut me foutre ? acide alors il se reprend stupidement, très vite, secoue la tête. « Et je sais très bien que je l'ai bien cherché, alors... je, je crois que tu mérites au moins les explications que j'voulais pas te donner. Si t'es d'accord. » La revoilà, cette putain de boule dans sa gorge, elle grossit de secondes en secondes. C'est abominablement douloureux. « Ça excusera rien, mais si ça peut expliquer... enfin, si ça t'intéresse, tu peux repartir sinon, j'ai pas envie que... » Et de tourner la tête vers lui, encore, observer ces yeux sombres qui l'ignorent encore, c'est bien pire que des insultes. « Je joue pas, d'accord ? »
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MessageSujet: Re: Promise me a place in a house of memories. [Lazaël XI]   Promise me a place in a house of memories. [Lazaël XI] EmptyMar 24 Déc - 18:49

Promise me a place in a house of memories

Lazar Fresnel

Ismaël attend, le regard rivé sur un point de la ligne d'horizon, tracée par la mer au loin. L'eau a la couleur de l'or et le soleil rougit doucement à mesure que la nuit tombe ; c'est un spectacle qui aurait ravi l'espagnol une petite semaine plus tôt. Il n'a jamais été compliqué, comme garçon. Un beau paysage, l'odeur de l'air pur, une bouffée de cannabis, ça a toujours suffi à le faire sourire. Un regard vert, une étreinte tendre de bras musclés autour de lui, l'odeur de cheveux blonds à ses narines et la chaleur d'un souffle rauque au creux de son cou, ça suffisait à le rendre heureux. Perdre les uns lui a volé ce que les autres lui procuraient de réconfortant.

Alors, ce soir, alors qu'il regarde sans le voir le merveilleux tableau qui s'étend devant lui simplement pour ne pas constater qu'il ne trouvera ce qu'il attend dans les yeux du seul garçon qui ait jamais fait battre son cœur, il a définitivement le sentiment de n'avoir plus rien du tout.

« Je voudrais... » Et pourtant il est là, il ne s'en va pas. Il attend de savoir ce qu'il peut faire pour aider ce même garçon, parce que s'il a fini par apprendre qu'il ne devait rien attendre de sa part, il n'a apparemment toujours pas compris qu'il ne gagnerait rien de bon à essayer de lui apporter ce qu'il a encore la force de donner. Quand bien même il ne lui resterait désormais qu'un peu de temps, et une oreille attentive en dépit de son regard rivé au loin. « Désolé, je sais pas trop par où commencer. » Ismaël se demande ce qui peut bien le préoccuper comme ça, l'homme qui n'a jamais semblé prendre au sérieux que la possibilité que sa petite chose partage le lit de quelqu'un d'autre. A bien y réfléchir, c'est la seule fois où Lazar a fait preuve d'un petit peu d'implication dans cette relation qui n'en a jamais été une. Dommage que ça ait été pour le rabaisser une fois de plus.

« Je... j'crois bien que j'ai passé les pires jours de ma vie, depuis la dernière fois qu'on s'est vus. » C'est un peu pitoyable, cette culpabilité qui point au milieu de l'amertume, sous la forme d'une pensée simple et terriblement triste. Je suis désolé, j'ai pas voulu te faire de peine. Il n'en pouvait simplement plus, lui, et il sait déjà qu'il ne le pourra plus à l'avenir. Quelque part, dans la mesure où le fait que l'Alchimiste renonce à se comporter de cette façon avec lui est simplement inenvisageable, il aurait simplement voulu avoir la force d'en supporter davantage. « Et je sais très bien que je l'ai bien cherché, alors... je, je crois que tu mérites au moins les explications que j'voulais pas te donner. Si t'es d'accord. » L'espagnol est trop fatigué pour broncher, c'est sans doute pour ça que ses yeux ne s'écarquillent pas, et qu'il ne tourne pas la tête. « Ça excusera rien, mais si ça peut expliquer... enfin, si ça t'intéresse, tu peux repartir sinon, j'ai pas envie que... » Pas envie que quoi ? Et de quoi a-t-il envie alors, exactement, qu'est-ce que ça va lui apporter de donner ces explications maintenant, hein ? C'est pour soulager sa conscience et repartir du bon pied vers de nouvelles aventures trépidantes ?

C'est sa méfiance qui parle, à Ismaël, et seulement elle ; trop de fois il a subi le contrecoup de ses espoirs, et cette fois il n'a absolument pas l'intention de se laisser prendre au jeu. A trop crier au loup, on finit par se faire dévorer. Et c'est exactement ce qui est en train d'arriver à Lazar. Des dizaines de fois, l'espagnol a attendu de lui un mot, un geste, il a placé en l'Alchimiste une foi dont il ne s'est jamais montré digne. Maintenant, et pour la dernière fois, c'est trop tard.

« Je joue pas, d'accord ? » Un ricanement aurait sans doute été pertinent, là, maintenant. Et pourtant ça ne vient même pas à l'esprit du Sage. La cruauté pour la cruauté, ça n'a jamais été naturel chez lui, et il n'a ni l'énergie pour, ni la volonté de se forcer. Que tout ça s'arrête, et vite, c'est tout ce qu'il veut maintenant. Alors ce n'est même pas un vrai ton de reproche qu'il emploie quand il ouvre la bouche, mais un autre, soupirant pour un constat empreint de lassitude : « C'est un peu triste d'avoir besoin de le préciser. » Lui n'a jamais joué. Pas une fois. Lazar, lui, n'a fait que ça depuis le début. Mais si Isma n'était pas décidé à l'écouter, il ne se serait pas infligé le cruel déchirement que sa présence provoque plus violemment encore que ne le font ses souvenirs. Alors, après un soupir un peu lourd, il reprend une bouffée de son joint, ferme les yeux, le visage toujours tourné vers le soleil. « Je t'écoute. » Qu'on en finisse.
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MessageSujet: Re: Promise me a place in a house of memories. [Lazaël XI]   Promise me a place in a house of memories. [Lazaël XI] EmptyMar 24 Déc - 19:18

Promise me a place in a house of memories.

