île prison pour les jeunes délinquants du monde entier
 
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AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii
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MessageSujet: AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii   AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii EmptyMer 6 Nov - 21:42

Aisha Iron

seo soojin + calypsie
sages + paploo

 

AVANT

01. Aisha collectionne les cahiers : dès qu'elle en voit un plutôt sympa, elle l'achète sans y réfléchir. La plupart du temps, elle n'écrit rien dedans, elle attend le bon moment, la bonne idée, mais dès qu'elle se sent inspirée, elle préfère tout noter sur du papier de brouillon ce qui fait qu'elle se retrouve avec une montagne de cahier inutilisés.
02. Elle adore le rouge à lèvres : au lycée, souligner sa bouche pulpeuse, c'était un peu une façon de faire oublier qu'elle était asiatique. Pousser le regard des autres à se poser sur ses lèvres plutôt que sur ses yeux.
03. Elle a très mal vécu l'avalanche constante de clichés sur les asiatiques qui lui tombaient sur la gueule durant toute sa scolarité. Cette discrimination décomplexée envers les asiat', ça l'a marquée, si bien que très tôt, elle a tout fait pour s'éloigner de la culture chinoise. Aisha est américaine, point final.
04. Son frère jumeau, Adir, est la personne qu'elle aime le plus au monde. Enfin, d'après l'orphelinat en tout cas, ils sont jumeaux. Et Aisha y croit. Elle a un lien avec son frère qui dépasse les mots. C'est grâce à lui qu'elle a su rester forte lorsque leurs parents adoptifs ont décidé de se débarrasser d'eux en postant une annonce sur facebook les proposant tous les deux à qui les souhaitaient. C'est grâce à lui qu'elle se sent tout le temps en sécurité, peu importe l'endroit où ils sont. Un jour, tous les deux, ils quitteront la maison des MacAllister et ils feront leur vie très loin de Chicago. Ensemble.
05. Aisha écrit des poèmes. Pas du Baudelaire non plus, mais des petits textes qui lui permettent de coucher sur papier le torrent d'émotions qui lui bat le crane chaque jour. Une fois rédigés, elle les range soigneusement dans un gros classeur qu'elle garde toujours dans son sac à dos.
06. Le sac à dos. Celui avec tout ce dont elle aura besoin le jour où Adir et elle quitteront Chicago. Il y a son classeur, des fringues, quelques cahiers vierges (les plus beaux, dont celui que Iann lui a offert avec la couverture en cuir relié) son tube de rouge à lèvre, le bavoir sur lequel sa première mère adoptive a cousu son prénom quand elle était bébé - elle ne parvient pas à se résoudre de le jeter - une paire d'écouteur de secours, une trousse pleine de crayons et des photos d'elle avec Adir ou avec Iann.
07. Tout comme Iann, le fils aîné des MacAllister, elle veut entrer à la fac. En lettres plus précisément. Lui fait de la botanique et elle n'a jamais compris son engouement pour les plantes. Il a la main verte. Elle, ne pense pas l'avoir. En revanche, elle aime manipuler les mots et lire. Etudier les lettres, c'est bien. Et puis devenir prof ça pourrait être sympa.
08. Aisha a une peur monstrueuse de l'énorme carabine suspendue dans le salon des MacAllister. Au départ, c'était la perspective de se trouver si près d'une arme qui la mettait dans tous ses états. Puis ce sont les regards d'Adir qui lui ont glacé le sang. De l'envie, de la tentation à peine maîtrisée. Adir observe longuement la carabine lorsque le père MacAllister leur rappelle à Aisha et lui qu'ils ne sont que des chiens galeux qu'il peut abandonner à n'importe quel moment. Avant, Aisha détestait voir l'arme dès qu'elle entrait dans le salon. Maintenant, elle a peur de ne plus l'y trouver.
09. Aisha n'a pas le permis mais elle sait conduire. C'est Iann qui le lui a appris. Ca a été compliqué parce qu'il fallait trouver des moments où les MacAllister n'étaient pas là pour les voir prendre leur voiture, et surtout où Adir ne les voyait pas partir seuls tous les deux. Mais Aisha adore conduire. Et Iann adore rendre Aisha heureuse. Le temps, ils l'ont trouvé.
10. Elle n'a pas énormément d'amis au lycée, mais ceux qu'elle a, elle leur fait totalement confiance. Laureen, Anya, Finn et Cole. Eux, ils savent qu'elle a été adoptée, puis abandonnée, puis de nouveau adoptée. Pas dans les détails, mais ils savent. Il n'y a que Dewei qui sait absolument tout. Dewei, c'est le meilleur ami d'Adir. Aisha sait qu'ils trempent dans des trucs pas très nets tous les deux, mais elle ferme les yeux. Elle est incapable de reprocher quoique ce soit à Adir. Et puis Dewei... Elle a le béguin pour lui depuis longtemps maintenant. Elle sait qu'il veillera sur son frère et inversement. C'est ce que font les meilleurs amis, n'est ce pas ?

MAINTENANT

11. Aisha n'a plus de cahier. Mais elle a du papier et des stylos. Ecrire est devenu d'autant plus vital pour elle qu'elle a parfois l'impression que c'est la seule et unique chose qui l'empêche de devenir folle lorsqu'elle se perd dans ses pensées, tard le soir. Puisqu'elle n'a plus son classeur non plus, elle dispose désormais tous ses écrits entre les pages d'un livre en japonais qu'elle a trouvé dans la bibliothèque. Désormais, c'est ce qu'elle possède de plus précieux.
12. Elle n'a plus de rouge à lèvre non plus. Mais sur l'île, pousse une petite fleur aux pétales rouges qui, quand on l'écrase et qu'on y ajoute un peu d'eau, forme une petite pâte écarlate qu'Aisha applique tous les matins sur ses lèvres. L'un des gardes lui a promis un jour de lui ramener un vrai tube de gloss un jour, mais elle ne compte pas trop là-dessus. Elle ne compte plus sur les personne de l'extérieur de toute façon.
13. Désormais au contact de tous ces jeunes aux nationalités différentes, Aisha ne ressent plus la même répulsion vis à vis du pays qui l'a vu naître et de sa culture. Au contraire, elle porte son patrimoine asiatique avec une nouvelle assurance. Désormais, elle ne se sent plus réellement américaine. Elle ne se sent pas chinoise non plus. Elle est juste Aisha, enfant de l'île, pure conséquence des dysfonctionnements de la Chine et des Etats-Unis : victime de la mafia de l'une et du système d'adoption de l'autre.
14. Les Sages sont la famille qu'elle a toujours rêvé d'avoir. Elle s'en est méfiée au départ, puis s'est ouverte à eux et à trouvé à leur contact un réconfort qu'elle serait incapable de décrire. Comme dans toutes familles, il y a des hauts et des bas. Mais Aisha ne retient que les hauts. Des bas, à Chicago, elle en a trop vu, trop subi. Désormais, elle a son gang pour la soutenir. Et lorsque les mots ne sortent pas, elle les écrit.
15. Il n'y a plus de sac à dos. Les MacAllister l'ont probablement jeté à la première occasion. Mais il y a deux choses qu'Aisha a réussi à prendre avec elle : une photo de Iann, et une photo d'elle entre Adir et Dewei. Elle les a caché pendant la fouille. Et tous les soirs, elle le regarde avant de s'endormir. Souvent, elle pleure en voyant le sourire de Iann et en croisant le regard espiègle de Dewei. Elle pleure parce qu'elle sait qu'elle ne les reverra plus jamais. Ils lui ont tous les deux été arrachés. Par la même personne. Et ça, elle ne peut pas le pardonner.
16. Avec les Sages, Aisha a appris à jardiner et à faire pousser des plantes. Elle redécouvre chaque jour la joie que devait ressentir Iann lorsqu'il travaillait la terre et parvenait à en faire jaillir une fleur. En faisant ça, elle se sent plus proche de lui, comme si d'une certaine façon, il était là, avec elle, pour lui dire quoi faire.
17. Il n'y a pas d'armes à feu sur l'île et elle s'en réjouit. Mais la nuit, quand elle ne réussit pas à s'endormir, elle repense à la carabine des MacAllister. A cette soirée où elle l'a décrochée du plafond avec la volonté féroce d'en vider le chargeur sur sa cible. Elle se rappelle la douleur aiguë, le chagrin incommensurable, son cœur déchiré, en lambeaux, qui s'obstinait à battre violemment dans sa poitrine. Finalement, un seul coup de feu aura brisé le silence de la nuit. Mais ce n'est pas Aisha qui l'a tiré. Et ce n'est pas la bonne personne qui a reçu la balle.

