stayin' alive

ft. @Minerva Hoffman

Tu pensais savoir à quel point ta connerie pouvait aller loin, mais finalement ? Peut-être pas. Finalement, peut-être que t'es encore plus con que ça. Et le pire, c'est que tu n'es même pas surpris. Ouai t'es idiot, et c'est sûrement ta connerie presque légendaire qui te tuera. T'as toujours cru que t'allais finir ta vie d'une overdose, que c'était la plus belle fin pour toi, un connard accro ; ou alors, tué lors d'un des célèbres combats entre magiciens, un mauvais coup, une petite hémorragie, quelque chose d'aussi très "toi", très Weasley, les gens ne seraient pas surpris.
Mais apparemment, c'était pas le cas. Apparemment, tu vas pas partir avec 18g dans chaque œil ou d'une manière grandiose, les poings levés. Tu vas te noyer, comme un con. Finir au fond de l'océan infesté, les poumons servant de gourdes, tes yeux de délicieux repas pour les poissons. Tsais même plus comment t'as finis ici. Tu sais juste que t'es con et que tu vas mourir exactement comme ça, comme un con. C'est bizarre, t'as pas vraiment de regrets. Y a juste Andrès, que t’espérais récupérer. Y a juste ce sentiment, les gens que tu voulais protéger. Mais t'as plus personne, et tu serviras bientôt plus à grand chose.

T'as essayé de te battre contre les vagues et le courant et toute cette merde marine et t’espère que les gens le sauront. Qu'ils penseront pas que t'es mort comme un con. Que personne trouvera ton corps. Qu'ils se poseront des questions à ta disparition sans vraiment chercher de réponse. Tu penses à ta famille, ce qu'il en reste en tout cas. Tu penses à Bérénice, à cette presque magicienne que t'avais envie de mieux connaître, mieux protéger, mieux emmerder ; cette rousse qui faisais un peu trop parie de ta famille, tu penses à ce que tu voudrais lui dire, ce que tu devrais lui apprendre pour survivre. T'aimerais lui dire que t'es fier, qu'elle vivra, qu'elle est incroyable, mais t'as plus le temps. Tu penses à tout et à rien en même temps, emporté par les vagues, tué par l'eau salé.
Étrangement, t'es rejeté dans la crypte. Comme si même l'océan voulait pas de toi, refusait d'avaler ta pathétique carcasse. Mais y a personne, le matin, et rares sont ceux qui acceptent de sortir seuls, encore moins aussi tôt. Les quelques personnes qui veulent ton bien, qu'ils soient alchimistes ou magiciens, viennent tout juste de terminer la soirée, s'ils n'y sont pas encore, en train de danser, boire, s'amuser ; pendant que toi tu meurs, les poumons pleins, et pas que de bonnes volontés.

stayin' alive

ft. @Don Ferrino

Un pile ou face avec la Faucheuse. Les jeux avaient été scellés à la seconde même où la Reine s’était laissée basculer, dos à l’océan, dans le vide interminable menant à une eau glacée matinale. Le résultat du pari de sa vie se ferait savoir à la seconde où elle toucherait le liquide. Qu’il se fasse sentir comme de l’asphalte ou comme ce qu’il était réellement, Minerva n’en avait plus rien à faire. Un frisson de frayeur vint secouer son pauvre corps frêle en chute libre, qu’elle tenta de calmer en fermant simplement ses prunelles émeraude. Qu’elle puisse les rouvrir une nouvelle fois ou non, plus rien ne lui importait. L’idée d’en finir ne l’avait jamais autant attiré jusqu’à maintenant. Elle pouvait sentir l’air tenter tant bien que mal de freiner sa descente, ses cheveux s’envoler, ses membres se surélever. Sa dernière pensée allait tout droit vers Aiko. Pas Rose. Ni Melya. Ni ses chevaliers. Ni les autres chefs. Ni même quiconque ici. Non. Les derniers mots encrés dans son esprit furent des excuses larmoyantes envers son ancienne meilleure amie. Son ancien amour. Celle qu’elle avait attendu tous les jours. Celle qui n’était jamais venue. Celle qu’elle ne reverrait probablement jamais. Et finalement. Le contact tant attendu avec l’étendue bleue.

