depuis plusieurs mois que t’es sur l’île, t’as une mission que tu t’es jurée de mener à bien. t’iras pas jusqu’à dire que tu fais que ça, loin de là, mais une chose est certaine : tant que t’auras pas été jusqu’au bout, tu t’arrêteras pas. parce que tant que jo saura pas ce qui s’est passé, elle pourra pas tourner la page. et jo compte plus que tout au monde pour toi, c’est un secret pour personne. tu ferais n’importe quel
sacrifice s’il signifie que jo s’en portera mieux tu gravirais n’importe quelle
montagne pour elle. ton dernier indice concernant cette mission t’a amené droit au quartier des chimères. clairement pas le territoire qui t’intéresse le plus, mais c’est pas celui non plus où t’as le moins posé le pied. c’est
amusant de découvrir les terres que tu connais que peu, surtout dans des circonstances comme celles-ci. tu prends un chemin qui mène vers des habitations – du moins c’est ce que tu crois, le temps a drôlement abîmé les constructions sans
âge – à la recherche d’un lieu bien précis. tandis que t’avances, t’observes les carcasses éventrées des maisons. celle-ci n’a pas de porte, celle-là une
cheminée à moitié cassée. même par le passé, tu dirais qu’il s’agissait probablement plus de
caricatures mal terminées que de vrais chefs d’œuvre architecturaux. mais t’es pas là pour admirer des bâtiments, t’es là pour chercher ton indice durement récolté, pour lequel t’as lâché quelques pilules qui t’étaient normalement réservées. de toute façon, c’est un
vice dont tu peux te passer, surtout qu’il fait pas bon ménage avec tes antipsychotiques que tu prends régulièrement en ce moment. tu pensais avoir été suffisamment discrète quand tout à coup tu te fais apostropher. un rictus apparaît sur tes lèvres et tu fais quelques pas en arrière, prête à minauder auprès de monsieur l’officier. «
ce que je fais ici ? mission top secrète, désolée, pas le droit d’en parler. » tu hausses les épaules, faussement désolée. de toute façon, tu lui diras jamais la vérité, mais tu peux bien en rigoler un peu. le voir regarder les alentours à la recherche d’autres magiciens te donne envie d’éclater de rire. «
qu’est-ce qu’il y a, t’as peur qu’on soit venus te jeter un sort ? » tu le regardes en haussant les sourcils, le sourire moqueur. de toute façon, si tu voulais foutre la merde, t’y arriverais très bien toute seule. mais t’es pas là pour ça aujourd’hui, et te mettre à dos un milicien t’empêcherait de faire ce que t’as à faire. «
t’inquiète pas, j’suis seule. je viens juste chercher un truc et je m’en vais bien sagement, t’as pas à t’en faire. » tu t’apprêtes à reprendre ton chemin, mais tu préfères t’assurer qu’il te suivra pas plus loin. se le mettre à dos, c’est pas top, mais alors l’avoir sur le dos, non merci non plus.
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