 
  
âge ;20 ans si les infos données par l'orphelinat sont vériques – ce qu'elles ne sont probablement pas
lieu et date de naissance ;  ses papiers indiquent qu'elle a vu le jour le 5 novembre 1999 à Liujiadun, un petit village situé dans la province de Gansu en Chine. Si le jour n'est pas forcément le bon, les médecins ont confirmé que l'année en revanche devait être plus ou moins exacte
origines ; Aisha est d'origine chinoise mais a été très tôt adoptée par un couple d'américains. A 1 an et demi, elle s'envolait pour la Californie, si bien qu'elle ne connaît rien de la culture chinoise en dehors de ce qu'elle en a vu dans les films et à la télé.
pays de provenance ;) c'est à Chicago, dans l'Illinois, que le juge a fait résonner ses coups de marteau en prononçant la sentence qui hante encore les cauchemars d'Aisha
langue(s) parlée(s) ;  Aisha ne parle que l'anglais, rien d'autre, si ce ne sont quelques bases vacillantes d'un espagnol appris en cours
statut social ;  Aisha est seule. Elle a trop aimé et trop souffert. Désormais, son cœur en lambeau se préserve en refusant d'accueillir qui que ce soit en son sein. Ou du moins c'est ce qu'elle avait prévu de faire avant de se créer une nouvelle famille au contact des Sages
classe sociale ; si la première famille l'ayant adoptée était plutôt aisée, la seconde en revanche vivait dans une maison proche de l'insalubrité. Autrement dit, pas le grand luxe. Mais Aisha s'est adaptée, comme toujours
temps d'exil ; cela fait à peine un an qu'Aisha a posé ses valises sur l'île. Elle représentait autrefois l'enfer à ses yeux. Puis, lentement, elle s'est transformé en refuge, en foyer. Loin de Chicago. Loin de l'abandon. Loin de son frère.
crime présumé ; Meurtrière. Voilà comment les journaux l'ont appelée lorsque l'affaire est passée dans les médias. Crime passionnel pour certains, vengeance sanglante pour d'autres, nul n'a présumé que ce n'était peut être pas elle qui avait appuyé sur la détente. Et pourtant...
innocence ;  Pourtant, Aisha est innocente. Peut être pas de tout, mais de ce dont on l'a accusée, oui. Dans son cœur, elle sait pourtant qu'elle aurait pu empêcher tout ça. Si elle avait eu moins peur. Si elle avait été plus courageuse. Si ces grands yeux noirs si semblables aux siens ne l'avaient pas fouillée jusqu'aux tréfonds de son âme...
volontaire ; on ne lui a pas posé de questions. Lorsque la sentence a été prononcée, Aisha n'a pas opposé de résistance. Elle a docilement suivit ses gardiens en ravalant ses larmes. Plus le temps de pleurer. Plus le temps d'être faible. Les lions n'ont jamais épargné les proies tremblantes de toute façon.
casier ; Son casier jusqu'ici vierge s'est noirci la nuit du meurtre. Elle qui n'avait à son actif que quelque vols de cosmétiques sans importance et sans jamais s'être faite prendre, est passée de citoyenne faisant de son mieux à criminelle.
l'île, c'est comment ?

Un cauchemar. Voilà comment Aisha voyait cette île. Elle en avait entendu parler : à la télé, dans des discussions, sur internet... Mais jamais elle n'aurait pensé y finir un jour. Cependant si les premiers jours furent difficiles, Aisha s'est rapidement aperçue qu'elle avait finalement peut être plus à gagner en vivant les années de sa peine ici qu'en restant à Chicago. De cauchemar, l'île est alors passé au statut de terre propice à un nouveau départ, pour finalement devenir un endroit où, à défaut de s'y sentir totalement en sécurité, elle se sent au moins chez elle.

pourquoi avoir rejoint ou non un gang ?

Certains enfants ayant trop connu l'abandon décident de se blinder en refusant de se lier aux autres pour ne plus risquer d'être brisés par la trahison et la peine incommensurable de la solitude suivant le délaissement. Aisha est de ces enfants. Seulement, son besoin d'amour, son envie désespéré d'appartenir à une famille est si grand qu'elle n'a pu résister à l'appel des sages. Son cœur fêlé a été séduit par  l'accueil de ces gens simples, patients et chaleureux. A leur contact, elle a enfin l'impression d'appartenir à quelque chose. Un groupe, un foyer, une famille, qu'importe le terme tant qu'elle se sent à sa place.

ton rêve, c’était quoi ?

A Chicago, Aisha nourrissait le rêve d'entamer des études de lettres. Elle voulait aussi une famille, une maison, un chien et une bande de potes mais la précarité de sa situation lui a rapidement appris à se concentrer sur un objectif après l'autre. Entrer à l'université, ça c'était un rêve avec suffisamment d'envergure pour nourrir tous ses fantasmes d'avenir. Elle venait d'apprendre qu'elle avait décroché une bourse avant que sa vie ne bascule du jour au lendemain. Encore un espoir parti en fumé qu'Aisha n'a pas eu le temps de pleurer avant d'être envoyée sur l'île.
pseudo
BIB L'EPONGE, 23 ANS J'AIME LES MAJUSCULES ET LES GENS ((aimez moi s'vous plaît))  AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 2690346190  



Code:
Soo Jin Seo ⌯ <a href="http://lesenfantsperdus.forumactif.com/u184">Aisha Iron</a> (06/11)
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MessageSujet: Re: AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii   AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii EmptyMer 6 Nov - 21:42

Histoire

when we all fall asleep where do we go


Le fer des menottes à ses poignets la brûle. La lumière agressive des néons de la prison l'aveugle. Tout son être tremble de douleur. Mais Aisha n'a pas le choix : elle doit avancer. Le maton derrière elle ne la quitte pas des yeux, comme s'il craignait qu'elle ne tente de s'enfuir à travers les couloirs étroits et sales du complexe pénitentiaire. Aisha n'a rien prévu de tel. Elle est bien trop hagarde pour ne serait-ce que songer à s'échapper. Et puis de toute façon, où irait-elle ? Plus personne ne l'attend dehors. Plus personne ne veut d'elle. Une fois de plus, le goût de l'abandon se dilue dans sa bouche, comme un poison promettant une agonie interminable et insoutenable.