Durant un très bref instant, Guenièvre se laissa couler dans les abysses profondes de ses remords. De ses regrets. De ses pensées. Sa très bonne amie libérée, son amour envolé et disparu à jamais, un combat contre les autres qu’elle ne pouvait plus mener, une dépression impossible à contrôler. Son dos ne tarda pas à rejoindre le fond marin, à la fois si proche et si lointain de la surface. Attendre le doux baiser de la mort lui plaisait en un sens. Il ne suffisait que de quelques mouvements de bras pour que ses poumons soient réapprovisionnés de cet oxygène si vital. Mais à quoi bon continuer ? S’accrocher ? Ramper ? Nager ?  Écrasée sous le poids insoutenable de la douleur et de la peine, une véritable masse invisible la bloquait ainsi bas. Presque comme un signe du Destin, la houle marine emporta sa carcasse vide d’envie de vivre contre l’une des parois menant à la crypte sous-marine. Un coup de pierre contre l’un de ses flancs lui fit cracher le reste d’air qu’il lui restait. Et elle n’était ni proche de l’entrée, ni proche de la sortie. Instinct de survie refaisant finalement surface, les muscles de la Reine se mirent en marchent seuls, poussés par la peur humaine du sommeil éternel.

Les cheveux dégoulinants d’eau désormais chaude, son visage perça la voile de l’eau pour émerger des profondeurs. Une bouffée d’air plus tard elle rouvrit les yeux. À sa gauche, quelqu’un ayant reçu le châtiment qu’elle pensait mériter et vouloir. Cri de surprise, elle sortit du liquide et traîna le cadavre avec elle. Donovan. Elle s’assit à ses côtés, en tailleur. Sa tentative de suicide avait échoué, désormais elle faisait face à son propre miroir. Jeu du destin ou effrayante coïncidence, elle ne savait point. Que faisait-elle ? Rien. Elle contemplait. Son visage reposé, calme, libéré de tous problèmes, de toutes peines. Pas de mouvement. Le chef des Magiciens était parti et avait pris sa place dans l’ascenseur menant à l’Enfer. Sans grande surprise … Elle le jalousait. Et c’est à ce moment précis que la maigre partie encore combative de son cerveau prit le dessus sur son désespoir grandissant. Éclair de lucidité. Si quelqu’un tombait sur elle avec sa carcasse, qu’allaient-ils évidemment penser ? Qu’un combat à mort s’était engagé, combat qu’elle aurait par conséquent gagné. Une guerre serait déclenchée. Des morts seraient à déplorer. Morts … Peut-être Béatrix, Newt, Jamie, Malee, Rin, Reginald, Klaus, Jaylen, Diana, Jia Li … Voir Bérénice. Si jamais quelqu’un devait rejoindre les entrailles de la damnation éternelle, ce serait bien la Reine. Personne d’autre.

Mettant de côté son dégoût pour cet homme, leurs différents, ses actions et réactions lors de la réunion, elle arracha son haut et posa ses paumes sur son coeur, assumant qu’il en avait un. Elle serra les dents et commença à humer une chanson.

- "Whether you're a brother or whether you're a mother …" Elle fit pression sur son torse. Elle chantait bas, pour se donner du courage. Le courage d’oser ôter le repos éternel à quelqu’un. Repos qu’elle même cherchait quelques secondes plus tôt. "You're stayin' alive, stayin' alive." Sa voix s’éleva doucement, elle prenait peu à peu le véritable rythme de la chanson. De la rage teintait ses paroles. Le destin l’avait mené ici pour affronter son souhait, l’affronter en étant de l’autre côté. D’être celle qui découvrirait son propre cadavre. "Feel the city breakin' and everybody shakin'." Ses forces se décuplaient. Elle voulait le sauver. Pour sauver les innocents qui allaient périr si elle échouait. Elle lui mit une claque avant de continuer, hurlant presque la suite. "And we're stayin' alive, stayin' alive." Oui. Ils devaient rester en vie. "Ah, ha, ha, ha, stayin' alive, stayin' alive !" Des larmes commencèrent à doucement s’accumuler aux coins de ses yeux. "Ah, ha, ha, ha, stayin' alive espèce de fils de pute, réveille toi putain de merde, réveille toi ou j’fais brûler ton putain de gang à la con ! Va te faire foutre sale chien t’avais pas le droit de me faire ça aujourd’hui ! Je vous déteste tous, tous !!" Hurlement de désespoir, envoyé à une âme censée déjà être partie. Elle arrêta et vint lui pincer le nez en approchant ses lèvres des siennes. Elle souffla de toutes ses forces avant de reprendre le massage cardiaque en pleurant. Elle avait touché le fond. Littéralement. L'appel de la mort n'avait jamais été si fort.

Et elle refusait son appel.