Ismaël Esperanza

C'est sûrement  la première fois qu'il ne joue pas, Lazar. Après tout, il a toujours essayé de considérer cette relation qui n'en était pas une comme ça, comme un jeu de cartes où il fallait absolument gagner. Sa main était plus forte que celle d'Ismaël, qui lui déposait toujours son pli à ses mains, conscient de sa défaite. Et là où Lazar aurait simplement dû s'arrêter, renoncer et cesser de considérer sa vie comme un enchaînement de batailles dont il aurait remporté la victoire, il a enchéri, encore et encore, jusqu'à tout détruire. Il est incapable d'expliquer à quel point ça lui démonte le coeur, de le voir comme ça. De voir dans les yeux qui ne le regardent pas les multiples fissures qu'il a généré par mille trahisons, jusqu'à ce qu'il n'ait plus rien, jusqu'à réduire la volonté d'Ismaël à néant. Il donnerait tout pour être capable de lui promettre de tout réparer, si seulement il n'avait pas conscience que c'est beaucoup trop tard. Parce qu'au milieu des petite fêlures, c'est un gouffre qu'il a fini par creuser la dernière fois, en poussant sans ménagement le garçon à l'intérieur. Le problème, c'est qu'il est tombé avec lui et qu'il n'a aucun moyen de savoir comment remonter.

Et ce soupir, il est bien plus douloureux que la haine. Il peut sentir ce coeur brisé qu'il tient entre ses mains s'alourdir à force d'avoir été beaucoup trop écrasé. « C'est un peu triste d'avoir besoin de le préciser. » « Je sais. » Il a le droit, il a tous les droits ce soir l'espagnol, de lui dire à quel point il est malheureux et déçu, son propre chagrin à lui n'a aucune légitimité face au sien. Si on ne doit jamais mettre d'échelle à la douleur, il sait au moins laquelle mérite de l'attention et l'autre pas. Alors autant essayer de garder la tête haute, même si ça ne sert à rien ; ces derniers jours, Lazar a pris conscience de ce qu'il a perdu. D'à quel point il en avait pourtant si cruellement besoin, des bras du garçon qu'il s'est lui-même arraché. Il les a tendus si souvent, et l'alchimiste s'y est réfugié beaucoup trop peu de fois. Tu me manques tellement. Il est déjà arrivé qu'ils se séparent pendant des mois, qu'ils ne se voient pas, peu, qu'il s'enfuie au terme d'étreintes compulsives et dénuées de sens, mais jamais ce silence ne lui a fait autant mal que celui que le sage lui a imposé en partant pour toujours. C'est peut-être ça qu'il devrait lui dire. C'est sûrement ça qu'il devrait avouer. Il n'en sait rien, il est complètement paumé.

« Je t'écoute. » Allez, c'est le moment. Un peu de courage connard, t'as toujours prétendu que t'en avais, bordel. Il pince les lèvres, serre sa nuque entre sa paume malgré le frisson de douleur que ses cicatrices envoient à ce simple geste. Il ferme les yeux, les réouvre, laisse le silence planer, parce qu'il n'a pas la moindre idée de la façon dont commencer ce plaidoyer de sa conscience, ce jugement de sa bêtise. Peut-être que comme ça, ça serait pas mal. « Je suis désolé de t'avoir fait... tout ce que j'ai fait. C'est pas du tout suffisant je sais, mais je suis vraiment désolé. » Sa voix est blanche, à peine un filet, elle tremble de peur. Fuyant ce visage qui de toute manière ne lui accorde pas l'attention qu'il recherche, il secoue la tête. Il se sent tellement stupide. « T'avais raison sur tous les points la dernière fois. Je suis juste... un putain de trouillard égocentrique et... et débile putain, complètement débile. » Pour tout un tas de raisons. Et il va falloir les énumérer, alors il soupire, lourdement, tire de sa poche sa propre petite boite de laquelle il extrait une cigarette, nerveux. Après un craquement d'allumette, il recrache sa fumée, baisse la tête.

« Tout ce que je t'ai fait, c'était à cause de ça, parce que... j'ai jamais pris la mesure de ce que tu voulais donner, j'me suis toujours dit que... que ça pourrait pas marcher, que c'était pas pour moi, que t'allais... » Ça semblait si logique dans sa petite tête d'abruti, ça lui parait si con maintenant qu'il en est là. « Que si... que si, que. Que si je restais avec toi, t'allais comprendre un jour que ça valait pas le coup et que, que ce jour là je... » Que ce jour là, il perdrait tout. « J'avais besoin que tu reviennes. J'avais juste pas compris que j'avais pas besoin de t'y obliger. C'était pas possible pour moi que tu veuilles rester avec moi. Personne l'a jamais fait. J'ai jamais compté comme ça pour personne. » Et ça lui a fait tellement peur de comprendre que si. Alors il a refusé de l'entendre. « Je savais que ça te faisait du mal, mais c'était toi ou moi et... et j'ai choisi moi, parce que personne le faisait si moi, je le faisais pas. Je pouvais pas comprendre. » Que quelqu'un pouvait faire passer son bien être à lui au lieu du sien. Pour lui, c'était impensable. Passant une main sur son visage, il soupire. Sa main tremble dans ses cheveux. « Et il a fallu que tu me dégages pour que je comprenne. T'imagines pas à quel point je m'en veux, ça doit pas peser lourd mais. Mais c'est vrai. Je suis vraiment désolé. »  
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MessageSujet: Re: Promise me a place in a house of memories. [Lazaël XI]   Promise me a place in a house of memories. [Lazaël XI] EmptyMar 24 Déc - 20:19

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Lazar Fresnel

Ismael ne sait pas à quoi s'attendre. C'est un petit peu déstabilisant de se trouver dans cette situation qu'il s'est interdit d'espérer, alors qu'il était justement en train de se convaincre de ne plus jamais rien attendre de la part de l'Alchimiste. Là, il y a quelque chose qui va lui tomber dessus et il n'a aucune idée de ce que ce sera, alors il appréhende, quand bien même il est déjà convaincu que Lazar ne pourra pas lui faire plus de mal qu'il ne l'a déjà fait. Une ultime injure, à vrai dire, ne ferait que le convaincre que rester loin de lui est la bonne décision ; et dans le même temps, le français n'a vraiment pas l'air d'être là pour en rajouter. Alors il attend, le Sage. Il attend, parce qu'espérer, maintenant il ne s'y risque plus.

