MESSAGES : 348 Date d'inscription : 14/11/2019PSEUDO : Eva AVATAR : J-B Maunier COPYRIGHT : @EvaporterGANG : Alchimiste CRIME : Deals en tout genre.
Sujet: We are the ones who will never be broken ~ Nicky Lun 23 Déc - 17:37
We are the ones who will never be broken
Nicky Myers
Il ne devrait pas être là, à ruminer son amertume comme un con au milieu du campement. Pourtant, les mots de Deklan tournent dans la tête de Lazar comme une série de sortilèges ; peut-être qu’il avait raison depuis le début, son camarade chevalier, et qu’il s’est aperçu trop tard de son erreur, quand est venu le moment de l’écouter et qu’il ne l’a pas fait. Assis dans l’herbe, à bonne distance des troncs d’arbres contre lesquels il aurait aimé poser son dos, Lazar tripote un morceau de bois sans grande conviction, et sans vraiment savoir quoi faire de ses dix doigts. Son dos lui fait mal, sa sortie de l’hôpital ne s’est pas traduite par une guérison totale de ses blessures ; dès lors qu’il a été capable de mettre un pied devant l’autre, Lazar a quitté les lieux pour laisser place à quelqu’un d’autre. Les malades et les blessés engorgent la grande tente au Centre, alors quand les jours de quelqu’un ne sont plus en danger, on les vire. Et depuis, il est là, au coeur de son gang, sans savoir comment se rendre utile dans la mesure où se pencher relève de l’exploit, où bouger est synonyme de décharges insupportables. Alors il attend. Il attend que ça passe et putain, que cette idée est triste.
L’ennui quand on a rien à faire, c’est qu’on se met à réfléchir. Et réfléchir, Lazar n’a pas vraiment l’habitude de le faire. Si la plupart de ses réactions et prises de décisions sont instinctives et peu contrôlées, aujourd’hui pourtant il ne peut pas s’empêcher de se demander laquelle serait la bonne, entre entraîner son gang à se soulever contre la milice comme l’a suggéré Deklan, ou accepter que les choses se passent comme ça, comme lui a dit Bella au moment où l’idée a été émise dans la tente blanche. Pour le moment, il pince les lèvres, retire de l’écorce sur son petit bout de bois, grogne, rêve de s’allonger sur le dos ou de ne plus avoir mal. A bout de patience, et environ une demi-heure après avoir soigneusement dépiauté l’objet qu’il tenait dans ses mains, il finit par se lever péniblement, en claudiquant. Avec un peu de chance, on lui donnera un truc à faire qui ne nécessitera pas de trop longs mouvements prolongés, ou il dénichera quelqu’un avec qui discuter, qui sait.
Ce quelqu’un, apparemment, c’est Nicky. L’alchimiste est près de la grande roue, tranquille ; et tout seul. Tant mieux, Lazar n’a pas envie de discuter avec plusieurs personnes à la fois. Qui plus est, Nicky est un ami, il a peut-être une petite chance d’essayer de lui confier ce qui le taraude depuis de longues heures, et quelques jours. Qui sait si Deklan a déjà fait le tour des chevaliers de confiance, il n’en sait rien ; pour l’heure, et les mains dans les poches, il s’avance jusqu’à rejoindre sa hauteur, un petit sourire aux lèvres. « Ça va mec ? » demande-t-il en claudiquant jusqu’à lui, une petite grimace sur le visage. Dix coups de fouet, ça ne disparaîtra pas comme ça, et tout de suite il lui semble que l’épais pull qu’il porte par-dessus les bandages est constitué de fibres incandescentes. Ça fait mal, putain. « Tu saurais pas s’il y a un truc à faire par hasard ? J’sais bien que je sers pas à grand chose en ce moment, mais bon. » Et c’est de sa faute, en plus. Personne ne lui a demandé de voler, absolument personne. Mais bon, s’il peut se rattraper, il peut toujours tenter le coup, non ?
« don't worry about a thing, cause every little things gonna be alright »
Tu sais pas trop pourquoi c'est le coin que t'as décidé de squatter. T'as actuellement la mission la plus importante qui te fus donner de faire. Celle de goûter les différentes gnôles qui ont été distillées les dernières semaines. C'est bien tu te sens puissant. Disons juste que t'as déjà épuisé le quota de chose à faire pour ta journée, t'as été trop productif, toi qui n'as jamais porté trop d'importance à cette situation de gang finalement. Tu as juste trouver la situation à ton goût, t'en as profité, t'as pris un moment pour voler les rêves des plus jeunes et t'en as fais un commerce dessus. Tu as honte? Aucunement. La loi du plus fort s'appliquait dès les premiers jours sur cette foutue île. T'as juste pris un moyen de survivre et tu t'en es servi. T'es sûr que certains d'autres gangs ont fait la même chose.
Alors peut-être qu'on oublie souvent que t'as crée ce gang avec les autres, tu peux pas leur en vouloir, t'as pas la tête à être chef de bataillon. Tu veux bien croire aux agissements de ta reine, tu veux bien croire en ton nouveau roi. Mais il ne faut pas venir te demander plus de chose, t'es plutôt un solitaire, l'esprit de groupe réside dans ta tête. Tes conditions de vie sont très bien, tu ne vois pas pourquoi tu irais déclarer la guerre à tel ou tel gang juste parce qu'ils ne font pas les choses comme tu as envie de les faire. T'as plutôt l'espoir de voir les choses traîner comme elles le sont déjà.
T'entends les bruits de pas avant de voir que l'on te parle, relèves la tête et cherche le regard de la personne. C'est Lazar, intéressant de le voir marcher vers toi. Tu te doutes que la dégustation ne se fera pas dans l'immédiat mais tu n'arrives pas à être déçu par l'idée, tu as hâte de savoir ce que l'autre homme te veut. Vous qui discutez plutôt de choses intéressantes en temps normal. Tu viens ancrer un petit sourire sur ton visage, celui-là même que l'on ne peut décrire si l'on ne te connaît pas depuis de longues années déjà.
Tu lui offres un petit sourire, hoche doucement la tête. Regarde comment il se mouve, tu vois dans son comportement qu'il est malheureusement blessé, t'as été capable de voir ce qui s'est passé, pas un souvenir mémorable dans ta tête. "T'as besoin de te rendre utile Lazar?" Parce que toi t'aimes bien ne pas en faire trop. T'es là, prêt à t'asseoir, adossé au pied de la grande roue pour boire tranquillement. D'ailleurs, concept de société envolé, tu te laisse tomber avec facilité en gardant toujours un oeil sur lui. Tu te doutes que ton comportement est particulier et t'essaie d'accompagner ça d'un sourire pour qu'il ai envie de s'asseoir avec toi, tu fais signe d'ailleurs. "Je ne sais pas vraiment s'il y a des choses à faire dans le coin. Ce que je sais par contre c'est que tu peux boire avec moi." Ouh, une des plus longues phrases que tu ai prononcé, toi qui restes d'habitude silencieux. Tu sais pas vraiment ce qui te pousse à faire ça, est-ce que c'est votre amitié ou le fait qu'il ai l'air de souffrir le martyr et que tu doutes qu'il ai besoin de travailler un peu plus. Personne n'aime voir les plaies sanguinolente d'un autre, toi... pas toi le premier, c'est différent. Disons juste que c'est ce qui reste de sympathie en toi pour lui.