Identity crisis

@Ash Morton

Il t’arrive d’être un peu conne, il faut se le dire. Depuis ton arrivée ici, tu as passé une bonne partie de ton temps libre à zyeuter les autres et à juger leurs comportements. Tu t’es dis que tu ne serais jamais intoxiquée au point d’oublier comment rentrer chez toi, ou de te réveiller le lendemain matin en ayant oublié tous les événements de la veille. Tu as regardé certaines personnes sur le point de s’arracher les cheveux tellement elles étaient en manque de substances que tu ne connais pas. Chaque fois, tu t’es dis que tu valais bien mieux que ça, que tu étais encore pure, de bien des façons. Mais la réalité c’est que toi aussi, t’as fait des conneries. Peut-être pas du même genre, certes, mais malgré tes airs, tu l’as perdue il y a longtemps, ton innocence.

Tu as commencé par aller à une fête. Puis deux. Tout ça pour oublier que quelques semaines auparavant, on t’avait pratiquement laissée pour morte dans le coin du petit bâtiment à moitié en ruine où tu as décidé de t’installer. Et tu as presque réussis à le faire, presque! Tu as commencé à te dire que si tu dois vivre ici pour les dix prochaines années, tu dois arrêter de jouer les victimes. Tu es tout le contraire, il ne faut pas l’oublier. Il faut seulement que tu apprennes à prendre ta place et à montrer le caractère que tu n’avais aucun mal à exhiber en ligne.

Ce soir, tu es allée faire la fête. Tu n’as pas croisé la personne que tu espérais voir. Dommage. De toute façon, tu te doutes qu’il n’en a absolument rien à foutre de toi. Avant, avoir des hommes, c’était facile. Tu savais exactement quoi dire pour qu’ils tombent dans le panneau. En personne, cependant, c’est différent, surtout que tu te fais passer pour un homme. Tu sais qu’au fond, même si c’est en partie pour te protéger que tu le fais, c’est aussi parce tu ne sais plus qui tu es en tant que femme. Et ça, ça te fait peur. Ton arme la plus fatale s’est retournée contre toi.

Tu es sur le chemin du retour, pour retourner chez les Autres. Tu traînes un peu les pieds. Tes lèvres sont engourdies par l’alcool qui, franchement, est assez dégueulasse. En réalité, tu as bien envie de pleurer. Quand tu es avec les autres, même si tu restes un peu en retrait, tu es assez plaisante. Une fois seule, et une fois que l’alcool commence à quitter ton système, c’est différent. Tu aurais voulu qu’on te porte un peu plus attention, mais pas trop non plus. En plus, tu commences à avoir du mal à respirer.

Tu cherches un endroit des yeux, qui semble désert. Dès le moment où tu crois avoir la voie libre, tu retires ton t-shirt, beaucoup trop grand pour toi, dévoilant les bandages qui t’aident à cacher ton identité. Tu as du mal à coordonner tes mouvements et tu finis par serrer encore plus fort, incapable d’atteindre la partie du bandage qui est coincée dans ton dos. MERDE. ALLEZ. Tu as l’air d’un asticot qui se tortille, à l’exception du fait que tu te tiens debout. Ton environnement n’existe plus pendant quelques instants, alors que tu maudis le bandage qui te provoque des douleurs (ton petit manège n’aide pas non plus). Ta main lâche subitement le tissu et s’élance dans les airs, par accident. Tu aurais dû pouvoir la ramener vers toi facilement, mais tu viens de frapper quelque chose de dur, ce qui te ramène à la réalité. Il y a quelqu’un avec toi.

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@ren miyake

Un homme nouveau. Du moins, il essai. Il fait tout pour. Ash a prit de grandes résolutions. Depuis Décembre qu'il déprime, qu'il pense à mettre fin à ses jours, il se sent mieux. Après avoir passé deux mois entiers à se morfondre, à se saouler seul chez lui, à frapper dans un sac de sable pour se défouler et à devenir un ermite, il a enfin eu le déclic. Il veut changer, ré-apprendre à vivre, et bien. Devenir quelque de bon, et plus l'idiot qu'il était. Il en a eu marre d'avoir l'étiquette de l'imbécile, du guignol toujours bourré qui amusait la galerie. Maintenant, il veut que les autres aient une nouvelle image de lui.