« Je suis désolé de t'avoir fait... tout ce que j'ai fait. C'est pas du tout suffisant je sais, mais je suis vraiment désolé. » Elle est troublante, sa voix qui tremble. Il y a une fragilité dans ce ton qui ressemble beaucoup trop à tout ce qu'Ismaël a aimé chez ce caïd stupide, qu'il n'a pourtant cessé de découvrir et redécouvrir sous un jour qu'il était le seul à percevoir. Alors bien sûr que ça le touche, bien sûr que ça gonfle son cœur d'espoir, et peut-être qu'il lui aurait tout de suite sauté dans les bras si cette bouffée d'espérance ne rouvrait pas violemment toutes les blessures cicatrisantes sur son myocarde lacéré. Il est tombé dans le piège trop de fois pour y croire aujourd'hui, quand bien même ces mots franchiraient les lèvres de Lazar pour la première fois. Il aurait fallu les prononcer cinq jours plus tôt, quand malgré la colère, il espérait encore. « T'avais raison sur tous les points la dernière fois. Je suis juste... un putain de trouillard égocentrique et... et débile putain, complètement débile. » C'est bien d'en avoir conscience, apparemment il a réfléchi, l'Alchimiste, songe l'espagnol en devinant plus qu'il ne voit le garçon s'allumer une cigarette. Et s'il ne sourit pas, Ismaël sent tout de même un tressaillement parcourir ses lèvres. C'est trop drôle, parce que c'est trop triste et trop con cette histoire, et surtout c'est trop tard.

« Tout ce que je t'ai fait, c'était à cause de ça, parce que... j'ai jamais pris la mesure de ce que tu voulais donner, j'me suis toujours dit que... que ça pourrait pas marcher, que c'était pas pour moi, que t'allais... » Qu'il allait quoi ? Qu'il allait quoi hein ? Il a jamais rien fait contre lui Isma, jamais un coup de pute, jamais une injure, jamais alors de quoi il avait peur bordel ? Elle monte toute seule la colère, ça lui attrape les entrailles violemment et il crispe la mâchoire, sans tourner la tête pour l'instant, fixant plutôt furieusement l'horizon. Lazar avait aucune raison d'avoir peur, tout ce qu'il a fait avait pour seul but de le rassurer. La seule exception à la règle, c'est Emily, un pitoyable retour de bâton qui s'est transformé en véritable fiasco et qui a eu pour seul effet de prouver à l'Alchimiste qu'Ismaël était incapable de se passer de lui.

« Que si... que si, que. Que si je restais avec toi, t'allais comprendre un jour que ça valait pas le coup et que, que ce jour là je... » Que ce jour là, il serait jamais arrivé. A quel moment un garçon un peu sensé serait resté en subissant toutes ces saloperies pour se barrer en recevant enfin ce qu'il réclame depuis des années ? Il a raison sur un point au moins Lazar, à supposer que tout ce qu'il lui dit soit vrai : il a été complètement débile. « J'avais besoin que tu reviennes. J'avais juste pas compris que j'avais pas besoin de t'y obliger. C'était pas possible pour moi que tu veuilles rester avec moi. Personne l'a jamais fait. J'ai jamais compté comme ça pour personne. » Mais pour lui, si. Et il n'a pas cessé de le prouver, Isma. Qu'est-ce qu'il aurait dû faire autrement, alors ? A quel moment c'était juste, de subir tout ça parce qu'il a refusé de lui faire confiance ?

« Je savais que ça te faisait du mal, mais c'était toi ou moi et... et j'ai choisi moi, parce que personne le faisait si moi, je le faisais pas. Je pouvais pas comprendre. » Crispé, Ismaël n'arrive même pas à soupirer. Il savait depuis longtemps que ce qui lui arrivait était injuste, mais à ce point là ? Lazar a fermé les yeux sur toutes les évidences du monde, et ils en sont là maintenant. C'est l'espagnol qui a payé tous ces putains de pots cassés ; alors c'est pour ça qu'il est venu ? Implorer son pardon ? « Et il a fallu que tu me dégages pour que je comprenne. T'imagines pas à quel point je m'en veux, ça doit pas peser lourd mais. Mais c'est vrai. Je suis vraiment désolé. » Ca a l'air sincère, et c'est sûrement le pire, au final. Parce que malgré ça, Isma ne sait pas du tout ce qu'il doit faire.

Sa main tremble, à lui-aussi, et il n'arrive pas vraiment à savoir si c'est l'anxiété, le chagrin, la colère. Un mélange de tout ça peut-être. « Et comment tu veux que je te fasse encore confiance après tout ça, hein ? gronde-t-il, en acceptant enfin de tourner la tête pour affronter le regard qu'il fuit depuis le début de leur échange. Qu'est-ce qui me prouve que c'est pas un autre coup tordu pour me récupérer et recommencer ton petit jeu ? » Parce qu'il le sait très bien Isma, que s'il cède à nouveau il n'aura jamais la force de le repousser une fois de plus. Il n'est pas certain de pouvoir prendre le risque ; qui sait ce qu'il adviendra de lui s'il se laisse à nouveau saisir par ces mains qui n'ont jamais fait que le manipuler comme un vulgaire jouet ? La pensée fait monter à ses yeux des larmes brûlantes de frustration. Tout ça, il aurait tellement voulu l'entendre plus tôt. « Ca fait quatre ans Lazar, quatre ans que j'attends que tu m'accordes juste assez de confiance pour me dire tout ça. J'ai tout fait pour t'en convaincre, tout, et toi t'attends... t'attends que je t'échappe pour revenir me chercher comme ça ? » Il ferme les yeux, inspire lentement pour retenir les pleurs qui font déjà trembler ses épaules, sa poitrine. « T'as même pas idée d'à quel point j'ai envie de te croire. Mais ça ressemble... un peu trop à un acte désespéré pour pas perdre définitivement ton jouet préféré maintenant que c'est ta seule option. » Et si c'est ça qu'il lui réserve, alors il ne s'en remettra probablement qu'au pied d'une falaise. D'ici, ça ressemble à une meilleure option que de devoir vivre avec une ultime blessure en travers du cœur, et l'assurance qu'il ne valait même pas assez pour recevoir la moitié de ce qu'il était prêt à lui offrir, à ce seul garçon qui a su faire battre son cœur comme personne ne l'avait jamais pu.
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MessageSujet: Re: Promise me a place in a house of memories. [Lazaël XI]   Promise me a place in a house of memories. [Lazaël XI] EmptyMar 24 Déc - 23:15

Promise me a place in a house of memories.

Ismaël Esperanza

C'est sûrement complètement idiot ce qu'il raconte. Ça n'a aucun sens, ça ne fera sûrement absolument pas écho dans un esprit aussi blessé que celui d'Ismaël. Comment pourrait-il simplement comprendre ce qu'il est en train de lui expliquer, après quatre longues années à se faire envoyer bouler, ignorer, moquer ? Les maigres considérations que Lazar a eu à son égard n'ont rencontré comme suite qu'un mépris latent, tandis qu'il s'appliquait à le transformer en rien là où il savait qu'il était déjà tout. Alors bien sûr qu'il ne peut pas le croire. Bien sûr qu'il ne peut que penser qu'il ment, que c'est encore une ruse stupide, qu'il n'a pas pu, en quelques jours, effacer quatre années de cruauté en prenant si brutalement conscience qu'il a fait n'importe quoi. Pourtant c'est le cas. Pourtant, si Ismaël avait tourné les yeux vers lui, sans doute aurait-il eu la confirmation que sa honte est réelle, et qu'elle ne trouvera de réponse que sa colère.