Aisha le connaît ce sentiment. Elle ne l'a que trop souvent ressentit. Même lorsque c'est arrivé la première fois, elle en a gardé des traces. Pourtant, elle n'avait que quelques mois lorsqu'une femme de ménage l'a retrouvée emballée dans une serviette miteuse sur le sol des toilettes d'un stade au fin fond de la Chine. Mais ce premier abandon a fait d'elle un bébé calme. Trop calme. Aisha ne pleurait pas enfant, pas un cri ne quittait sa petit bouche de poupin. D'après une émission qu'elle a vu à la télé, ce serait dû au choc : les bébés, tout être ridiculement petits qu'ils puissent être, ressentent le choc de l'abandon. Ils savent lorsque leur mère décide de se séparer d'eux. Ils comprennent tout. Certains réagissent alors par le silence, quand d'autres hurlent à plein poumons, inconsolables.
Dans les toilettes du stade, Aisha ne faisait pas un bruit. La dame de ménage aurait pu passer sans même s’apercevoir de sa présence. Mais Aisha n'était pas seule. Une autre petite créature emmitouflée avec elle, criait de toutes ses forces. Adir, son frère jumeau. C'est lui qui les a sauvé. Lui qui a attiré l'attention sur eux, fait en sorte qu'ils ne restent pas dans l'oubli.
Cette histoire, c'est l'orphelinat qui se plaisait à la raconter. Des jumeaux, des êtres liés par un lien indéfectible... C'est simple d'amadouer les potentiels futurs parents étrangers avec un tel drame. Et puis si c'est pour se débarrasser de deux bouches à nourrir plutôt qu'une, pourquoi se priver ?
Quand Kate et Darren Iron ont eu vent de l'histoire, ils n'ont pas hésité. Ce couple de californiens très aisé n'était pas particulièrement en manque d'enfants. Ils n'en avaient pas et, initialement, ne désiraient pas particulièrement en avoir. Mais ils avaient entendu parler d'une connaissance ayant adopté un somalien. Un petit garçon adorable apparemment. Et tout le monde s'extasiait devant le geste. ''C'est si beau de donner une chance à ces pauvres enfants.'' ''Il en faut du dévouement pour faire une chose pareil : ces enfants sont traumatisés, c'est difficile de bien les élever''. Les Iron se sont alors dit : ''Et pourquoi pas nous ?'' Eux aussi pouvaient s'occuper d'un enfant abandonné, ils en avaient les moyens. Et puis ils avaient de l'amour à donner. De façon limitée, mais un peu quand même. Petit à petit, à force de se persuader que c'était ce dont ils rêvaient le plus au monde, ils ont sauté le pas, contacté une agence et entamé les procédures pour adopter un petit bébé chinois. En avoir deux pour le prix d'un, ce n'était pas prévu, mais à leurs yeux, c'était le jackpot. Une histoire pareille, tous leurs amis en seraient friands ! Et puis un enfant ou deux, quelle différence ? Il y a la place dans leur immense maison de San Diego. Les papiers furent signés en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Banco, se sont dit les Iron. Banco, s'est dit l'orphelinat. Banco, auraient pu penser Adir et Aisha. Mais seul l'orphelinat est sorti gagnant.

Il y a une bonne heure de route à faire dans le fourgon pour aller de la prison au tribunal. C'est aujourd'hui que débute le procès d'Aisha. Et elle est terrifiée. Elle ne sait pas ce qui l'attend, a encore du mal à comprendre comment tout a pu tourner au cauchemar aussi rapidement. Le ronronnement du moteur la berce mais elle ne parvient pas à dormir. Elle reste silencieuse, le regard vide. Les deux policiers qui l'encadrent ne disent rien non plus, ils la regardent à peine. Ils ne craignent pas les petites asiatiques. Après tout, ce n'est qu'une brindille. Peut être qu'ils auraient été plus méfiants si Adir avait été à sa place. C'est Adir qui en impose, Adir et son regard noir et profond comme un puits sans fond, Adir et son corps taillé par des heures et des heures d'exercice. Adir n'aurait pas eu peur à sa place. Il aurait peut être même sourit, un sourire de défi effrayant et plein d'arrogance. Aisha ferme les yeux avec force en baissant la tête. Stop. Il ne faut plus qu'elle réfléchisse. Elle ne doit penser à rien, retourner dans le brouillard qui a envahit son cerveau depuis cette nuit. Mais elle n'y parvient pas.

Sans surprise, les Iron se sont avérés être de piètres parents. Élever un enfant est une tâche déjà difficile, alors deux d'un coup lorsqu'on a pas la fibre parentale... Pendant 11 ans, ils se sont vaguement occupés d'Aisha et Adir, les présentant comme leurs enfants adoptés – le terme était important pour eux, ils n'ont pas le même sang et cela doit être su, bien que ce soit plutôt évident – pour finalement les traiter comme de vagues connaissances. Il y a peu de tendresse entre les jumeaux et leurs parents. Kate tente parfois de faire quelques efforts avec Aisha, mais la petite est timide et effrayée. Elle se cache derrière son frère qui fait barrage de son corps et la protège contre le monde entier. Darren, lui, n'aime pas Adir. Aisha ne lui pose pas de problème, mais le petit est encombrant. Il se prend souvent à regretter d'être tombé dans le piège de l'orphelinat. Avec Aisha seulement, les choses auraient été plus simples.
Aisha est docile, tranquille et silencieuse. Elle ne parle pas beaucoup, si bien que les Iron ont craint un moment qu'elle ne soit muette. Mais en la voyant chuchoter à l'oreille d'Adir, ils ont compris qu'il n'en était rien. Parfois, elle a le courage de tenter un rapprochement avec sa maman : elle lui prend la main dans la rue, lui sourit timidement ou lui murmure qu'elle est belle quand elle s'apprête pour un repas d'entreprise. Kate trouve ça attachant, mais la rareté de ces attentions l'agace aussi. Les Iron ne comprennent pas ce qui cloche avec ces gamins. Ils ne comprennent pas pourquoi ils ne sont pas comme l'adorable petit somalien de leurs amis qui, lui, est parfaitement intégré à la famille.
Pour Darren, le problème, c'est Adir. Ce môme est bizarre. Quelque chose ne va pas chez lui. Il est agressif, fait des colères monstrueuses le poussant à casser tout ce qui se trouve autour de lui. Plusieurs fois les Iron ont été appelés par l'école pour venir le chercher après qu'il ait frappé un de ses camarades. Aisha est la seule à pouvoir l’apaiser, mais ça ne fonctionne pas toujours. Ses colères le plongent dans une sorte de transe qui le rend hermétique au monde extérieur. Jamais il ne s'en prend à sa sœur. Mais elle n'a parfois pas le pouvoir de le ramener. Il faut alors attendre qu'il s'épuise, s'endorme et se réveille apaisé avant la prochaine crise.
Les Iron n'en peuvent rapidement plus. Malgré les rendez-vous chez le psychiatre, les punitions, rien ne calme Adir qui devient de plus en plus incontrôlable tandis qu'Aisha s'enferme dans un mutisme d'autant plus inquiétant. A bout, Kate et Darren décident, comme un quart des parents américains adoptants, de se séparer d'Aisha et Adir alors qu'ils n'ont que 10 ans. Le plus rapidement sera le mieux. Ils postent une annonce sur Facebook sans en parler aux jumeaux et attendent, impatiemment, que quelqu'un les contact. Mais le temps passe et personne n'appelle. Une année s'écoule puis deux. Les jumeaux entrent au collège et Aisha se fait quelques amis. Elle apprend à s'exprimer, à parler à d'autres que son frère. Parfois sa timidité reprend le dessus, d'autant plus lorsque certains idiots se moquent de ses yeux bridés. Elle replonge alors dans le mutisme jusqu'à ce que sa plaie soit pansée par le temps et les mots rassurants de ses amis. Adir aussi se calme. Il y a toujours de la colère dans ses yeux, mais les crises sont plus espacées. Désormais, ce n'est que lorsque sa sœur est attaquée qu'il devient fou et détruit tout.
Les choses auraient pu rester ainsi. Les Iron auraient pu décider de retirer l'annonce sur Facebook, se résoudre à garder les enfants. Mais Kate est tombée enceinte. Et pour Darren, il était hors de question que la chair de sa chair évolue dans le même environnement que ces deux orphelins.
Pour accélérer les choses, il a pris contact avec une femme à la profession obscure, se présentant comme une spécialiste du replacement d'enfants adoptés. Et par chance, elle connaissait la famille parfaite pour accueillir les jumeaux. Un couple à Chicago, des gens biens selon elle. Darren se moque de leur CV parental, il veut simplement se débarrasser d'Aisha et Adir avant que son fils ne vienne au monde. Les deux familles sont mises en relation. Netty MacAllister est une femme ayant elle-même été adoptée plus jeune et souhaitant offrir un foyer à des enfants traversant les mêmes épreuves qu'elle. Elle a déjà un fils de 17 ans, Iann, qui se montre aussi enthousiaste qu'elle a l'idée d'accueillir du monde chez eux. Murray MacAllister, lui, est un homme bourru et indifférent. Il a accepté pour qu'on arrête de le harceler avec cette histoire. Ces gamins, ils n'en veut pas vraiment. Netty les veut, elle s'en occupera. Lui, il ne veut pas en entendre parler.
En quelques messages, le deal est conclu. Un matin, les Iron réveillent Aisha et Adir. Leurs valises sont déjà prêtent. Ils s'envolent pour Chicago. Et ils ne reviendront pas.