Ça fait deux semaines qu'il ne boit plus. C'est compliqué. Ça lui manque, beaucoup. Y'a des jours où ça va, où le fait de travailler le bois lui suffit à oublier sa dépendance, son sevrage. Mais d'autres jours où c'est impossible. Il ne pense qu'à ça. Il vendrait père et mère qu'il n'a plus pour une seule goutte d'alcool. Comme ce soir. Il tourne en rond chez lui. Les poings serrés. La gorge sèche. Il a ouvert tous ses placards. Rien. Il n'a pas une seule goutte d'alcool, et c'est tant mieux. Il ne veut pas céder. Deux semaines, pour certains ce n'est rien. Pour Ash, c'est énorme. Lui qui avait l'habitude de boire et de se mettre une mine tous les jours depuis cinq années... c'est terriblement long. Alors tenir deux semaines sans une seule goutte, c'est un exploit. Il est sur la bonne voix pour s'améliorer, devenir quelqu'un d'autre. Mais c'est dur, très dur. Et comme il a envie de tout casser chez lui, il claque la porte. Il est sorti. Il a besoin de marcher, de prendre l'air. D'oublier son manque, son envie.

Ses pas le guident au hasard. De toute façon, la destination il s'en fiche. C'est marcher dont il a besoin. L'important et qu'il n'aille pas vers le quartier des Alchimistes, parce que l'alcool qui coule à flot la-bas, ce serait une torture bien trop présente et grande pour qu'il arrive à résister. Alors il marche, fait des tours encore et encore. « MERDE. ALLEZ. » Il s'arrête. Quelqu'un vient de crier. Et il est curieux Ash, depuis toujours. Après tout il était Détective avant, et un assez bon en plus ! Alors il s'approche, doucement, guidé par une curiosité peut-être malsaine mais qui, en tout cas, le fait oublier un instant sa principale préoccupation qui hante ses pensées depuis des lustres.

Et il est très surprit de ce qu'il voit. C'est Ren, il connait ce gars depuis quelque temps. Il vit chez les Autres et Ash l'a déjà croisé, sans vraiment lui parler. Ou alors s'il l'a fait, il devait être torché et ne s'en souvient pas. Le Détective écarquille les yeux. Parce que mazette, ça surprend ce qu'il voit. Parce que c'est pas un gars. Ren, elle a fait comme Mulan. Elle a mit un bandage pour cacher sa poitrine. Et elle se fait passer pour un mec. Parce que là, clairement, faudrait être con pour toujours penser qu'elle est un homme. Elle a des formes de femme, qu'elle cache pour se faire passer pour quelqu'un d'autre. Mais ce n'est pas ça qui alerte Ash. Non. C'est la détresse de Ren, qui tente de se libérer de son bandage. Qui panique presque.

Alors il s'approche. Wouah. Déjà c'est ouf. Avant, Ash aurait rit, se serait comporté comme un imbécile parce qu'il aurait été bourré. Ou alors s'il avait été sobre, il aurait simplement passé son chemin parce qu'il s'en foutait des gens. Mais Ash, rappelons qu'il a changé. Là, il voit simplement Ren qui se tortille et qui a besoin d'aide, alors il y va. Mais il se prend un coup dans la gueule. Outch. Elle a pas fait exprès, mais l'élan de sa main laissera une belle marque sur le menton d'Ash, qui se le tient alors. « Ouillouille ! Tu as du punch. » Il s'est mit à la boxe depuis deux mois. C'est pour ça qu'il n'a plus un corps frêle et pas terrible. Maintenant Ash, il est plaisant. Il a du muscle. Et surtout, il sait se servir de ses poings. Ren aussi apparemment, même si elle fait pas exprès.

Il ne sourit pas. Ses yeux se baissent un instant sur le bandage, mais ne souhaite pas gêner Ren (encore quelque chose qui change, wouah !). Alors il la regarde finalement dans les yeux. « Je ne m'attendais pas à ça. Mais hm.. tu as besoin d'aide ? Tu as l'air de ne pas t'en sortir. »

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@Ash Morton

Tu te retournes rapidement en réalisant que tu viens de donner un coup de poing à quelqu’un. Tu ne te sens pas particulièrement coupable. Tout ce que tu as en tête, pour l’instant, c’est la position dans laquelle tu te trouves et le fait que quelqu’un ait posé les yeux sur toi dans ces conditions. Tu pousses un cri de surprise en ramenant ton t-shirt vers toi, remarquant le regard qui se balade rapidement sur ta poitrine, bien cachée sous les bandages. Tant mieux si tu as du punch, c’est exactement pour ça que tu t’entraines depuis plusieurs semaines. Tu as beau avoir une stature un peu plus frêle, ce n’est pas une excuse pour être faible.