Celle qui fait trembler sa main sur le joint qu'il ne porte plus à ses lèvres. Il ne le regarde toujours pas. « Et comment tu veux que je te fasse encore confiance après tout ça, hein ? » Ce n'est pas ce qu'il lui a demandé. Il n'aura pas la prétention de lui assurer qu'il peut le croire, pas après ce qu'il lui a fait. Enfin, le garçon tourne la tête, et ce mélange de colère, de peur et de chagrin est comme la gifle qu'il ne lui a pas collé la dernière fois. C'est fini, il devrait se résigner, il n'aurait pas dû revenir ; son instinct lui hurle de fuir, de lui échapper. Il n'en fait rien, pourtant. « Qu'est-ce qui me prouve que c'est pas un autre coup tordu pour me récupérer et recommencer ton petit jeu ? » Rien du tout. L'accusation lui fait rentrer la tête dans les épaules, baisser les yeux, accepter cette ire largement méritée. Le regard brun d'Ismaël brille beaucoup trop fort, Lazar ne sait pas s'il sera capable de supporter les larmes qui menacent de couler sur ses joues sans tendre une main pour l'étreindre, tenter de réparer, d'apaiser la douleur dont il est entièrement à l'origine.

« Ca fait quatre ans Lazar, quatre ans que j'attends que tu m'accordes juste assez de confiance pour me dire tout ça. J'ai tout fait pour t'en convaincre, tout, et toi t'attends... t'attends que je t'échappe pour revenir me chercher comme ça ? » Il hoche la tête, faiblement. Oui. Même s'il n'a, une  nouvelle fois, pas du tout la prétention de prétendre venir le chercher, absolument pas. Ismaël inspire, ses épaules tressautent, Lazar se fait violence pour ne pas tendre une main en sachant qu'il sera repoussé. Qu'est-ce qu'il pourrait bien lui dire pour le convaincre, hein ? « T'as même pas idée d'à quel point j'ai envie de te croire. Mais ça ressemble... un peu trop à un acte désespéré pour pas perdre définitivement ton jouet préféré maintenant que c'est ta seule option. » « Ça fait très longtemps que t'es plus mon jouet. » Sa voix est plus ferme, il essaie, il tente, parce que même s'il ne pourra pas le récupérer, il peut au moins lui faire comprendre que ça n'a jamais été ce qu'il croit. En se doutant pourtant que ce qu'il s'apprête à lui avouer fera bien plus de mal que de bien, tant pis. Il essaie. « Max, c'était mon jouet. Toutes les personnes qui ont été avant lui ont été mes jouets, toi tu l'as été les deux, trois premières fois qu'on s'est vus j'en sais rien. Ce pauvre mec de la dernière fois aussi. » Mais lui... non, il y a bien longtemps qu'il ne le considère plus comme tel.

« Et même si c'est complètement débile comme raisonnement et que ça t'a démoli, c'est parce que je pouvais pas te considérer comme un jouet que j't'ai fait tout ça. » Il cherche son regard maintenant, parce qu'il lui faut beaucoup de bravoure pour lui dire tout ça et qu'il a besoin de son appui, même si c'est de la fureur, du dégoût, de la douleur, il faut qu'il le regarde pour savoir que c'est vrai. Sa voix tremble maintenant, ses muscles tétanisés, son coeur bat furieusement à ses tempes et il lui semble qu'il a même oublié comment on respirait pour survivre, mais tant pis. Tant pis, s'il doit avoir fait preuve d'un peu de témérité une fois dans sa vie, il faut que ce soit là, tout de suite. « C'est parce que je t'aime. » C'est comme s'il venait de lui coller une gifle. Il le voit bien, et si ses yeux implorent, ils hurlent aussi à quel point il est désolé de lui faire mal encore une fois. « Et t'as pas... la moindre idée d'à quel point c'est terrifiant pour moi, toi ça t'a jamais fait peur mais moi... » Lui, il a tout perdu à cause de ça. Plusieurs fois. « C'était mille fois plus facile d'aller voir ailleurs en essayant de me convaincre que ça comptait pas que d'ouvrir les yeux et de croire que c'était possible et que t'allais pas finir par m'abandonner un jour. » Je sais. Je sais que tu penses que c'est idiot, parce que ça l'est. Et pourtant c'était ça qu'il ressentait, c'était cette peur-là, incontrôlable, celle qui gronde encore dans son esprit et qui lui demande ce qu'il est en train de foutre là, pourquoi il ne cherche pas à se protéger de la colère de l'espagnol, pourquoi il ne balaye pas tout ça pour continuer à se convaincre qu'un chemin est plus facile à parcourir seul. Il sait que c'est pas vrai. « Jusqu'à ce que tu me plaques comme une merde en me laissant tout seul et que j'me rende compte que... que c'était déjà trop tard et que j'me racontais des histoires depuis le début. La vérité c'est que je t'ai fait du mal pour rien du tout, ça fait des années que j'aurais dû me rendre compte de ça et je le sais très bien. Je pourrais tout donner pour revenir en arrière mais... j'te demande pas de me reprendre. » Et s'il appelle encore son regard, c'est pour une chose, une seule. « Je te demande juste de me croire. »
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MessageSujet: Re: Promise me a place in a house of memories. [Lazaël XI]   Promise me a place in a house of memories. [Lazaël XI] EmptyMer 25 Déc - 0:43