Il y a du monde dans le tribunal : des journalistes, des curieux, quelques visages connus aussi. Mais Aisha ne les regarde pas. Assise dans le box des accusés, elle tente de réguler son souffle, de ne pas laisser la panique l'engloutir totalement. Derrière elle, elle entend les sanglots à peine étouffés de Netty. Elle ne l'a jamais considérée comme une maman, mais Aisha se sent désolée de lui faire subir tout ça. Netty n'est pas une mauvaise femme. Ce n'était pas non plus une mauvaise mère. Aisha l'a bien vu avec Iann, elle a bien vu les regards chargés d'amour et de fierté maternelle qu'elle lui lançait lorsqu'il lui racontait ses journées avec son enthousiasme naturel. Jamais elle n'a regardé Aisha et Adir de cette façon. Mais jamais elle n'a été méchante. Elle a fait de son mieux. Ce n'était pas suffisant, mais pour Aisha, c'est toujours mieux que rien.
Installé devant l'audience, le juge cogne plusieurs fois son marteau de bois contre la table, enjoignant la foule à faire silence. Petit à petit, le brouhaha s'atténue. Le procès peut débuter. C'est maintenant que tout se joue. Aisha aimerait pouvoir se concentrer sur ce qui est dit, mais elle n'y parvient pas. Elle entend à peine les murmures de son avocat, un petit commis d'office aussi paniqué qu'elle qui la pousse depuis le début à plaider coupable. Mais Aisha s'y refuse. Elle est innocente, hors de question pour elle d'affirmer le contraire parce qu'un juriste fainéant ne veut pas se casser la tête avec un procès perdu d'avance. A travers le tambour assourdissant de son sang tapant violemment contre ses tempes, Aisha ne capte qu'un seul mot qui tourne en boucle dans son esprit : meurtre.

Les MacAllister ne sont pas les parents dont Aisha a toujours rêvé, mais Iann rattrape tout. Iann est gentil, doux, patient. Iann a une force tranquille qui fascine Aisha. Iann lit les poèmes qu'elle écrit et les complimente. Iann a plein de rêves : il veut étudier la biologie et trouver des solutions alternatives à la culture de masse néfaste pour l'environnement. Iann est un alien dans sa propre famille, mais il s'en moque. Même si son père est parfois rude avec lui, il lui montre suffisamment d'affection pour tempérer le caractère grognon de Murray. Il fait la fierté de Netty. Et suscite la plus vive des admirations chez Aisha.
Passer de Chicago à San Diego est une épreuve difficile pour les jumeaux. Outre le changement de climat et de mode de vie, la pilule de l'abandon ne passe pas. Elle plonge Aisha dans un état de peur panique constante. Pour s'assurer que les MacAllister ne songent même pas à se débarrasser d'elle, elle devient l'élève et l'enfant modèle. Elle ne provoque aucune vague, se conforme à la moindre de leur demande, fait toujours de son mieux. Elle devient une parodie d'elle même, mais peut importe, tant que ça lui permet de rester dans cette maison. Il n'y a que le soir, lorsqu'elle écrit ses poèmes, qu'elle se sent enfin respirer. Le masque tombe et, épuisée, elle couche des vers qui n'ont parfois de sens que pour elle.
Adir, lui, déteste les MacAllister. Il ne fait rien pour s'intégrer à la famille et passe le plus clair de son temps dehors, avec de nouveaux amis qu'Aisha ne connaît pas. Ils ne sont pas avec eux au collège, excepté Dewei. Dewei est le meilleur ami d'Adir. Lui aussi a les yeux bridés, comme eux. Mais lui ne se dit pas américain comme peut le clamer Aisha. Lui est chinois. Il porte son héritage culturel avec une fierté qui rend Aisha à la fois jalouse et admirative. Adir ne traîne bientôt qu'avec des asiatiques, la plupart beaucoup plus vieux que lui. Il ne raconte pas grand chose à Aisha qui ne veut pas en savoir plus. Elle a peur de savoir ce que son frère trame, de comprendre le type de personnes que sont ses nouveaux amis. Les secrets et non-dits creusent un fossé entre les jumeaux. Aisha se tourne alors vers Iann lorsqu'elle a besoin de réconfort. Les MacAllister ne sont pas ses parents, mais Iann est indubitablement son frère.
Au fil des années, Aisha voit grandir en Adir une noirceur qui l'effraie. Parfois, dans la nuit, il vient la réveiller pour lui parler avec une lueur de folie dans les yeux. Il lui dit qu'il tuera Murray un jour et que ce jour là, ils pourront tous les deux quitter cette maison pour vivre ensemble. Il lui promet qu'il la protégera, que pour le moment il met de l'argent de côté mais que dès qu'il en aura assez, ils se tireront de ce trou. Et il buttera Murray. Il le jure.
Aisha ne veut pas qu'il fasse de mal à Murray. Ce n'est pas un homme gentil, mais il n'a jamais levé la main sur eux. Il se contente de les appeler les chiens galeux avant d'être repris par Netty qui s'excuse pour lui. C'est un idiot, mais pas le genre à mériter une balle dans la tête. Cependant, Aisha ne dit rien. Quand Adir part dans ses monologues nocturnes, elle se tait et l'écoute, se raccrochant à l'idée de partir loin avec lui. Elle ne veut pas le mettre en colère. Il ne lui a jamais fait de mal jusqu'ici, mais elle a l'impression de ne plus trop le reconnaître depuis qu'ils sont entrés au lycée : il sèche, s'est fait tatouer des motifs obscurs sur le corps, revient parfois avec des bleus et des traces de coups partout... Aisha s'inquiète de plus en plus. Mais à la moindre question, il se referme comme une huître.
Un soir pourtant, elle ne peut plus se retenir. Il est 4 heures du matin et Aisha est épuisée : elle a passé la soirée à réviser pour une évaluation le lendemain. Depuis qu'elle a décidé d'aller à la fac, elle redouble d'efforts au lycée. Elle sait que Murray refusera de dépenser un centime pour ses études, alors elle travaille avec acharnement dans l'espoir de décrocher une bourse. Iann l'aide à réviser la plupart du temps, mais lui aussi n'est pas souvent à la maison : depuis qu'il a emménagé dans le foyer étudiant de l'université de Chicago où il fait ses études, il n'est là que les week-ends. Aisha a déjà hâte qu'il rentre. ''Avant de partir, on mettra le feu à la maison'' déclare Adir le souffle court à cause de l'excitation. ''On attendra qu'ils soient tous à l'intérieur et on brûle tout, le vieux, la connasse et ce connard de Iann.'' ''Nan !'' Aisha sent son cœur se fracturer dans sa poitrine face au regard perdu d'Adir. Dans ces moment, elle en oublierait presque à quel point il a changé. Avec sa carrure athlétique, ses cheveux en bataille et ses tatouages, il n'a plus rien du petit garçon chétif qui faisait des colères à l'école maternelle de San Diego. A présent, il a l'air dangereux, menaçant. Et lorsque l'étonnement se mue en fureur, Aisha retient avec peine un mouvement de recul. Adir lui fait peur. ''Pourquoi non ? Tu veux sauver ce tas de merde ?'' ''Il nous a rien fait'' plaide t-elle d'une voix presque suppliante. ''C'est lui qui détourne l'attention de Murray quand il est en colère contre toi. On peut pas le tuer. Pas lui. Ni Netty.'' Adir ne dit rien, mais Aisha lit tout ce qu'elle a besoin de savoir dans ses yeux. Un frisson d'effroi la secoue. Elle ne reconnaît presque plus son jumeau. Après un long silence, il la prend dans ses bras et la serre étroitement contre son corps musclé. Aisha ferme les yeux et lui rend son étreinte malgré sa peur. Elle se rassure comme elle peut, se persuadant que tout ira mieux lorsqu'ils quitteront la maison des MacAllister. Elle sera triste de ne plus voir Iann, mais au moins, il sera en sécurité loin d'Adir. Et puis elle pourra toujours se débrouiller pour passer lui rendre visite de temps en temps, sans en parler à son frère. ''Tu sais que tu es tout pour moi ?'' murmure Adir à son oreille d'une voix grave. ''Y'a rien qui compte à par toi. Rien du tout.'' ''Je t'aime aussi'' répond Aisha en sentant les larmes monter. Elle aime Iann aussi. Et Dewei, qui la trouble avec ses caresses volées et son regard qui s'adoucit instantanément lorsqu'il la regarde. Mais rien n'équivaut l'amour qu'elle porte à son frère. Rien.