À bien le regarder, sa tête te dit quelque chose. Puis ça te revient subitement. C’est l’espèce d’imbécile que tu as croisé quelques fois en plein milieu de fêtes. Il était toujours complètement bourré et, honnêtement, assez embarrassant. Vous avez tout juste eu le temps d’échanger vos noms que tu as décidé de t’éloigner de lui. Toi, tu n’es pas quelqu’un qui aime être au centre de l’attention. Tu évites donc de traîner avec ceux qui l’attirent, surtout lorsqu’elle est négative. Tu ne sais pas s’il se trouvait drôle mais tu trouvais surtout qu’il avait l’air plus con qu’autre chose, et tu n’es probablement pas la seule à t’être fait cette réflexion.

Tu es choquée par sa proposition et ton visage le laisse probablement paraître. Tu titubes un peu en faisant un pas vers l’arrière, cherchant un moyen de t’échapper. Tu ne sais pas s’il a consommé mais les hommes saouls, tu ne leur fais pas trop confiance. Déjà que tu n’es pas complètement sobre non plus… Je ne sais pas à quoi tu t’attendais mais tu peux oublier! C’est ça, tu vas proposer ton aide, comme si tu volais à ma rescousse où je ne sais pas quoi… Tu remets ton t-shirt rapidement, ne réalisant pas qu’il est à l’envers, essayant de feindre que tu n’as pas de mal à respirer. Tu es enroulée dans tes bandages depuis bien trop longtemps.

C’est comme si je te disais ‘’oh, tu as du mal, viens, je vais t’aider à enlever tes pantalons’’, tu ne dirais certainement pas oui! À bien y penser, c’est un très mauvais exemple que tu dis là. Tu es certaine que quelques hommes ne se feraient pas prier s’ils avaient une seule occasion. En plus… en plus, je sais qui tu es, quoi, l’alcool ne suffit plus, ça te prend autre chose? Tu as du mal à arrêter ta bouche de cracher des vacheries mais en réalité, tu es terrorisée. C’est la première fois, depuis ton arrivée sur l’île, que quelqu’un découvre ton secret. Tu te sens en danger et vu la douleur qui te perce le flanc gauche en ce moment, tu risques d’avoir du mal à te défendre adéquatement.

Tu commences un peu à paniquer. Tu as déjà du mal à respirer parce que ton attirail est trop serré, mais c’est encore pire maintenant que tu es effrayée. Tu essaies de contrôler ton langage corporel pour cacher tes difficultés mais toute l’alcool ingérée au courant de la soirée rend la chose difficile. Tu te sens étourdie, l’espace de quelques secondes, et ton cerveau arrête d’enregistrer ce que tes yeux observent. Est-ce que tu restes debout? Est-ce que tu tombes un peu? Aucune idée.

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@ren miyake

Il est maladroit Ash. Depuis toujours. Encore plus maintenant qu'il tente de ne plus l'être. Avant il s'en foutait, il était tout le temps bourré alors paraître idiot, ridicule et agir maladroitement avec des propos déplacés, ça lui importait peu. Maintenant il est sobre. Il veut changer. Et il se rend compte que ce qu'il a dit, c'était idiot. Bien sûr que Ren allait mal interpréter ses propos. Il y a des choses qui ne changent pas, comme l'idiotie d'Ash. « Je ne sais pas à quoi tu t’attendais mais tu peux oublier! C’est ça, tu vas proposer ton aide, comme si tu volais à ma rescousse où je ne sais pas quoi… » Elle a crié de surprise. Elle a caché sa poitrine en mettant son t-shirt devant elle. Parce qu'elle a certainement vu le regard d'Ash dériver. En même temps, c'est que c'est super intriguant et nouveau, lui qui pensait que Ren était un homme, y'a de quoi être troublé. Et elle remet son t-shirt, à l'envers. Mais ce n'est clairement pas le moment pour lui faire remarquer. « C’est comme si je te disais ‘’oh, tu as du mal, viens, je vais t’aider à enlever tes pantalons’’, tu ne dirais certainement pas oui ! » Il a envie de parler, mais Ren ne lui en laisse pas l'occasion. Voilà qu'elle réplique de nouveau. Des mots tranchants pour Ash. « En plus… en plus, je sais qui tu es, quoi, l’alcool ne suffit plus, ça te prend autre chose ? » Elle sait qui il est. Et elle l'a directement associé avec l'alcool. Et Ash a un regard triste pendant une petite seconde. Parce qu'il avait un soucis avec la boisson. A toujours un soucis avec.