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Lazar Fresnel

« Ça fait très longtemps que t'es plus mon jouet. » Ah oui ? Et d'où vient ce nouvel aplomb, d'où il la sort cette assurance pour lui faire avaler la couleuvre ? C'était quoi il y a cinq jours si c'était pas du foutage de gueule, pour quoi il le prend si c'est pas pour son jouet depuis quatre ans ? C'est pas qu'il refuse de le croire, Ismaël, au contraire il ne demande que ça, mais comment le pourrait-il exactement ? Depuis qu'ils se connaissent, Lazar ne lui a donné que des raisons de ne pas croire en lui. Il a commis la bêtise de le faire quand même, trop de fois. Ce soir, même s'il le voulait, c'est infiniment plus compliqué que ça. Il est beaucoup trop fatigué pour subir une autre trahison, et il ne voit pas ce qui pourrait l'attendre, à part ça. C'est tout ce qu'il a reçu comme réponse, à chaque fois qu'il a essayé de faire confiance à l'Alchimiste. « Max, c'était mon jouet. Toutes les personnes qui ont été avant lui ont été mes jouets, toi tu l'as été les deux, trois premières fois qu'on s'est vus j'en sais rien. Ce pauvre mec de la dernière fois aussi. » Le problème c'est que la façon dont Lazar a considéré les autres, ou lui, ne change strictement rien aux faits. Max a peut-être été, dans la tête de l'Alchimiste, moins bien considéré que lui, ça ne l'a pas empêché d'être beaucoup mieux traité que ne l'a été Ismaël ces quatre dernières années, exactement comme l'aurait été le pauvre mec de la dernière fois s'il avait pu poursuivre sa ridicule parade nuptiale. Savoir que Lazar avait plus d'estime ou d'affection pour lui que pour n'importe lequel des autres types aurait sûrement fait la différence si l'espagnol l'avait su plus tôt, mais maintenant... non, maintenant, ça lui prouve juste qu'il a souffert pour rien pendant tout ce temps. Et loin de lui faire plaisir, cette nouvelle certitude fait lentement rouler les premières larmes sur les joues d'un Ismaël à bout de nerf, qui n'arrive même plus à savoir s'il est plus malheureux qu'en colère, désormais.

« Et même si c'est complètement débile comme raisonnement et que ça t'a démoli, c'est parce que je pouvais pas te considérer comme un jouet que j't'ai fait tout ça. » Il ne comprend pas. Il ne comprend rien ; ça n'a aucun sens, où est-ce qu'il veut en venir à la fin ? Ses yeux verts, brillants de détresse, ne lui indiquent rien du tout ; ils lui rappellent seulement ce garçon qu'il a connu parfois, la nuit, endormi dans ses bras et recroquevillé comme un enfant. Pourquoi celui-là ne se révèle-t-il en plein jour que maintenant, que tenait-il absolument à lui cacher pour se sentir obligé de jouer les connards manipulateurs pendant quatre longues années ?

« C'est parce que je t'aime. »

C'est parce que... parce que quoi ? Au regard implorant et criant de culpabilité de Lazar, Ismaël n'est capable de répondre que par un autre, écarquillé, perdu. C'est comme s'il venait de prendre un ultime coup poing dans le ventre, de quoi l'empêcher de respirer, de bouger, de penser autre chose qu'une simple phrase, absolument horrifiante : c'est parce que tu m'aimes que tu m'as fait tout ça ? Comment c'est... seulement possible ?

« Et t'as pas... la moindre idée d'à quel point c'est terrifiant pour moi, toi ça t'a jamais fait peur mais moi... » Il se trompe Lazar, ça lui a fait peur, effroyablement. Il avait déjà peur de l'embrasser alors, l'aimer ? Non, il n'a pas fait preuve de courage à ce sujet. Il a simplement arrêté de luter pour dans une bataille qu'il ne pouvait pas gagner. L'évidence il ne l'a pas acceptée, au début, il s'est simplement laissé porter. C'était plus facile comme ça, pour lui. Mais peut-être pas pour l'Alchimiste.

Ca lui arrache un sanglot silencieux qui vient secouer ses épaules comme un sursaut. Tu m'aimes. Combien de fois a-t-il rêvé qu'il entendrait ces mots un jour ? Qu'aurait-il été capable de donner, à quoi aurait-il renoncé pour que Lazar les lui murmure en souriant, le soir du départ de Max ? Ca leur aurait épargné tellement de... ça, tout ça. « C'était mille fois plus facile d'aller voir ailleurs en essayant de me convaincre que ça comptait pas que d'ouvrir les yeux et de croire que c'était possible et que t'allais pas finir par m'abandonner un jour. » Mais jamais, jamais il n'aurait fait ça, et c'est ce qu'il veut dire quand il ouvre la bouche mais sa voix refuse de lui obéir, il a des larmes plein les yeux et un implacable nœud en travers de la gorge, ses maigres certitudes s'effondrent à l'entente des mots qu'il a toujours voulu entendre, il ne comprend plus rien, il se planterait un poignard dans la poitrine si ça pouvait lui donner le droit de fermer les yeux et de se blottir dans ses bras en oubliant toute cette merde. « Jusqu'à ce que tu me plaques comme une merde en me laissant tout seul et que j'me rende compte que... que c'était déjà trop tard et que j'me racontais des histoires depuis le début. La vérité c'est que je t'ai fait du mal pour rien du tout, ça fait des années que j'aurais dû me rendre compte de ça et je le sais très bien. Je pourrais tout donner pour revenir en arrière mais... j'te demande pas de me reprendre. » D'une main un peu fébrile, le sage essuie ses yeux pour clarifier sa vision, croiser le regard brillant du garçon qui lui fait face. « Je te demande juste de me croire. » C'est parce que je t'aime.

Il a l'air tellement malheureux, Lazar. Il ne peut pas être en train de mentir, et quand bien même... Ismaël a rêvé trop de fois d'entendre ces mots pour refuser de les écouter aujourd'hui. Les circonstances ne sont pas celles qu'il avait imaginées et bien sûr que ça change quelque chose, mais il ne peut pas la nier, la stupide lueur d'espoir venue illuminer son cœur assombri par l'amertume et la douleur depuis la dernière trahison. S'il refuse de le croire, qu'est-ce qui l'attend maintenant ? Des semaines à rêver de lui, à le regretter, à faire semblant de le détester pour pouvoir marcher vers de longs mois de solitude glacée, rencontrer quelqu'un d'autre, partager avec lui les prochaines années en rêvant encore de ces quelques étreintes passées et révolues pendant lesquelles il s'est senti profondément heureux pour les seules et uniques fois de sa vie ? Personne ne pourra lui apporter ce que Lazar lui a donné lorsqu'il a réussi à oublier qu'il avait peur.

