((we made home in each other))

zoe x cecil

Le vent souffle énormément dehors. Beaucoup trop. Assez pour faire ressortir ses angoisses d’enfant. Assez pour que son regard se porte souvent vers la fenêtre. Il s’inquiète facilement Cecil. Trop facilement. Pour les autres. Plus que pour lui, pour les autres. Il espère que tout le monde a pu se mettre à l’abris. Le temps est à l’orage, à l’hécatombe. Un ouragan est sur l’île. Ils ont pu se mettre à l’abri avec sa famille. C’est rassurant. Mais son esprit tend vers d’autres personnes. Klaew par exemple. Klaew et ses bouquets de fleurs qui envahissent son espace. Fleurs qu’il ne pense même pas à jeter, le tout fait séché pour en garder des souvenirs. Son esprit tend naturellement vers l’inquiétude. Cecil les mains toujours tendues vers les autres. Et il sursaute d’ailleurs lorsque Zoe claque des doigts devant son visage. Il sursaute, fil de pensées décousu, mais un sourire aux lèvres. Il l’attire aussi vers lui, étreinte naturelle dont il a besoin. L’impression que Zoe a toujours été là. C’est un peu le cas en vrai, les deux qui se sont trouvés dans le bateau menant sur l’île. Cecil et ses pleurs, Zoe et son côté protecteur, silencieux. Zoe et sa main dans la sienne. Cette main qu’il n’a plus jamais lâchée. Plus jamais. Et encore maintenant ils sont ensemble. Et si Cecil a une famille, à ses yeux c’est grâce à lui. Grâce à lui, s’il y a des gens autour de lui. Des gens qui ne le jugent pas, ne le condamnent pas d’un regard, d’un mot. « Everyone is inside ? » La question qui s’élève en douceur dans le silence de la pièce. Cecil il n’a pas une voix grave. Cecil il a un accent un peu bizarre. Cecil il a dans sa voix des restes de celle qu’il n’a jamais aimée. Mais à force il commence à l’accepter sa voix. C’est plus facile à accepter que son corps. Éclat de douleur dans son regard. Ce n’est pas le moment de penser à ça. Pas le moment de s’arrêter encore sur l’ignominie de son corps. Au risque de pleurer encore. Et il pleure trop Cecil. Pour un oui, pour un non. Quand il est triste, quand il est heureux, même si ça … Il pleure Cecil, un trop plein d’émotions qu’il n’arrive pas à garder en lui. Il pleure. Mais il a pas envie aujourd’hui. Non. Alors il serre un peu plus Zoe contre lui avant de l’enjoindre à s’installer sur le lit. Et naturellement il est derrière lui, ses doigts dans sa chevelure. Il aime ben ce genre de moment. Ceux où Zoe accepte d’être une poupée entre ses doigts, ses cheveux répondant aux envies de Cecil. Il ne compte pas lui faire une nouvelle coupe aujourd’hui. Il ne compte pas lui colorer les cheveux non plus. Juste le coiffer, prendre soin de ses cheveux. Ça le calme. Assez pour que l’angoisse ne déborde pas de ses lèvres et brise son sourire fragile. « Any news of Ruaidhrí ? » La question est hésitante. Parce qu’il ne sait pas si c’est le bon sujet à aborder. Les amours. Fragiles. Souvent tuées dans l’œuf. Mais il voit assez souvent le sage sur les terres du milieu pour se douter de l’affection qu’il porte à Zoe. Il voit assez souvent le sage autour de son ami, l’attitude changeante de ne savoir sur quel pied danser. C’est triste un peu. Mais Zoe il a eu le cœur brisé. Zoe la vie elle a pas voulu l’épargner. C’est triste parce qu’elle n’épargne pas grand monde ces temps-ci.  

(c) whistle'