Mais le plus horrible pour lui, c'est de voir la peur et la panique de Ren. Parce qu'il se souvient de Kayla et d'Isara. Deux femmes qui voulaient l'aider, et qu'Ash a effrayé. Parce qu'il était saoul. Parce qu'il était déprimé. Il a fait pleurer l'une. À était presque violent physiquement avec l'autre. Et c'est une partie de sa vie qu'il veut effacer. Et en même temps, c'est grâce à ça qu'il a changé. Qu'il a décidé d'aller mieux, de ne plus être alcoolique. De se battre. Alors finalement, il se met à sourire doucement. « Ça fait deux semaines que je n'ai pas touché une goutte d'alcool. Je vais être honnête, c'est dur. C'est pour ça que je suis dehors d'ailleurs, pour me changer l'esprit. Pour ne pas rechuter. » Parce qu'Ash ne buvait pas pour faire la fête. Mais parce qu'il avait un problème. Il était alcoolique. Il l'est encore, mais fait tout pour s'en sortir.

Il se recule d'un pas, car il ne veut pas faire d'avantage peur à Ren. Il veut lui montrer qu'il s'éloigne pour, paradoxalement, la laisser respirer. « Pardon pour ce que j'ai dis, je ne voulais pas te sembler pervers. C'est juste que tu sembles mal, et que si tu as besoin d'aide, tu peux me dire quoi faire. » Il fermera les yeux si besoin. Et si Ren ne veut toujours pas son aide, il partira. Il ne veut pas insister. Il n'est plus comme ça.

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@Ash Morton

Hein? Tu as un peu manqué la suite du dialogue alors que tu reprends tes esprits. Alors comme ça, il a décidé d’arrêter de boire? À bien le regarder, il n’a pas l’air particulièrement en santé. Ce n’est pas trop étonnant considérant qu’il essaie de se libérer d’une dépendance grave sans avoir accès à un bon système médical. Il est vulnérable, tout comme tu l’es. Cette réflexion fait en sorte que tu arrives à te détendre un peu plus.

Tu sembles aller mal, qu’il dit. Tu n’es pas surprise et il ne t’apprend rien, tu t’en doutais déjà. Tu n’as pas vraiment accès à un miroir et ce, depuis un moment, mais tu te sens assez mal dans ton corps pour te douter que ça doit être bien visible. Tu dois réfléchir à tes options, qui sont assez limitées. Tu n’as pas accès à des bandages facilement, considérant que tout ici est en quantité limitée. Tu ne peux pas te permettre de les couper; tu ne vas certainement pas circuler avec la poitrine complètement exposée sous tes vêtements! Mais d’un autre côté, tu n’arrives pas à t’en extirper.

La réponse est simple : tu as besoin de son aide. Et pourtant, tu n’arrives pas à l’accepter. Tu prends place sur le sol, ne portant pas attention à la terre qui risque de salir tes vêtements. Le mouvement te fait mal et tu expires bruyamment lorsque ton postérieur s’écrase enfin par terre. C’est une contusion. Ça arrive quand j’exagère et que je garde les bandages trop longtemps… Tu soupires en portant une main vers tes côtes endolories. Tu vas probablement devoir disparaître quelques jours, le temps que la blessure guérisse. Ça t’apprendra à faire l’imbécile, peut-être que tu feras plus attention la prochaine fois! Okay.

Ça te demande beaucoup de courage de le laisser t’aider. Ça veut dire que quelqu’un, un homme, doit toucher ta peau. Tu commences à avoir l’habitude qu’on te prenne par les épaules de façon amicale pendant les fêtes mais ça, c’est complètement différent. Tu n’as jamais été victime de violence physique ou quoi que ce soit du genre et pourtant, les contacts humains t’effraient. Tu as toujours eu en tête que ça te rendrait encore plus vulnérable. Sur internet, c’était facile d’agir d’une certaine façon. Les personnes de l’autre côté de l’écran ne pouvaient pas t’atteindre. Tu pouvais les bloquer et les supprimer de ta vie en un clic.

Tu lui tournes le dos, tentant d’ignorer le fait que tu dois avoir l’air particulièrement pathétique, à moitié étendue dans la terre. Tu t’es permise de critiquer ses habitudes et ses comportements mais au fond, tu n’es pas mieux. Tu relèves ton t-shirt, juste assez pour dévoiler le bandage, entortillé et serré au point de s’enfoncer dans ta peau. Tu as l’habitude d’enrouler les bandages autours de ta poitrine mais aussi de les croiser entre eux pour que tout reste solidement en place. Cette fois, c’est un peu exagéré. Désolée pour ce que j’ai dis aussi. Je pense que c’est tordu un peu partout et j’ai trop tiré, alors les nœuds sont dans mon dos, et je n’arrive pas à les atteindre… Et j’ai bu, mes doigts tremblent. Tu veux ajouter que tu es stupide, aussi, mais tu t’abstiens. Tu ne vas pas en plus te mettre à pleurer.