Alors, c'est en tremblant de tous ses membres que le Sage abandonne dans l'herbe son joint entamé pour enrouler ses bras autour de ses jambes, qu'il ramène fébrilement contre lui. Ses paupières se ferment lentement, et il tourne à nouveau la tête vers l'horizon comme s'il cherchait à profiter des derniers rayons du soleil contre son visage. « Je te crois, articule-t-il alors, du bout des lèvres. » Il respire lentement, inspire à fond, souffle. Éclater en sanglots maintenant serait ridicule. Ils n'en ont pas encore terminé, et malgré l'indéniable pulsion qui voudrait le propulser directement dans les bras du garçon, il y a des risques qu'il ne peut plus prendre. « Mais... qu'est-ce que ça change ? » Qu'est-ce que ça change, qu'il le croie ou pas ? Il n'y a aucune insolence dans ses paroles, aucune attaque, et quand il trouve le courage d'ouvrir les yeux pour affronter ceux de Lazar, il n'y a que sa méfiance, dressée malgré lui en étendard pour masquer maladroitement toute sa peine et sa terreur à l'idée de tomber dans une nouvelle impasse. « Je te crois mais... mais si t'as fait tout ça parce que tu m'aimes, qu'est-ce qui est différent maintenant que tu me l'as dit ? » Entre temps, l'Alchimiste dit avoir compris ce qu'il refusait d'accepter avant, mais ça ne veut pas dire que ça a changé, ça ne veut pas dire qu'il va changer, lui, ça ne lui donne rien, aucune assurance, aucune garantie. Et s'il n'espère pas le récupérer alors... pourquoi est-ce qu'il lui a tout dit ? A quoi ça rime ? « J'devrais t'envoyer chier tu sais, parce que... parce que j't'ai donné toutes les raisons de me faire confiance, j'ai toujours essayé de te montrer que justement t'avais pas... besoin d'avoir peur, sanglote-t-il en essuyant à nouveau ses yeux. Mais j'en ai pas envie. J'dois être con moi-aussi. » Il voudrait sourire, histoire d'avoir l'air un peu moins pathétique. Mais non, il n'a pas le coeur à ça, il voudrait juste que ça s'arrête maintenant, plonger dans ses bras, abandonner, et avoir au moins une ombre de l'assurance qu'il ne le regrettera pas dès que le jour se lèvera demain matin. « Mais si... si j'te dis maintenant que moi-aussi j't'aime, que je veux rester avec toi, et qu'au final tu me refais tout ton... tout ça, là. J'sais pas si, j'peux pas Lazar, j'peux pas. » Il secoue la tête, renifle, essuie ses yeux, encore, avant de les lever vers lui, pour lui poser une dernière question. « Est-ce que... t'as encore peur, maintenant ? »
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MessageSujet: Re: Promise me a place in a house of memories. [Lazaël XI]   Promise me a place in a house of memories. [Lazaël XI] EmptyMer 25 Déc - 1:26

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Ismaël Esperanza

La bombe est lâchée, les jeux sont faits ; il n'a plus rien à dire Lazar, il ne ferait sans doute que répéter ce qu'il vient d'avouer si piteusement au garçon près de lui dont les yeux sont remplis de larmes qui roulent sur ses joues, encore. Toutes les fois où Lazar l'a vu pleurer, c'était à cause de lui. A chaque fois, la honte le prenait à la gorge sans qu'il soit jamais capable de passer au-dessus de sa fierté et de sa peur pour le rassurer ; tout n'était lié qu'à ça, la crainte, le manque de courage, à la simple idée d'offrir le peu qu'il puisse posséder à quelqu'un qui serait capable lui aussi de jouer avec, de lui faire payer son existence même, insipide, inutile, stupide. Le coeur en bandoulière et l'esprit fatigué par quatre longues années de mensonge, l'alchimiste se contente d'attendre la sentence. Ce n'est pas comme s'il attendait quelque chose de la part du jeune homme ; il n'attend rien en fait, il se doute assez bien qu'il ne lui reste que deux options. Ou bien Ismaël le croit mais ne veut pas de lui quand même, ou bien il ne le croit pas et voit ce dernier élan comme un mensonge de plus et le chassera sans ménagement. Dans un cas comme dans l'autre, il sait très bien qu'il devra se lever à un moment, rejoindre sa cabane et entamer le long deuil d'une relation qui n'a jamais existé que les rares soirs où ses défenses tombaient dans ses bras ; à la lumière de son sourire lumineux, de ses mains caressantes et de toute la douceur de son coeur, quand il était certain que rien ni personne ne pourrait le rendre plus heureux, plus serein, plus en sécurité. Pourquoi a-t-il refusé d'y croire quand l'aube se levait, alors ?

Près de lui, Ismaël semble sous le choc. Ses épaules tremblent sous des sanglots parfaitement silencieux alors qu'il enroule lentement ses jambes autour de ses bras, comme un enfant égaré. Sa posture lui évoque celle d'un château de cartes branlant et trop souvent attaqué, d'une tour dont on aurait fracassé les murs et les fondations pour n'en laisser qu'un squelette fragile et à deux doigts de s'effondrer. Une partie de lui le fustige, l'insulte, regarde ce que t'as fait, connard, regarde dans quel état tu l'as mis putain. Là où il ne désirait que le contraire au final, c'est clair comme de l'eau de roche dans sa grosse tête vide maintenant ; il donnerait tout, absolument tout pour le voir sourire de nouveau, effacer d'un revers de la main quatre années de douleur et lui jurer, sur tout ce qu'il a de plus cher, de lui rendre par cent fois tout ce que lui, a essayé de lui offrir sans succès. « Je te crois. »

Alors ce sera l'option la moins douloureuse. Celle qui consistera à le quitter en lui demandant pardon encore une fois en lui jurant qu'il n'entendra plus jamais parler de lui, qu'il le laissera se remettre tranquillement de toutes les blessures qu'il lui a infligées. Ses larmes à lui, Lazar les contient. C'est ce qu'il a toujours fait, c'est plus difficile ce soir, mais il n'a aucune envie de chercher à l'émouvoir, c'est pas lui la victime dans cette histoire. Le sage inspire lentement près de lui, et s'il ne pleure pas, son corps entier est raidi par l'angoisse et l'affliction. Aujourd'hui, il est témoin des dégâts qu'il a fait, et dire qu'il s'en veut est un euphémisme. Dans un monde différent, il aurait remonté le temps pour lui murmurer ces paroles-là à un autre moment, quand c'était encore possible. Les yeux d'Ismaël s'ouvrent, et il n'y voit qu'une méfiance parfaitement légitime ; après tout, il ne peut pas en être autrement. Pas après quatre ans. « Mais... qu'est-ce que ça change ? »