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Depuis qu’il est sur l’île, son monde se résume à Cecil, le reste de sa famille et Rua. Sa musique, ses compositions, les souvenirs de Lea. Tout n’est pas positif. Il y a d’ailleurs plus de négatif dans sa vie actuellement que de positif. Mais encore une fois, depuis l’arrivée de Kane dans sa vie, puis son départ, sa vie a plutôt tendance à pencher vers le négatif. Kane qui a détruit sa foi en l’humanité, qui l’a fait développé cette colère contre le genre humain, contre les hommes. Puis la mort de Lea qui l’a fait développé cette haine contre lui-même. Puis y’a eu l’île. Et le trajet en bateau. Et Cecil. Et Cecil, c’est la douceur. C’est cette eau calme qui réussit à lui faire oublier que les hommes sont des ordures. Ou qui le lui confirme à chaque fois qu’il se confie à lui. Cecil et son corps à moitié femme. Cecil qui se considère comme homme mais qu’on a forcé à être une femme depuis sa naissance. Zoe déteste cette idée. Zoe déteste que quelqu’un d’aussi pur et doux que Cecil ait eu à vivre ça. Ça devrait pas exister. Ils se sont pas lâchés depuis le bateau. Parce que Cecil a besoin de Zoe pour le réconfort. Et Zoe a besoin de Cecil pour pas se mettre à haïr tout le monde tout le temps. Pour ne pas être dégoûté du monde qui l’entoure sans arrêt. Il a besoin de Cecil pour se rappeler que la bonté, la douceur, la gentillesse, ça existe encore. Bien sûr, y’a le reste de la famille aussi. Il les aime tous. Mais Cecil, c’est particulier. S’ils sont tous comme des frères et soeurs, alors Cecil est comme son fils. Ils ont cette proximité que Zoe n’a pas avec les autres. Il le voit, regarder à l’extérieur, alors que le tonnerre gronde et que le vent souffle. Il voit la peur, l’inquiétude dans ses yeux. Il sait qu’il s’inquiète pour les autres. Il a pas besoin. C’est pas son rôle. La famille, ils doivent se protéger les uns les autres, mais Zoe n’a aucun doute sur le fait qu’ils peuvent tous trouver un abris, tous s’en sortir. Qu’ils sont assez grands pour être en sécurité malgré un typhon de cette envergure. Il claque ses doigts devant lui pour le faire sortir de ses pensées qui sont sans nulles doutes très noires. Lorsque le regard de Cecil se recentre sur lui, il lui offre un léger sourire. Un des seuls qu’il donne sur l’île. La majorité de ses sourires lui sont destinés. Il voit qu’il est toujours inquiet, que ça risque d’être compliqué pour lui d’arrêter de l’être avant de vérifier vraiment que tout le monde est en sécurité. Alors Zoe fait quelque chose qu’il n’a jamais fait qu’avec Cecil. Il l’attire vers lui et referme ses bras autour de lui. Cecil est la seule personne sur cette île à qui Zoe offre son corps comme ça. Un câlin pour lui, c’est le monde. C’est aussi rare que de trouver de l’or au hasard d’une avenue, par terre. Zoe qui initie un câlin, c’est chose quasiment impossible. Et Cecil est le seul à connaître ce côté là de Zoe. Ce côté presque paternel. Cecil lui demande si tout le monde est à l’intérieur. Zoe ne veut pas lui mentir alors il ne répond pas. Parce que non, le fait est que tout le monde n’est pas ici. Zoe est légèrement inquiet aussi, mais il a pas de doute. Ils ont tous trouvé à se réfugier. Cecil le sert un peu plus contre lui. Et il le traine rapidement jusqu’au lit. Zoe s’assoit dessus, sans lui demander plus de raisons. Il sait ce qu’il veut et il n’est que trop ravi de le lui donner. Cecil s’affaire rapidement à tripoter ses cheveux. Il aime bien ses cheveux. Et Zoe aime bien sentir les mains de Cecil dans ses cheveux. C’est relaxant. Il lui parle de Rua, et Zoe baisse les yeux quelques secondes avant de répondre. “Don’t want to talk about it.” La dernière fois. Enfin. Non. Il veut pas y penser, il veut pas en parler. “What about you ? Anything happening ?” Y’a ce type qu’il voit tourner autour de Cecil sans arrêt. Mais il veut pas forcer, il veut pas demander si Cecil veut pas en parler. Et si aucun d’eux ne veut parler d’amour, ce qui ne serait pas étonnant étant donné leur passé respectif, alors ils parleront d’autre chose. Ils parleront d’autre chose alors que Zoe profitera des mains douces de Cecil dans ses cheveux.