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ft. @Minerva Hoffman

Tu sais pas exactement ce qui te fait revenir, mais tu sens l'air trop froid, ton corps semble glacé. Y a du bruit autour, les vagues trop fortes, le vent qui s'engouffre dans la crypte ; mais aussi quelqu'un qui parle... Qui chante ? Y a quelque chose de chaud sur tes lèvres, et t'aimes pas ça. T'essayes de prendre une grande respiration, mais y a quelque chose dans ta gorge, un liquide salé au gout horrible qui t'empêche d'expirer. Tu tousses, une fois, deux fois, et tu sens l'eau quitté tes poumons, glissée sur ton menton et ton torse nu. T'es tout perdu. T'as froid, mal partout.
Tu roules misérablement sur le côté, t'as l'impression de vomir de l'eau pendant une éternité. T'es vivant. T'es vivant putain. Et t'es certain que tu l'étais pas avant. Tu t'souviens plus exactement, juste l'eau qui t'écrase, t'emporte, t'étouffe, te tue... Tu continues de tousser, la gorge douloureuse, t'as l'impression d'avoir des poumons trop petits pour ton torse.

Y a quelqu'un pas loin, une présence plus chaude, un humain. T'as les yeux humides de larmes, de douleur, de peur, et tu reconnais pas la personne, alors tu fais tout pour la repousser, loin, le plus loin possible. T'es trop faible, tu peux pas te défendre, pas tout de suite, alors t'arrives même pas à frapper la silhouette pour la faire fuir, tu bats vainement des bras. Tu passes une main sur ta bouche, tires la langue en signe de dégoût, le sel qui ne quitte pas tes lèvres. Tu trembles de partout, ce froid de mort qui continue de t'envahir.
Tu frottes tes yeux et finis par regarder la personne. C'est... la reine des alchimistes ? T'es vraiment surpris. Tu t'attendais à n'importe qui, mais pas à elle. Tu pensais qu'elle allait te laisser crever ; elle aurait eu raison, quelque part. "Je rêve ou..." t'as la voix complètement niquée. "Ou t'étais en train de chanter ?" tu tousses encore, et si elle attendait un merci, elle peut se le mettre au cul. T'essayes de te redresser, mais pas moyen, tes membres tremblent beaucoup trop. T'es pathétique. T'as l'impression d'être ce gamin battu, encore une fois, faible, debole, minable.
"J'comprends pas... Tu m'as sauvé ?" t'as encore la tête qui tourne et t'arrives juste à t'asseoir. T'es vivant. Vivant. C'est presque plus étrange que d'être mort. "Si t'as un crush sur moi c'est mort, j'ai quelqu'un." c'est surement le manque d'oxygène qui te fait avouer ça, mais tu peux pas l'cacher, plus maintenant. "Santo cielo! Pourquoi tu m'as ramené putain ?!" tu fais le fort, mais t'as à peine terminé ta phrase que t'es en train de vomir les pilules en trop dans ton organisme. Pitoyable.
Tu passes une main sur ton visage, t'es fébrile, blafard. T'es juste pas bien. "T'aurais dû me laisser crever..."

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ft. @Don Ferrino

Naufragée. Rescapée de sa tentative de suicide ratée, à la voix déchirée, les membres essayant vainement de le ramener, Minerva pleurait. Douleur, peur, haine, supplices, tout un panel d’émotions se faisait sentir dans son chant du cygne. Doutes lui polluant l’esprit, elle abandonna finalement tout espoir après une dernière pulsion sur la poitrine du décédé. Esprit noyé, dans le tsunami émotionnel dans lequel le destin l’avait embarqué, revenir à la surface de la réalité lui semblait insurmontable. Mains tremblantes, regard livide, la vie s’était éteinte devant ses yeux émeraudes. Vague dans son oesophage, tourbillon dans son estomac. Elle se retint de vomir, réalisant peu à peu l’ampleur de son échec. Ce n’était pas une simple goutte de plus dans cette mer de sang qui venait de couler, mais un océan entier. Mais elle n’eut même pas le temps de hurler sa crainte qu’il se réveilla.