Plusieurs personnes sont appelées à la barre des témoins. Des amis d'Aisha qui confessent ne pas comprendre ce qui aurait pu la motiver à commettre un tel crime. Des experts en balistique. Des gens qu'elle n'a jamais vu attester de son comportement agressif à l'encontre de la victime, de sa jalousie maladive, de propos qu'elle aurait tenu...
Tout ça est un tissu de mensonges. Mais Aisha n'a plus la voix pour réfuter ces accusations. Pas lorsque Netty prend place sur le siège en cuir, prête à répondre à toutes les questions des avocats. La quinquagénaire est en larmes. Ses propos sont à la limite du compréhensible, si bien que c'est Murray qui prend sa place. Et malgré son chagrin, sa voix est claire : ''
Je pensais que c'était son frère, le fou. Mais finalement, c'est une tare qui a dû se transmettre dans la famille. A eux deux, ils auront réussi à détruire notre foyer. Ils nous ont tout pris, TOUT. Qu'ils aillent brûler en enfer ces deux chiens.'' Une objection retentit dans la salle et le juge la retient. La peine ne justifie pas de tels propos. Pour le moment, Aisha n'a pas encore été déclarée coupable. Mais l'opinion publique s'est déjà chargée de la juger. Et lorsqu'elle voit cette jeune femme de 19 ans aux yeux bridées, c'est une meurtrière qu'ils regardent.

Un hurlement vrille les oreilles d'Aisha. Un hurlement de douleur pure, qui vient du fond du ventre et recouvre le son clair d'un cœur qui éclate en mille morceaux. Il lui faut un instant avant de comprendre à la brûlure dans sa gorge que c'est elle qui l'a poussé. Autour d'elle, tout semble s'effondrer comme un château de cartes sous les assauts du vent. Ce n'est pas possible. C'est un cauchemar. Le policier en face d'elle doit mentir. Mais non. L'atroce réalité la frappe en plein estomac, la rendant hagarde et désespérée.
Iann, son frère, est parti pour toujours. Un terrible accident d'après le flic. Pris entre les feux croisés d'un règlement de compte entre deux gangs. Une balle perdue en pleine tête. Il n'a pas eu le temps de souffrir, ni de comprendre. Aisha non plus ne comprend pas. Ils ne vivent pas dans le coin le plus dangereux de Chicago. Qu'est ce que Iann faisait dans un quartier aussi éloigné de chez eux et de sa fac ? Pourquoi aller là-bas alors que tout le monde sait à quel point il est dangereux de s'en approcher ? La douleur vrille les tempes d'Aisha, une douleur aiguë, lancinante. Elle ne veut pas annoncer la nouvelle à Netty qui est partie faire des courses, ni à Murray qui est à l'usine. Le policier prend pitié d'elle et lui assure qu'il s'en chargera. Au même moment, la voiture de Netty se gare dans la petite allée devant le garage. Aisha en profite pour retourner dans la maison et s'enfuir par la porte vitrée du salon : elle court pieds nus dans l'herbe, traverse le jardin pour rejoindre un petit chemin de terre menant jusqu'à un parc pour enfant désert. Elle grimpe dans la cabane en bois servant de départ au toboggan, puis, une fois seule à l'abri des regards, éclate en sanglots. Pourquoi ? Pourquoi Iann ? Elle se serait volontiers sacrifiée en prenant cette balle à sa place. Iann avait tant à apporter au monde, tant de choses à accomplir. Qui sera pionnier du progrès écologique agricole si il n'est plus là ? Qui s'occupera de son petit potager dans le jardin ? A qui Aisha fera lire ses poèmes ? La douleur est si violente qu'elle se pense sur le point de s'évanouir. Elle aimerait pouvoir tout déconnecter, se laisser sombrer dans l’inconscience et ne plus se réveiller. Ou alors le faire avec la certitude de voir Iann au réveil. ''Aisha...''
La vue brouillée par les larmes, elle ne reconnaît pas tout de suite le visage de la personne qui vient de grimper à l'échelle en bois pour la rejoindre dans la cabane. Mais cette voix, elle, elle la reconnaît.
Dewei se glisse avec souplesse à ses côtés, comblant le peu d'espace restant dans le petit abri. Il ne dit rien, mais sa présence réchauffe le cœur en miettes d'Aisha. Elle laisse sa tête reposer contre son épaule et il attrape sa main, comme pour lui transmettre sa force. ''Iann est mort'' murmure t-elle d'une voix brisée. Ça la tue de le dire à haute voix. Mais elle en a besoin. Pour être sûre que c'est bien réel. ''Je sais.'' répond Dewei. Elle ne lui demande pas comment il a eu l'info. Tout ce qu'elle se dit, c'est que si Dewei le sait, alors Adir aussi. ''Adir est... occupé'' poursuit le chinois comme s'il avait lu dans ses pensées. ''Je suis venu dès que j'ai appris la nouvelle. C'était un type bien.'' ''Il méritait pas ça. Il méritait pas de mourir comme ça. Je comprends pas Dewei, pourquoi il était là bas ? Pourquoi lui ?'' Dewei baisse les yeux en secouant la tête avec impuissance. Il serre un peu plus fort la main d'Aisha, puis la ramène à sa bouche et dépose un baiser sur les jointures de la jeune femme avec une douceur et une dévotion qui lui coupe le souffle. ''Je ne laisserai jamais une chose pareille t'arriver Aisha. Jamais. Tu seras toujours en sécurité avec moi. Toujours.'' ''J'aurai voulu pouvoir faire la même promesse à Iann.'' répond Aisha dans un sanglot. ''Je sais'' poursuit Dewei d'une voix douloureuse, le regard brillant ''mais laisse moi te protéger Aisha. Je t'en supplie, laisse moi t'aider.''
Aisha sait que quelque chose lui échappe. Dewei est un roc. Rien ne semble l'ébranler d'ordinaire, son visage semble constamment impassible. Mais aujourd'hui, une myriade d'émotions toutes plus troublantes déforment ses beaux traits. Il semble si désespéré ! Aisha pose sa main libre contre sa joue en rapprochant son visage du sien. Ses lèvres tremblent et ses joues luisent toujours de larmes, mais Dewei l'observe avec tant d'amour qu'elle ne peut se concentrer que sur lui. ''Tu resteras avec moi ?'' ''Toujours. Si tu m'y autorises.''
D'aucun diraient qu'il n'y avait pas pire moment pour se déclarer. Aisha a l'impression de voir son monde tourner eu ralentit : le chagrin du deuil se heurte au soulagement de se sentir soutenue et aimée. Dewei pose sa main sur sa cuisse, son visage si près du sien qu'elle sent son souffle buter contre sa bouche. Elle le veut. Elle l'a toujours voulu, mais aujourd'hui, son bas ventre est douloureux de désir pour lui. Avec précaution, elle franchit les quelques millimètres qui les sépare encore et l'embrasse avec douceur d'abord, puis avec une faim sans pareille. Elle n'oublie pas Iann. La souffrance est toujours terriblement vive. Mais Dewei est là. Dewei la soutient. Dewei ne partira pas.