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@ren miyake

Elle a besoin d'aide. Ça ce voit. Mais ce qui ce voit aussi, c'est qu'elle n'est pas prête à accepter la main tendue d'Ash. Elle a trop peur, on dirait un animal qui vient de se faire piéger dans ses filets. Dans des bandages. Et puis Ash vient aussi de découvrir un lourd secret. Alors qu'elle soit troublée et perturbée, c'est pas étonnant. Mais finalement Ren se met au sol. Se laisse presque tomber au sol en grimaçant, soupirant de douleur. « C’est une contusion. Ça arrive quand j’exagère et que je garde les bandages trop longtemps… » Pourquoi elle fait ça, il n'en sait fichtrement rien. Et quelque chose lui dit que ce n'est pas vraiment le moment de lui demander d'entrer dans les détails pour lui expliquer ses transformations régulières en homme. « Okay. » Elle donne finalement son feu vert, sans grande joie. Il ne connait que trop bien ce sentiment, Ash. Depuis deux mois d'ermite, de dépression et d'envie suicidaire, il a refusé toutes les aides qu'on lui proposait. Sauf que certains ne lui ont simplement pas laissé le choix. Ils étaient là, qu'importe l'humeur désagréable d'Ash. Et là, il est là pour Ren. C'est à son tour de tendre la main vers quelqu'un d'autre.

Elle se tourne, assise au sol, se met dos à lui. Et doucement il s'approche, prend ses précautions parce qu'il a peur. Peur de faire mal. Peur de mal agir. La dernière fois qu'il a touché une femme, il l'a plaqué contre un mur en étant odieux avec elle. Et il a peur que ses mains ne brisent Ren. Et elle relève doucement son t-shirt, il peut maintenant voir son dos. Lié de bandage, coloré de rouge dû aux frottements qui clairement, sont douloureux. Parce que ça se voit. Ash se demande comme elle faisait pour tenir debout et respirer. En tout cas, il frotte rapidement ses mains l'une contre l'autre, parce qu'il ne fait pas très chaud, qu'il a les mains froides et qu'il ne veut pas la toucher de sa peau glacé. « Désolée pour ce que j’ai dis aussi. Je pense que c’est tordu un peu partout et j’ai trop tiré, alors les nœuds sont dans mon dos, et je n’arrive pas à les atteindre… Et j’ai bu, mes doigts tremblent. » Elle s'excuse. Mais elle n'a pas besoin. Ash, il sait très bien qu'il va encore avoir le droit à ce genre de remarques pour sa pomme. Parce que cinq années de bourrage extrême, de conneries ridicules et d'idiotie, ça marque les mémoires. Puis Ren lui avoue aussi qu'elle a bu, ce soir. Que ses doigts tremblent. Et doucement, il sourit en posant finalement ses mains dans le dos de Ren, en commençant à dénouer les liens qui lui coupent la respiration. « Je te raccompagnerais chez toi, si tu veux. L'avantage d'être alcoolique depuis des années, c'est que je sais gérer ce genre de chose. » Et Ash, il veut seulement l'aider. Parce que si ses doigts tremblent, et vu son état, c'est clair que ce soir, l'alcool est l'ennemis de Ren. Qu'elle va passer une soirée franchement pas terrible. Mais Ash, il sait comment rendre ça moins pénible.

Doucement, après plusieurs longues secondes, finalement il trouve le noeud père qu'il dénoue. Et ça détend les autres bandages. Il l'aide un peu, mais finalement arrête. Maintenant que c'est très dénoué et qu'elle peut retirer le reste toute seule, il ne veut pas forcer d'avantage en touchant son corps. Surtout qu'il devra passer par l'avant de son corps. Et sans l'accord de Ren, il ne le fera pas. Alors il se redresse, se recule d'un pas. Mais son regard ne quitte pas le dos de Ren. Ce dos abîmé, blessé. Les hématomes ne sont vraiment pas beaux. « Je rectifie. Je te mène chez moi. Je me suis fais tabasser en Décembre, et il me reste de la crème pour les ecchymoses. Je vais t'en passer pour soulager tout ça. Enfin, si tu veux bien. » Geste symbolique. Ash debout, Ren au sol. Il lui tend sa main pour l'aider à se relever. Pour l'aider, tout simplement.