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zoe x cecil

Zoe comme son univers. Zoe comme son garde-fou, sa bouée de secours. La personne qui l’empêche de sombrer dans cette tristesse qui l’habite, qui l’étouffe souvent. Son inquiétude qui le ronge, le bouffe. Encore. Encore. Et encore. Surtout par ce temps. Ils ont parlé d’un typhon. Ils ont annoncé qu’ils devraient se protéger. Rester à l’intérieur. Et il espère que c’est le cas pour tout le monde. Que toute cette petite bande, sa famille, est à l’abri. Que tous les gens qu’il fréquente sont quelque part de sûr. N’importe qui. Parce qu’il n’a pas envie d’apprendre que quelqu’un est mort. C’est le genre de nouvelle qui l’effraie. Parce qu’il a le cœur sur la main Cecil. Le cœur offert à qui le veut, un trop plein de douceur, de tendresse, de pardon. Cecil qui a toujours su pardonner, remettant la faute sur sa personne. Cecil et son manque de confidence. Cecil et ses sourires, mais le cœur qui pleure. Les yeux aussi. Les sentiments à fleur de peau. À fleur de trop. Et encore maintenant il a l’esprit qui dérive, chavire comme un bateau à l’abandon dans la tempête des sentiments, l’inquiétude rendant la mer houleuse. Et sa mère, pardon maman de ne pas être l’enfant voulu, lui disait souvent en coiffant ses cheveux trop longs et en s’arrangeant pour cacher les ciseaux, que le ciel reflète les humeurs des gens. Alors il espère juste Cecil que la personne qui a le cœur ouvert ira mieux, et que le ciel bleu reviendra. Il l’espère vraiment. Et lorsque son attention retourne sur le moment présent, sur Zoe et ses sourires tristes, mais Zoe qui dirige son navire, il peut s’empêcher de parler de ses inquiétudes, de s’interroger, de vouloir s’assurer que tout le monde va bien. Mais l’étreinte le rassure et il se doute que c’est la seule réponse qu’il aura. Parce que Zoe ne sait pas. Et que les inquiétudes de Cecil sont comme des chevaux fous et que personne n’en a les rênes. L’étreinte est fragile. Presque éphémère. Parce que Zoe il n’est pas de ce genre, parce que ce genre de contact c’est ce qui l’a brisé. Parce que la vie a été cruelle avec lui en lui donnant de l’amour au nom du mensonge. Et Zoe il est si fort, parce qu’il garde pied. Mais Cecil il n’a pas appris à être brave, il n’a pas appris à être fort, juste à dire pardon. Juste à s’excuser. Encore. Encore. Encore. Alors c’est lui qui brise l’étreinte dans un sourire. Parce qu’il n’a pas envie que Zoe s’écroule, s’effondre comme lui. Il n’a pas envie. Ses doigts qui s’enroulent autour de son poignet et il le traine jusqu’au lit. Il le laisse s’asseoir devant lui avant de se placer derrière, ses doigts dans sa chevelure comme un charme magique. Juste pour que les choses aillent mieux, pour qu’on oublie un peu la tempête et le silence dans la maison, et l’absence et … et … et … Stop.  Ses yeux qui se ferment un instant, des larmes brulantes qu’il retient et le sujet qu’il aborde dans l’espoir de ne pas penser à tout ça. Il a l’air gentil Rua, mais il ne le connaît pas vraiment. Il a l’air gentil, mais Cecil il ne sait pas qui a l’aiguille et le fil d’or pour recoudre le cœur de Cecil, pour le rafistoler à coup d’amour, le vrai, à coup de douceur, à coup de tendresse. Il ne sait pas. C’est comme Klaew. Il ne sait pas. Ses bouquets. Ses sourires. Sa présence. Puis le vide. Comme toujours. Cecil qui est habitué à juste être … Insuffisant. Toujours. De ne pas être le choix final. Juste comme quelque chose de passable. Parce qu’on n’a jamais vu en lui plus loin que sa voix un peu trop aigu, un peu trop cassé, que son corps trop maigre, trop fin, que sa façon de marcher bancal, que les restes des bleus et ses sourires de cristal. « He … He’s not really in me. More in … what I could be if I was … » Quelqu’un d’autre. Sauf que Cecil il est là avec son trop plein d’eau dans le cœur, et son dégoût pour sa personne et son estimation en miettes. Et Cecil il est là avec de la tendresse pour le reste du monde, et pour lui rien d’autre que des morceaux, de la poussière de ces sentiments fracassés. Amour propre absent. Image dans le miroir détestée. « But it’s okay. I don’t need love. » Il ne le mérite pas. Ce n’est pas si grave, c’est juste une constatation qu’il a fait y a longtemps. Devant un autel. Puis dans le noir de cette chambre. Puis dans ses cris. Puis dans ses larmes. Il n’a pas besoin d’amour. Et le prince charmant n’existe pas.

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