''L'accusée est déclarée coupable du meurtre de Dewei Wu. Elle ira purger sa peine sur l'île d'Aogashima.''
Le marteau s'abat une ultime fois contre le heurtoir en bois. La sentence est prononcée. Ce sera l'île, comme pour tous les autres mineurs criminels. Aisha essaie de ne pas trembler durant tout le trajet jusqu'au fourgon censé la ramener dans sa cellule. Les caméras des médias sont à l'affût du moindre mouvement, du moindre mot pour la crucifier un peu plus violemment. Elle ne leur donnera pas ce plaisir. Dewei lui a appris à rester forte, à ne rien montrer de la tempête qui s'agite à l'intérieur. ''Trop en montrer, c'est donner du pouvoir au gens'' lui disait-il. Alors elle ne montre rien. Comme à son habitude, elle suit les policiers sans faire d'histoire, s'installe sagement à sa place à l'arrière et est reconduite en prison. Et ce n'est qu'une fois dans sa cellule, à l'abri, qu'elle laisse les tremblements agiter tout son être. Les larmes, elles, ne coulent pas. Elles ne coulent plus. Plus depuis cette nuit.

Aisha a décroché la carabine de Murray du mur du salon. Elle a récupéré la boîte dans laquelle il cache ses cartouches et en a inséré cinq dans la chambre derrière le canon. Avant de quitter la maison, elle a correctement rangé toutes ses affaires. Si tout se passe selon son plan, Aisha ne reviendra pas chez les MacAllister. Elle a fait son lit, écrit une lettre d'excuse à Netty et a mis son classeur de poèmes dans un petit coffre qu'elle a déposé sur la tombe de Iann. Tout est prêt.
Il fait nuit noir dehors. Elle n'a pas son permis, mais Aisha sait conduire : elle place la carabine sur la banquette arrière de la voiture de Murray, met le contact et s'insère dans la circulation de Chicago.
Aisha est concentrée. Calme et concentrée. Rien ne l'arrêtera cette nuit. Pas mal les appels répétés de Dewei qui font vibrer son portable comme un fou. Elle a tout préparé pour l'occasion : elle a récupéré la bonne adresse, s'est assurée que personne d'autre ne sera présent, tout est réglé pour que rien ne foire.
Car ce soir, elle va tuer l'assassin de Iann.
Au bout de quelques minutes de route, elle s'arrête devant un petit immeuble à l'apparence piteuse. Par l'une des fenêtres, elle distingue de la lumière et sait que c'est là qu'elle doit se rendre. La carabine à la main, Aisha sort de la voiture et entre dans le bâtiment. Elle ne croise personne sur son passage mais ça ne la surprend pas. Pour l'occasion, elle a mis une robe rouge, celle que Iann lui a offerte pour ses 16 ans. Elle ne sait pas trop pourquoi son apparence lui tient tant à cœur, mais elle voulait absolument se sentir belle. Peut être pour amadouer Iann, où qu'il soit. Qu'il ne soit pas trop en colère contre elle lorsqu'elle aura accomplit sa tache.
Lorsqu'elle entre dans le bureau, il l'attend. Appuyé contre la table en bois derrière lui, il l'observe en souriant, la tête légèrement penchée sur le côté. Autrefois, elle aimait ce sourire plus que n'importe quoi. Elle aimait cet homme plus que n'importe qui. Mais aujourd'hui, elle ne le connaît plus. Adir n'est plus son frère.
''Je savais que tu viendrais ma Aisha.'' ''Et tu sais pourquoi je viens ?'' ''Je pense avoir un petite idée oui.'' Les yeux d'Adir se braquent sur la carabine entre les mains de sa sœur. Il ne semble pas apeuré ni paniqué par la perspective de mourir. Tout simplement parce qu'il ne la pense pas capable de presser la détente.
''Je sais ce que tu as fait'' déclare Aisha d'une voix qu'elle veut claire et sans craquelure. ''C'est toi qui as attiré Iann là bas. C'est toi qui lui as dit que j'avais un problème et qui l'a poussé à aller là bas alors que tu savais qu'une fusillade avait lieu.'' Adir ne répond rien. Il se contente de regarder sa sœur avec cette lueur de folie au fond des yeux et une touche de tendresse, comme s'il trouvait ses accusations attendrissantes. ''Et tu as trouvé ça toute seule petite sœur ?'' ''Oui.'' Pas la moindre trace de doute dans ce mensonge. Aisha n'a plus rien à perdre, mais elle a encore quelqu'un à protéger. Elle aime Dewei. De toute la force de son cœur fatigué. Lui aussi l'aime. Et c'est pour cette raison qu'il a fini par lui avouer les combines de son dément de frère. Il lui a tout raconté : leur rencontre au collège avec des mafieux de l'une des triades chinoises, leur intégration au sein de la branche locale, la montée fulgurante en grade d'Adir et toutes ses exactions. Pour finir par le meurtre prémédité de Iann, il y a 6 mois. Après cette confession, Aisha a prit le temps de digérer toutes ces informations, puis de prendre une décision sur la marche à suivre. Elle n'avait que deux solutions : agir ou bien rester passive et se laisser probablement mourir de chagrin. Mais Aisha en a assez d'être spectatrice de sa propre vie. Elle n'en peut plus de refréner le moindre de ses sentiments, de porter constamment un masque, que ce soit celui de la fille parfaite avec les MacAllister, celui de la sœur dévouée avec Adir ou celui de la petite-amie ayant terminé son deuil avec Dewei. Aisha ne sait plus qui elle est derrière toutes ces couches de vernis pour dissimuler son vrai visage. Mais ce soir, le verre sur ses traits s'est brisés. Ce soir, Aisha se sent comme la tempête : ce vent violent qui hurle à ses oreilles depuis des années, elle a décidé de ne plus le contenir. Il détruira tout sur son passage et lorsqu'il ne restera plus rien, elle pourra mourir en paix.
''Tu ne sais pas mentir. Tu ne peux pas me mentir. Je te connais par cœur. Mais je ne t'en veux pas.'' déclare Adir en se rapprochant d'elle. Sans réfléchir, Aisha place la carabine contre son épaule et menace son frère du bout du canon. ''Ne fais pas un pas de plus ou je tire.'' ''Tu tireras de toute façon. C'est bien pour ça que tu es venue non ? Pour en finir avec moi. Venger ton Iann.'' Ce nom tant aimé, Adir le crache presque, le visage tordu par le dégoût. Mais ça ne dure qu'une seconde. Il reprend comme par magie son expression de frère aimant en marchant vers elle, indifférent face au canon pointé sur sa poitrine. Une fois que l'arme est collée contre son torse, il s'immobilise et provoque ''Va s'y. Tire. Accomplie ta mission. Si tu ne le fais pas, tu sais que tu le regretteras.'' Le cœur d'Aisha se met à battre de plus en plus vite, son souffle devient court. Elle ne sait plus quoi faire. La scène ne se passait pas comme ça dans sa tête. Selon son plan, elle entrait, lui tirait 4 balles dans le torse, puis se logeait la dernière dans le crane. Mais maintenant... Maintenant, elle s'aperçoit qu'elle est incapable de tuer Adir. Tout monstre qu'il est, il reste son frère. Et elle l'aime toujours. Elle se déteste pour ça mais après tout, c'est bien pour cette raison qu'elle avait prévu de mourir après lui, non ?