Tellement de choses et aucune à la fois. Il pourrait lui dire, Lazar, que plus rien n'est pareil sans lui ; que la seule chose qu'il voudrait maintenant, c'est le prendre dans ses bras, sécher ses larmes, décorer ses jours, ses nuits, ne plus jamais le lâcher de sa vie. Il aimerait s'allonger près de lui et lui murmurer à l'oreille tout ce qu'Ismaël a attendu pendant des années, que ça vaut pas le coup sans lui, qu'il est le seul à lui avoir donné envie de partir pour construire une vie ailleurs, une vraie, qu'il est prêt à s'arracher le coeur de sa poitrine pour le lui donner si c'était la garantie pour qu'il reste. Il aimerait lui hurler qu'il l'aime, au centre de l'île s'il le faut, lui promettre qu'il ne s'en cachera plus, qu'il ne lui mentira plus. Et tant d'autres choses. Que son sourire est la plus belle chose qu'il ait jamais vue de sa vie, qu'il aimerait garder sa gentillesse comme un trésor, qu'il est beau, adorable, qu'il n'a jamais rencontré quelqu'un comme lui, qu'il serait capable de tout pour mériter juste un regard, qu'il s'enfoncerait six pieds sous terre s'il fallait en passer par là pour avoir une chance, une seule, de le reprendre. Mais il ne dit rien. Ce serait sans doute pire. Parce que tout lui avouer maintenant est sans doute la douleur de trop pour ce garçon qui a tout tenté pour le rassurer sans y parvenir, au détriment de son propre bien-être. Lui demander quoi que ce soit serait plus cruel encore, après tout ça.

« Je te crois mais... mais si t'as fait tout ça parce que tu m'aimes, qu'est-ce qui est différent maintenant que tu me l'as dit ? » Ce qui est différent, c'est qu'il lui a dit. Tout simplement. C'est avouer ce qu'il a longtemps considéré comme une faiblesse. Ça, ça change tout parce qu'il a le sentiment d'être totalement nu face à lui maintenant, Ismaël a toutes les armes pour le détruire. Absolument toutes. « J'devrais t'envoyer chier tu sais, parce que... parce que j't'ai donné toutes les raisons de me faire confiance, j'ai toujours essayé de te montrer que justement t'avais pas... besoin d'avoir peur. » Il essuie ses yeux et Lazar attend qu'il ait terminé, respectueux de ne pas l'interrompre. Il ne sait pas ce qu'il va pouvoir lui dire pour le convaincre du contraire, maintenant, pour lui montrer que c'est fini, tout ça. « Mais j'en ai pas envie. J'dois être con moi-aussi. » Non, pas du tout. Il secoue la tête, la gorge serrée ; non, con il ne l'est pas, le seul con sur cette putain de colline, c'est lui. Ça a toujours été lui.

« Mais si... si j'te dis maintenant que moi-aussi j't'aime, que je veux rester avec toi, et qu'au final tu me refais tout ton... tout ça, là. J'sais pas si, j'peux pas Lazar, j'peux pas. » Je sais. Je sais Isma, je sais, c'est pas ce que je te demande. C'est juste ce qu'il espère. Deux yeux larmoyants se lèvent vers lui et il ne dit rien Lazar, il soutient son regard dévasté, affronte ce qu'il a fait, assume la moindre de ses conneries, conscient qu'il faudra bien plus que quelques mots pour le convaincre. « Est-ce que... t'as encore peur, maintenant ? » « Oui. » Bien sûr qu'il a peur. C'est juste pas la même chose. Mais autant être honnête, non ? Si ça ne rime à rien vis-à-vis d'eux, ça allègera peut-être un peu le poids qui écrase sa cage thoracique. « J'ai peur de ce que ça va être maintenant, sans toi. » Il secoue doucement la tête, et c'est à lui de la tourner vers l'horizon maintenant, pour fuir ces yeux qui l'observent, qui cherchent à le comprendre sans avoir toutes les clés. Pourquoi c'est si compliqué ? « Tout à l'heure je vais repartir et... et après, quoi ? J'vais retourner boire avec les autres, draguer des connards qui m'intéressent pas et qui m'ont jamais intéressé, me concentrer sur mon gang, et pour quoi en fait ? J'ai... j'ai tout foutu en l'air, et. Et tu sais quoi ? Bah ça me fait beaucoup plus peur tout ça que. Que te donner tout ce que tu voulais quand j'le pouvais encore. »

C'est pitoyable. Tellement pitoyable, il en essuie rageusement ses propres yeux pour chasser des larmes menaçant de rouler sur ses joues, non, non c'est hors de question. « J'ai pas le droit de te demander de me faire confiance, j'ai aucun moyen de te prouver que... que je te ferai plus jamais ça. Tu vois, si j'étais encore plus con et encore plus irrespectueux, je le ferais. » Il tourne la tête. L'implore une nouvelle fois du regard, approche une main, cherche fébrilement la sienne, la peur au ventre de n'avoir aucune réponse en face, rien. C'est tout ce qu'il mérite, et pourtant. « Si j'étais vraiment un sale con fini je... j'pourrais me mettre à genoux, je crois. » Ramenant ses jambes à lui, il les replie sous ses cuisses, lui fait face, saisit sa main. « J'te demanderais pardon mille fois, je... j'te supplierai de me reprendre, j'te promettrais de plus jamais partir, de faire tout ce que tu voudras, tout, de plus jamais te mentir, de... » Respire, Laz. Il peut y arriver. « J'te dirais que rien a jamais compté plus que toi, que j'ai été... un putain d'enfoiré, que j'ai rien à offrir mais que j'te donnerais tout maintenant, tout. » Il soupire. Il le regarde, il le dévore des yeux, parce que ça sera sûrement la dernière fois, hein ? Il ne pourra jamais pardonner ça. « Mais je sais que j'ai pas le droit de te demander ça. T'as le droit de me dire d'aller me faire foutre, de partir, je te demande rien, c'est à toi de... si c'est trop dur pour toi je comprendrais, j'te le jure. J'suis venu parce que... » Parce que tout seul, ça n'a plus aucun sens. Parce qu'il refuse encore de croire en l'évidence. C'est trop tard. « Parce que j'sais pas si j'arriverai à continuer sans toi. Je suis désolé. Je suis désolé... »
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MessageSujet: Re: Promise me a place in a house of memories. [Lazaël XI]   Promise me a place in a house of memories. [Lazaël XI] EmptyMer 25 Déc - 2:28

Promise me a place in a house of memories

Lazar Fresnel

« Oui. » La réponse de Lazar, automatique, fige un peu plus l'espagnol, qui sent distinctement son cœur se serrer dans sa poitrine. Alors ça va recommencer si jamais il revient, c'est ça ? Ça ne change rien, ces aveux, même s'il parvient à passer au-dessus de tout ça, ils retomberont dans cette sphère infernale ? Pourquoi être venu, alors, pourquoi... « J'ai peur de ce que ça va être maintenant, sans toi. »