Mort-vivant, le monstre de Frankenstein réanimé, gerbes salées étendues sur le sol, l’Alchimiste resta stoïque car incrédule face au miracle se produisant devant ses yeux. Jeu de l’univers, reine dans l’échiquier de la vie, pantin d’une entité supérieure, ce soudain revirement de situation était-il une façon de lui montrer que la porte de sortie la plus évidente n’était pas la bonne ? Phalanges retirant toutes preuves larmoyantes, dans un geste vif et bref, elle prit une grande inspiration pour essayer de calmer son trop-plein de tout. Déjà submergée par la douleur et ses remords, réussir à sauver une vie allait être son point d'ancrage dans le réel, son phare contre la tempête se déroulant dans sa tête. Son unique réussite ici-bas. Des mots, ses premiers après sa renaissance, concernant son champ. Manière simple de retenir le rythme pour le CPR, ses cordes vocales avaient déjà lâché. Incapable de formuler une réponse, envie et force manquantes, la femme resta silencieuse sans même tenter de s’exprimer. Oui. Elle avait chanté. Et alors. C’était pour sauver sa gueule de crevé. Comme un enfant effectuant ses premiers pas, le chef des Magiciens voulut se remettre sur pieds, en vain. Trop faible. Trop fragile. Toujours immobile, telle une statue à la merci du temps, Minerva continua de fixer le Potterhead malgré ses mots, ses gestes, ses vomissements. Un nouveau né. C’était littéralement ça. Sa remarque concernant l’amour eut l’effet d’une piqûre, mais elle ne releva rien. Ouais. C’était forcément pour ça qu’elle l’avait sauvé, pas pour empêcher une hécatombe entre deux putains de gangs. Poings serrés, toujours rien. Deux pilules à moitié dévorées par les sucs gastriques par-terre. Jugement extrême. Pas pour sa stupidité. Mais pour l’ingéniosité. Se droguer pour se laisser crever, quoi de mieux lorsque l’on avait touché le fond ? C’était doux, beau, mortel. ”Je t’ai laissé crever. T’étais mort.” Fit-elle, déprimée dans ses paroles. Elle aurait dû et le rejoindre directement après. C’était ça le plan. Pas de jouer les héros. ”J’avais pas le choix. Hors de question que les miens crèvent dans une vendetta de ton gang de merde, lorsqu’ils retrouveront nos cadavres côte à côte. Trou du cul ...” Yeux humides, la chaleur de la crypte l’étouffa doucement. Mais pas comme l’océan. ”T’aurais pu crever hier, demain, juste 10 minutes plus tard … Pourquoi maintenant hein ? Pourquoi ...” Oh elle savait la réponse. Le destin voulait la convaincre de ne pas abandonner.

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ft. @Minerva Hoffman

T'es un enfant, un être humain pas encore terminé ; en tout cas, c'est vraiment ce que tu ressens en ce moment. Tu voulais pas mourir, parce que t'es trop un con pour ça, trop lâche. T'as un rire en y pensant. Ouai, t'es trop lâches pour mourir. T'as pas les couilles de te tuer, même si ça fait des années qu't'es jamais loin, trop de drogues, trop d'enroules et de combats inutiles. T'as promis d'pas mourir à des gens qui ne sont eux-même plus ici, alors t'essayes de pas mourir, pas tout de suite. Apparemment, ça ne fonctionne pas toujours comme tu veux, connard.
Elle t'a sauvé. L'information n'était pas encore arrivé à ton cerveau troué, mais elle t'a sauvé ta putain de vie. Tu remarques les pilules pas encore digérées en même temps qu'elle et tu grimace. Putain d'addiction.
Tu l'écoutes pas exactement, parce que t'as les tympans qui nagent encore dans l'eau, les vagues emportent le peu de concentration que t'avais avant, autrement dit, quasiment inexistante. Sa voix elle te parvient pas trop, comme si t'étais encore dans l'eau, c'est étouffé, lointain, inutile à tes yeux.

T'essayes encore de te relever, parce que nique sa mère, t'es pas un enfant. C'pas une petite noyade qui va te mettre au sol. T'es meilleur que ça, plus fort que ça.
Tu t'penches et t'es pas loin de vomir, encore une fois. T'as l'goût de la mer sur tes lippes et tu détestes ça. Finalement, peut-être que tu vas rester au sol, peut-être que t'es pas plus fort que tut ça. Tu trembles, de froid, t'as l'impression d'être sur vibreur. "T'as dis... nos deux cadavres ?" parce que t'as pas écouté, mais ça, t'as retenu. T'es l'pire. "Oh. T'allais te suicider ?" t'éclate d'un rire mauvais, enroué et cruel. "T'espérais vraiment mourir ? Putain. Meilleur retournement de situation possible." peut-être que tu délires, peut-être que t'as manqué d'oxygène trop longtemps et que tu deviens fou. C'est mieux comme ça. "Reine de mon cul, tu voulais mourir en te noyant, c'est parfait ça. T'sais qu'il y a des moyens plus drôles ? Plus colorés ?" et tu t'laisses tomber sur le sol dur, parce que même tenir droit, t'y arrives pas. "J'ai choisis le meilleur moment possible pour crever, apparemment." tu sais pas vraiment si c'est gentil, si c'est ta façon bien à toi de lui dire que t'es content qu'elle soit pas mort ; ou si c'est cruellement ironique. Si elle ne voulait pas mourir exactement maintenant, elle aurait pas pu te sauver.