Ses mains tremblent, des larmes de rages perlent au coin de ses yeux. Elle n'en peut plus. Aisha est si fatiguée de souffrir en permanence. Elle veut que tout s'arrête une bonne fois pour toute. Et elle sait que ce n'est pas en tuant Adir qu'elle parviendra à se sentir mieux.
Adir sent sa faiblesse. Il sait qu'elle a abandonné. Il lui prend la carabine des mains sans qu'elle n'oppose la moindre résistance et s'approche d'elle pour la prendre dans ses bras. Aisha se laisse faire en fermant les yeux tandis qu'il murmure à son oreille ''Ce n'est pas grave mon ange. Je te pardonne. Tu sais que je t'aime plus que n'importe quoi ou n'importe qui. Et toi aussi tu finiras par me pardonner.'' ''Non Adir. Je t'aime, mais je ne peux pas te pardonner.'' Et sans lui laisser le temps de comprendre, elle attrape le revolver coincé dans la ceinture de son frère, le repousse et colle le canon contre son propre crane. Cette fois, Adir ne sourit plus du tout. Cette panique qu'elle pensait voir dans ses yeux à la perspective de sa propre mort est enfin là. Et Aisha sait désormais que la seule façon de punir son frère, c'est de s'arracher sa propre vie. ''Pose ça tout de suite.'' lui ordonne t-il d'une voix glaciale où transparaît l'ampleur de sa peur. ''Je peux pas Adir. La seule arme que j'ai contre toi, c'est ma propre vie.'' ''Arrête tes conneries Aisha et pose ça maintenant !'' hurle t-il.
Au même moment, la porte derrière Aisha s'ouvre sur Dewei qui s'immobilise une seconde, la peur gravée sur ses traits à la vue d'Aisha, le revolver contre la tempe, plus décidée que jamais. ''Non...'' souffle t-il en tendant la main vers elle comme pour retenir son geste. Mais il n'a pas le temps de la toucher : le coup de feu part, comme un coup de tonnerre dans la pièce. Le souffle d'Aisha se bloque dans sa gorge, ses yeux s'écarquillent d'horreur. Dewei s'effondre à ses pieds, les mains plaquées contre son ventre, à l'endroit où la balle d'Adir s'est logée.
Abandonnant son revolver, Aisha se jette à genoux en suppliant : ''Regarde moi Dewei, ne pars pas ! Respire d'accord ? On va t'emmener à l’hôpital et... S'il te plaît ne pars pas, ne pars pas...'' Le regard brouillé de larme, elle se tourne vers Adir qui se penche pour récupérer le revolver et le mettre loin de sa portée. ''Adir, je t'en supplie, appelle les pompiers...'' ''Tu sais bien que je ne peux pas faire ça mon ange.'' répond t-il en observant d'un œil indifférent son ami se vider de son sang. ''Dewei savait ce qu'il risquait en me trahissant. Il n'aurait jamais dû te parler de nos activités.'' Le souffle de Dewei s'affaiblit, Aisha tente de contenir l’hémorragie d'une main mais rien ne parvient à contenir le flux trop puissant du sang qui quitte son corps. ''Pitié, je ferai tout ce que tu voudras, absolument tout mais par pitié, sauve le !'' ''Aisha...'' La voix faible de Dewei l'enjoint à plonger ses yeux dans les siens et malgré sa vue brouillée, elle parvient encore à distinguer cet éclat qu'il ne montre qu'à elle. ''Je suis désolé.'' murmure t-il ''tellement désolé. J'aurai voulu te donner tellement plus.'' Ses paupières deviennent de plus en plus lourdes. Dehors, Aisha entend le son des sirènes de police et en relevant la tête, elle s'aperçoit qu'Adir n'est plus près d'elle mais s'apprête à prendre une porte derrière le bureau. Il lui sourit avec tout l'amour d'un frère pour sa sœur, puis lui rappelle avant se s'en aller : ''Tout ce que je veux...''

Adir a bien appelé la police et les pompiers ce soir là. Aisha a été arrêtée et Dewei directement pris en charge et amené à l’hôpital le proche. Les secours avaient bon espoir de le sauver, mais au cours de la nuit, son état s'est dégradé. Il est tombé dans le coma pour ne plus jamais se réveiller. Puisque seule les empruntes d'Aisha se trouvaient sur la carabine – Adir ayant pris le soin de porter des gants – elle est apparue comme la coupable parfaite. L'enquête n'a pas été poussée bien loin, bien que la disparition le soir même d'Adir ait provoqué quelques soupçons.

Aisha observe la mer qui s'étend devant elle. C'est quelque chose qui lui a manqué lorsqu'elle vivait à Chicago : l'air marin, le son des vagues s'écrasant contre la berge, les cris des mouettes. Elle trouve un certain réconfort dans ce paysage. Parfois, elle en oublie presque qu'elle est prisonnière sur cette île tant elle s'y sent libre. Elle y vit depuis un an et ici, elle ne porte aucun masque. Tout le monde autour d'elle a un fardeau à porter. Il y a de la souffrance dans la plupart des regards qu'elle croise. Mais pour le meilleur et le pire, ils sont tous coincés là désormais et la vie continue. Et cette vie, Aisha a décidée de la savourer au maximum. Pour Dewei, dont le dernier souhait aura été qu'elle vive. Pour Iann qui lui a donné suffisamment d'espoir en l'humanité pour continuer à croire qu'il y a du bon partout mais surtout pour elle-même. Plus question de se tuer pour punir Adir. De toute façon, ça ne l'aurait pas empêché de poursuivre ses méfaits, avec peut être encore moins d'états d'âme.
Parfois quand elle y pense, elle trouve plutôt risible que ce soit la prison qui lui ait appris à vivre réellement pour elle et pas pour satisfaire les attentes de mauvais parents. Mais Aisha est un phœnix, renaissant de ses propres cendres alors même qu'elle pensait que plus rien ne l'attendait.
Elle ne sait pas ce qu'il se passera lorsqu'elle aura purgé sa peine et retournera aux Etats-Unis passés ses 31 ans. Elle sait seulement qu'Adir l'attendra. S'il ne la rejoint pas avant sur l'île. Et ce jour là, lorsqu'ils se retrouveront, elle saura le recevoir comme il se doit. Elle s'en fait la promesse devant l'eau bleue qui la coupe du reste du monde : plus jamais elle ne fera acte de faiblesse devant son frère. Plus jamais.
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Don Ferrino