Alors... ce n'est plus lui, ou ce qu'ils ont partagé, quoi que ce soit, qui le terrifie ? Comme en réponse à sa question silencieuse, l'Alchimiste secoue la tête, et Ismaël arrête de respirer, sans comprendre où il veut en venir. Il ne le lâche pas des yeux. « Tout à l'heure je vais repartir et... et après, quoi ? J'vais retourner boire avec les autres, draguer des connards qui m'intéressent pas et qui m'ont jamais intéressé, me concentrer sur mon gang, et pour quoi en fait ? J'ai... j'ai tout foutu en l'air, et. Et tu sais quoi ? Bah ça me fait beaucoup plus peur tout ça que. Que te donner tout ce que tu voulais quand j'le pouvais encore. » Mais s'il le pouvait encore justement, alors... qu'est-ce qui se passerait ? C'est ça, sa question au Sage, c'est ça qu'il veut savoir, c'est ça qui déterminera toute la suite maintenant, parce que cette... cette possible réponse, ça réveille les restes de son espoir agonisant, et ça fait mal, ça lui fait peur à lui-aussi. Jusqu'à maintenant, espérer ne lui a pas du tout réussi. Tout ce qu'il parvient à se dire pour trouver le courage d'attendre la suite, c'est que dans le pire des cas, ce sera la dernière fois.

Tout ce qu'il voit, pourtant, l'incite à croire un peu plus fort, à s'accrocher à cette maigre chance pour qu'ils puissent essayer à nouveau, et correctement cette fois. La détresse de Lazar, ses larmes qu'il empêche de couler d'un geste sec qui n'enlève rien à la brillance de ses yeux tournés vers un horizon assombri par la tombée de la nuit. « J'ai pas le droit de te demander de me faire confiance, j'ai aucun moyen de te prouver que... que je te ferai plus jamais ça. Tu vois, si j'étais encore plus con et encore plus irrespectueux, je le ferais. » La supplique dans le regard qui se tourne vers lui l'épingle comme on planterait un insecte sur un mur ; à bout de souffle, il attend, laisse le jeune homme tendre sa main sans trouver ni le courage de la saisir, ni celui de s'écarter. Comme d'habitude, la suite ne dépend pas de lui. Son choix n'en sera pas vraiment un : il sait déjà que sa décision ne sera qu'en fonction de ce que fera l'Alchimiste maintenant, tout de suite, pour saisir ou pas cette dernière chance de réparer un peu de ce qu'il a brisé. « Si j'étais vraiment un sale con fini je... j'pourrais me mettre à genoux, je crois. »

Ismaël ne bouge pas, mais ses yeux s'écarquillent quand il voit le garçon face à lui ramener ses jambes pour lui, et saisir finalement ses doigts. Son cœur tambourine dans sa poitrine ; pour la première fois depuis des jours il peut sentir le sang parcourir ses veines, et c'est presque douloureux, cette vie qui semble réinvestir son corps. Il tremble de peur alors, parce qu'il n'a aucune envie de savoir ce que ça lui fera, de la sentir s'enfuir à nouveau si jamais ça tourne mal. « J'te demanderais pardon mille fois, je... j'te supplierai de me reprendre, j'te promettrais de plus jamais partir, de faire tout ce que tu voudras, tout, de plus jamais te mentir, de... » Les larmes roulent en silence sur ses joues, il a envie de se jeter dans ses bras, de l'arrêter maintenant, parce que le garçon en a déjà dit assez pour que l'espoir enflamme violemment sa poitrine, mais il est coincé, totalement figé, il ne peut même pas respirer. « J'te dirais que rien a jamais compté plus que toi, que j'ai été... un putain d'enfoiré, que j'ai rien à offrir mais que j'te donnerais tout maintenant, tout. » Et ce soupir, ça le terrifie, dis rien de stupide, s'te plaît, l'implore-t-il en silence, répondant à ce regard étrange qui lui rappelle presque brutalement tous ces rêves qu'il a soigneusement enterrés ces derniers jours. « Mais je sais que j'ai pas le droit de te demander ça. T'as le droit de me dire d'aller me faire foutre, de partir, je te demande rien, c'est à toi de... si c'est trop dur pour toi je comprendrais, j'te le jure. J'suis venu parce que... » Le droit, pas le droit, quel sens ça a encore après tout ça ? Il s'en fout Isma, peut-être que Lazar avait pas le droit de lui dire tout ça mais il l'a fait, exactement comme il a fait tout le reste alors qu'il ne l'aurait pas dû, et par cet ultime affront il leur offre une chance de rattraper tout ce qui a été brisé. C'est la seule chose qui compte maintenant. « Parce que j'sais pas si j'arriverai à continuer sans toi. Je suis désolé. Je suis désolé... »

Il n'est pas encore tout à fait prononcé, le dernier mot de Lazar, que son espagnol s'est déjà littéralement jeté contre lui. Ses bras entourent ses épaules, sa silhouette entraîne la sienne sur le côté et c'est dans une étreinte sans doute un peu trop brutale qu'il l'enferme, écrasé de soulagement, échappant au creux de son cou un premier sanglot sonore qui semble le délivrer, au moins un peu, de l'énorme boule de barbelés qu'il avait de coincée dans la poitrine. En une seconde, il s'aperçoit qu'il lui fait mal alors il le lâche, saisit plutôt à deux mains le pull de Lazar qu'il tire contre lui en se recroquevillant contre son torse, incapable de savoir ce qu'il ressent exactement en sentant deux bras l'entourer à son tour. Ses sanglots, il est incapable de les tarir et peut-être bien qu'il n'essaie même pas pour l'instant, il s'en fout, il pleure, se love contre son amant, et refuse de le lâcher pour de longues secondes encore avant qu'une longue inspiration ne lui donne la force de relever la tête pour saisir à deux mains le visage de Lazar. « T'es... t'es vraiment un sale con, articule-t-il, les yeux débordants de larmes et les lèvres tremblantes, en caressant amoureusement les joues du garçon qu'il dévore du regard, comme incapable d'y croire. » Ses mains bougent presque sans qu'il le décide, sa mâchoire, ses cheveux, son cou, puis sa nuque qu'il finit par saisir pour retrouver une bouche contre laquelle il perd instantanément le reste de son souffle. Qu'importe, ça fait des jours qu'il est en apnée. Contre ses lèvres, il revit. Et à ça, la méfiance et la rancœur ne peuvent rien changer. Le reste des blessures sera pansé plus tard ; pour l'instant, il n'y a que lui, et l'ébauche d'un avenir beaucoup moins effrayant que tout ce qu'il aurait eu à affronter sans lui.
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