Histoire
when fire meets fate
Cinq ans et déjà plus de père. Un accident, un souci à son travail. La mère n'était pas très dégourdie, mais elle trouva un petit job pour subvenir aux besoins de sa famille.
L'aîné n'était pas serein.
Les marques de coups jonchaient encore une fois le corps de sa mère. Il n'était pas content d'elle. À treize ans, il en avait assez et son tempérament explosif réservé à sa sœur se reporta sur sa mère. Il a toujours était cruel, violent, capricieux. Mais Dag l'aimait quand même. Sa mère l'aimait quand même.
Les mauvaises fréquentations amenaient l'argent à la maison. Alors les deux femmes se pliaient aux désirs du fils hostile.
« Je t'aime, Dag. Fais ça pour moi, pour nous trois. Pour ta famille. Tu ne peux rester sans rien faire pendant que maman et moi faisons tout le travail, ce n'est pas juste, pas vrai ? »Non, ce n'était pas juste.
« Mais j'ai si peur... si je fais quelque chose de mal, tu vas m'en vouloir... je ne veux pas te décevoir... »Pleurnicharde exaspérante, un soupir et l'aîné parvint à garder son calme, dessinant une caresse bien trop intime sur la joue de sa sœur.
« Veux-tu que je te montre ? »Oui, elle voulait qu'il lui apprenne.
Ce qu'il fit sans que ça n'ait l'air de les gêner l'un l'autre. Un plaisir découvert à quatorze ans et qu'elle dut retrouver avec cet inconnu contre un bon paquet d'argent et, en vérité, la vie de son frère. Fricoter avec la pègre nécessitait de payer ses dettes à temps. Il était bien content que ce créancier accepte de la rembourser en nature.
La mère, éprouvée de voir sa fille ainsi traitée, de subir encore et encore les châtiments de son fils parce que rien de ce qu'elle faisait ne savait le satisfaire, décida de briser le cercle vicieux : le dénoncer, quoi que ça lui coûte. Tout ce qu'elle voulait, c'était protéger sa fille. Mais l'emprise que le frère avait sur Dagmar était si ancrée en elle que rien ne pouvait décider la jeune fille à le trahir. Elle dénonça sa mère qu'il tua devant ses propres yeux, la ruant de coups jusqu'à ce que mort s'en suive.
Ils devaient partir, mais au moment de plier les gaules, des agents débarquèrent dans la maison. Des
amis du frère étaient présents pour un dernier instant. Leur petit après-midi chill console et sœur partagée fut troublée par l'esquisse d'une intervention. Ils devaient surtout faire sortir Dagmar de là. Alors ils avaient attendu un moment où elle était réceptive. Un moment où ils pourraient l'attirer dans leurs filets. Mais un chien ne trahissait pas son maître. Au contraire, il aboie pour le protéger.
Sans cette alerte, elle aurait été sauvée, éloignée de ce qui allait suivre. Mais au lieu de ça, son frère la félicita en lui faisant participer à l'exécution des agents. Trois têtes. Une photo échappa de l'un des agents. Une photo de famille. Dagmar la saisit et bloqua dessus un long moment avant d'être agrippée par son frère. Partir était plus urgent que jamais. Brûlant la maison, ils détalèrent.
Ils évitaient les barrages de police, les lieux fréquentés. Mais sur une étape, leur voiture se fit repérer. Le frère n'était pas dedans. Il vit au loin sa sœur se faire embarquer. Il prit la fuite sans se poser de question une seule seconde, l'abandonnant aux mains de la justice.
Dagmar devint le bouc émissaire de trois familles de policiers haineuses et en colère. Son silence lui causa du tord. Son avocat, un commis d'office, était encore plus déterminé à la faire boucler que les personnes touchées par son crime. Un bilan psychologique fut établi. Il pouvait y avoir bien plus que des circonstances atténuantes : elle n'était pas responsable de ses propres actes. L'affaire dura et dura. S'étalant sur plusieurs années.
Tout ce qu'ils voulaient, c'est qu'elle dénonce son frère, finalement attrapé mais sans preuves suffisantes pour le condamner. Mais Dagmar ne changeait rien à sa version : je les ai tués. J'étais consciente de mes actes. Ajoutant à sa peine les crimes présumé de son frère, la mort de leur mère. Les accusateurs alourdissaient encore et encore les charges. Même si sur certains crimes elle restait seulement
complice, la justice cessa d'espérer qu'arrive le nom de son frère pour ces délits commis.
Sa vie déterminée comme gâchée, elle n'échappa guère à l'expérience Peter Pan. Débarquant sur l'île à ses 22 ans, Dagmar fut à la fois terrifiée et déterminée à survivre. Si à coups de médicaments et de thérapies elle avait gagné une volonté propre et une envie de ne pas considérer sa vie comme gâchée, elle restait vulnérable psychologiquement. Sa peur des autres fut exacerbée sur cette île.
Alors elle restait éloignée de tout, parvenant à survivre tant bien que mal, allant jusqu'à voler. Cela dura quelques mois avant qu'on ne vienne lui faire du mal. Dag comprit que si elle voulait survivre, il lui faudrait s'intégrer à un groupe. C'est alors qu'elle se dirigea vers la Terre du Milieu.
Des tendances à subtilement voler ci et là, à se défendre sans qu'aucune agression ne lui ait été faite. Un chien qui mord, perdu sans maître. Elle avait besoin que quelqu'un lui montre le chemin à suivre. Elle devait servir quelqu'un et non une cause... Son tempérament et son instabilité lui créèrent quelques ennuis mineurs. Mais depuis quelques temps, Dag est surveillée avec attention : on ne peut éternellement avoir de seconde chance et elle n'était personne pour que les simulacres d'autorité ne soient plus indulgents avec elle qu'avec les autres.