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MessageSujet: Re: AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii   AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii EmptyMer 6 Nov - 21:44
LES MAJUSCULES
LES MAJUSCULES AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 518230635
Aisha, Aisha, ECOUTE MOI (je l'ai en tête cimer AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 2485923792 )
FIRST J'Y TENAIS.
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MessageSujet: Re: AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii   AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii EmptyMer 6 Nov - 21:46
crime passionnelle AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 4210347225
en plus une petite sage et une femme, on écoute ce qu'il y a écrit sur la PA AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 3764928585
c'est un tout petit bibou tout mignon qui nous arrive avec sa petite bouille AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 1616375772
bienvenue parmi nous, n'hésite pas à rejoindre le discord t'auras un très bel accueil AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 937249379
si t'as la moindre question n'hésite pas non plus AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 1376737002
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Rebecca Alvarez

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MessageSujet: Re: AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii   AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii EmptyMer 6 Nov - 22:07
UNE SAGE AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 518230635 UNE EWOK je suis toute émue AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 1615944818
je suis trop curieuse d'en savoir plus sur elle, j'aime déjà beaucoup ce qui est dit AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 937249379
bienvenue ici et bon courage pour ta fiche AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 1376737002
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Lina Olsen

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MessageSujet: Re: AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii   AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii EmptyMer 6 Nov - 22:13
Bienvenue par ici ! AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 520071941

Une petite innocente AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 3782053103 Hâte de voir l'histoire de cette pauvre petite AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 3679896999
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Shanti Kapudia

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MessageSujet: Re: AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii   AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii EmptyMer 6 Nov - 23:01
Bienvenue ! AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 371797655
Ta petite a l'air toute choupie !
Bon courage pour le reste de ta fiche !
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Milo Gallagher

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MessageSujet: Re: AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii   AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii EmptyJeu 7 Nov - 10:53
AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 122998006 j'suis sûre que j'ai déjà croisé le pseudo bib l'éponge quelque part là AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 122998006

SINON EN FAIT, BEST GROUP QUOI AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 2454022470 AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 2454022470 AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 2454022470 AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 2454022470

Bienvenue dans le coin jolie fleur, hâte d'en lire plus AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 3665837191
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MessageSujet: Re: AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii   AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii EmptyJeu 7 Nov - 15:48
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AISHA, AISHA, ECOUTE(UH)-MOI
AISHA, AISHA, T'EN VAS PAS
AISHA, AISHA, REGARDE(UH)-MOI
AISHA, AISHA, REPONDS-MOI

bah voilà, VOILA, je l'ai en tête AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 2485923792
I hope you're proud of you AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 3782053103
en tout cas, elle m'intrigue la petite AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 4015108430
hâte d'en savoir plus !
et bienvenuuuue par ici AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 520071941
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Sólveig Fridadóttir

Sólveig Fridadóttir
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MessageSujet: Re: AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii   AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii EmptyVen 8 Nov - 9:37
Welcome parmi nous AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 371797655
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MessageSujet: Re: AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii   AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii EmptyLun 11 Nov - 19:23
OMG MERCI POUR CET ACCUEIL DE FIFOUUUUUUUU AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 1442758487 AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 1442758487

DON + TMTC QUE LES MAJUSCULES C'EST LE MIEUX POUR TRANSMETTRE LE LOVE BABE AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 3823557535 et oui, c'était totalement volontaire de ma part de vous transmettre ce que j'appelle la khaledide, une maladie terrible qui te colle aïcha dans la tête TOUT LE TEMPS. Mais je fais ça avec amour toujours AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 2023754618

ANDRES + OUIIII JE SUIS BONNE ÉLÈVE ET MOI JE SUIS LES CONSIGNES DE LA PA AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 2226560892 contente que ma bouille te plaise AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 4015108430 je rejoins le discord dès ce soir AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 447754422 et merci pour l'accueil, je taperai à ta porte en cas de question AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 3314782227

REBECCA + je rejoins la famille des sages ouiiiiii AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 447754422 j'espère du coup que la suite de la fiche te plaira AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 656195900 merci pour l'accueil AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 371797655

LINA + tu fais pas plus innocente que mon bébé AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 1590074198 si t'as le courage de lire son histoire en entier, j’espère qu'elle te plaira AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 2396628931 AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 371797655

SHANTI + merci pour l'accueil et contente que soojin te plaise AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 4015108430 AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 371797655

MILO + j'avoue que ton pseudo me dit quelque chose aussi AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 122998006 faudra mener l'enquête, on finira par trouver où on s'est croisés AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 568219587 et OUI C4EST CE QUE JE PENSE AUSSI AMI SAGE AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 937249379

MARLONE + mon plan diabolique est un succès, j'ai fait de la pub gratos à khaled AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 173440462 et oui, je suis extrêmement fière de moi AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 2942951262

SOLVEIG + merci beaucoup AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 4015108430 AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 371797655


ET LE BONUS POUR LE KIFFE (parce qu'on en a jamais assez hein)
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MessageSujet: Re: AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii   AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii EmptyLun 11 Nov - 21:00
JE SUIS ARRIVÉE AU BOUT DE CETTE FICHE AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 518230635 AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 518230635 AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 518230635


je vais résumer parce que sinon mon post sera hyper long :
J'M TON PERSO.
JE VEUX UN LIEN.
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Don Ferrino

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MessageSujet: Re: AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii   AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii EmptyLun 11 Nov - 21:07

Félicitations !

Aicha, Aicha, ECOUTEUH MOI, bienvenue sur l'île !

ALORS J'AVAIS DEJA UN RESUME DE L'HISTOIRE MAIS LA
LA
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malgré le petit souci du prénom avec la chanson mdrrr l'histoire m'a mise en pls AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 2789070492 AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 2789070492 same pour les anecdotes, genre, la première, le fait qu'elle collectionne les cahiers, ça la rend incroyablement humaine ?? c'est un truc que je fais aussi, du coup jsp, ça lui donne vrmt un cachet, un côté palpable, un côté HUMAIN AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 1018802011
bref, j'adore, je l'aime, je veux la protéger, je veux tuer Adir si fort, la famille Iron aussi :kill: vrmt pas des gens biens làààà
bienvenue ici bibou AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii 3679896999


Bravo pour ta validation petit délinquant. Maintenant que ta fiche est terminée, il est temps de poser définitivement tes valises, de t'installer et de commencer à jouer.
Pour commencer, tu peux vérifier que le staff a bien fait son boulot, et vérifier que ton avatar a été réservé dans le bottin, et que ton personnage a été recensé dans son pays d'origine et sur la date de son arrivée. Si tu ne vois pas ton nom sur un des trois sujets, n'hésite pas à MP un des membres du staff, on t'en voudra pas, loin de là :heart:
Une fois ça fait, tu peux aller poster ta fiche de lien et ta première fiche d'activité RP. Si besoin est, tu peux aussi aller poster un pré-lien si t'as une idée bien précise de ce que tu veux.
Voilà, maintenant t'es paré pour commencer à jouer.
Tu peux désormais aller voir ce qu'il se passe dans ton gang (intrigues ou tea time sur les autres gangs) dans le forum qui lui correspond dans la partie "A la file indienne".
Hésite pas non plus à passer dans le flood et les jeux ainsi qu'a voter sur les top-sites.

Bon jeu parmi nous ! :heart:

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MessageSujet: Re: AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii   AISHA - comme si je n'existais pas, elle est passée à côté de moiiii Empty
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