((star-soaked tears))

alexeï x cecil

Il ne l’avait pas vu depuis plusieurs jours. Semaines. Comme une habitude un peu triste. C’était souvent la même chose. Des bouquets en pagailles et des compliments murmurés derrière des sourires. Puis le vide. Le silence. Ce garçon qui allait et venait. Comme une ombre protectrice dans sa vie. Capable de lui laisser des sourires sur ses lèvres abimées. De mettre des étoiles dans ses yeux humides. Mais il n’est toujours pas revenu. Et s’il tente de ne pas s’inquiéter, de ne pas penser au pire, de relativiser, il angoisse. Se torture l’esprit de le savoir juste en paix quelque part. En vie. Figure qu’il a eu dans sa vie un temps, support étrange lorsqu’il était encore enfermé, encore entre ses griffes, encore emprisonnée de son corps aussi. Encore là-bas. Encore ‘elle’. Support qu’il avait retrouvé sur l’île aussi étrangement. Garçon qui ne le reconnaissait pas. Comment d’ailleurs ? Le prénom pourtant inchangé, et le nom de famille en commun. Il ne lui a jamais dit pourtant Cecil. Comme son secret tendre. La crainte aussi qu’il ne s’éloigne en sachant qui il était avant. Elle. Toujours elle en fantôme. Il ne l’a pas vu son sauveur. Celui qui lui a offert une nouvelle vie. Alors il s’aventure un peu. En dehors de sa zone de confort. En dehors des terres du milieu. Il s’aventure chez les magiciens. Et on le regard de travers. Lui et ses regards baissés, lui et ses excuses. Et lors qu’on lui demande ce qu’il veut il n’a que son nom à la bouche. Comme une question fragile. Klaew. C’est la première fois qu’il fait le premier pas. Qu’il va dans sa direction. Et il se demande, s’il n’est juste pas dans sa période où il ne veut pas le voir, sa période où … « Dead. » Hécatombe. Le mot qu’il l’arrête, le fige, le fragilise. Et il le voit un instant tomber de la falaise, l’imagine, et ça le brise encore plus. Le mot répété dans un murmure et des larmes déjà dans ses yeux comme cette habitude triste. « Sorry kid. Overdose. » Et il est laissé là à la porte Cecil. Là avec ces quelques mots. Là avec ce poids sur son cœur. Et tellement de regret. Tellement. Tellement. Tellement. Il ne sait même pas comment il rentre. Comment son corps arrive à fonctionner alors qu’il a l’esprit et pagaille et le cœur au bord des lèvres. Comment. Comment. Comment. Le corps qui tangue. Le cœur bancal. Et les larmes. Elles coulent inlassablement, ses mains qui cachent son visage. Une contre ses yeux. L’autre fermée contre sa bouche. L’impression d’agir comme un enfant. Mais le désespoir qui le submerge. Parce qu’il est mort. Parce qu’il ne l’a jamais remercié. Parce qu’il ne le verra plus. Et que dans la maison ses fleurs finiront séchées entre des livres, mais que jamais plus des bouquets ne seront là pour remplacer les anciennes. Plus jamais. Jamais. Jamais. Parce qu’il n’est plus là. Parce qu’il est mort. Mort. Mort. « No … » Comme un hurlement. Brisé. Et son corps qui se recroqueville. Et même la maison qui ne peut lui apporter ce réconfort. Lui laissant juste des larmes. Des sanglots. Et tellement, tellement de peine.

(c) whistle'

star-soaked tears