T'enlèves ton haut trempé en te tortillant, parce que t'as trop froid, t'es gelé et pas une seule seconde t'arrêtes de trembler. Tu l'jettes plus loin, c'est pas ton problème où il arrive, t'en n'as pas besoin. Y a un silence. "Merci." c'est soudain et précieux, parce que tu vas clairement pas le répéter. "Millie c'est ça ? Non attend... Mina ? J'sais plus." t'as un sourire terriblement amusé, parce que tu joues l'con et que t'y joues très bien. Tu connais son prénom. Mais tu veux la voir descendre de son trône comme n'importe quel type insignifiant, pas assez important pour qu'on retienne son prénom.

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ft. @Don Ferrino

Marrée haute débordant de son esprit, torrent d'émotions et de sentiments emportant tout sur son passage, tsunami. Coulant dans l’abysse de son propre esprit, regrettant son geste altruiste mais pas totalement désintéressé, la Reine déchue avait sous-entendu presque inconsciemment sa tentative désespérée de mettre fin à ses jours au pauvre réanimé suintant toujours d’eau salée. Pourquoi donc ? Peut-être dans l’espoir vain et futile d’obtenir un peu de réconfort ? De se sentir comprise ? Écoutée ? Voir carrément appréciée ? Sombre conne. Elle était tombée si bas, qu’elle avait espéré que l’une des pires enflures influentes de l’île puisse lui venir en aide. Et bien entendu, ce fut la douche froide. Prenant la forme d’un rire à lui glacer le sang. Yeux écarquillés, coeur battant à vive allure, Minerva n’en croyait pas ses oreilles. Comment quelqu’un pouvait être odieux au point de se moquer d’une suicidaire, juste après un essai foiré ? Souffle rapide, la demoiselle manqua à plusieurs reprises de s’étrangler avec sa salive et se retint l’étrangler avec ses phalanges. Il devait se taire. Elle voulait qu’il la ferme. Entendre le chef des Magiciens lui conseiller une mort plus “colorée” d’après ses dires, fut comme un coup de poignard reçu en pleine poitrine. Elle qui n’arrivait déjà pas à respirer, elle qui s’étouffait, voilà que ses poumons venaient d’être percés. Par des mots tranchants comme des lames de rasoirs.

Donovan retira son tee-shirt avant de la remercier. En utilisant le mauvais prénom. En faisant semblant de ne pas l’avoir retenu. Une provocation de plus, oui. Mais de toute façon, la Reine était déjà émotionnellement brisée. Et elle ne supportait plus de se faire marcher sur les pieds. Sans même lui répondre, ni même exprimer le moindre signe extérieur de ce qu’elle endurait dans son esprit, elle se redressa pour s’approcher du nouveau-né. Oh, elle s’en fichait complètement de ses remerciements à la con, le gars aurait pu la complimenter de mille et une façon que cela n’aurait eu aucun effet positif. Car l’Alchimiste bouillonnait. Etait furieuse. Furieuse qu’on lui ait conseillé de crever. Un pas, un autre. Face à face. Son regard émeraude planté dans celui de son adversaire. Pas de mot. Juste le clapotis de l’eau et le bruit des vagues s'écrasant contre les parois rocheuses. Pied droit redressé. Lattage de couilles. Bourses brisées au mieux, douloureuses au pire. Il l’avait complètement mérité. Pas de regrets de son côté.

- “Minerva. Hoffman. Reine Guenièvre. Des putains d’Alchimistes.” Bien évidemment qu’elle profitait de son état affaibli pour le frapper en toute impunité. Car sinon, le Magicien l’aurait étripé sur place et sans prévenir. ”Celle qui a sauvé ta putain de vie de Scheiße. Connard.” (Merde) Mots violents énoncés avec haine et douleur, ses larmes ne tardèrent pas à reprendre de plus belle. Elle regrettait tout. Absolument tout. Que ce soit l’achat de la coke qui l’avait foutu ici, sa vie sentimentale ou sa tentative de suicide. Minnie espérait grandement que son geste avait retiré le sourire fier et stupide de Don pour le remplacer par des grimaces de douleur. De quoi assouvir son souhait profond de vengeance. Celui que même la mort bien trop rapide de Lenny n’avait pu combler. Ne souhaitant pas plus se faire ridiculiser, humilier et insulter, la déprimée se plaça dos au garçon -tout en gardant un coin de l’oeil sur lui- et essuya ses larmes tout en lui chuchotant, tentant de ne plus montrer sa détresse. ”Va te faire foutre, Danny Ferrero.”