Les pleurs faciles, les insultes qui chantent. Elle est entière Zaza, elle vit tout pleinement, sans faux semblant. Elle aime la vie, sa vie. Pourtant elle en râle, cherche à la fuir. Mais Zaza, y'a jamais rien qui va. Petite fille rebelle qui souhaite s'émanciper depuis toujours, elle ne vivait pourtant qu'aux crochets de sa famille. Elle était pour eux la source de revenus, la Mama jonglant entre trois travails pour cinq bouches à nourrir.

C'était si facile d'ouvrir les cuisses, de laisser entrer les garçons contre quelques billets. Repas pour les Camelia. Le miroir qui reflétait une image bien trop abîmée, elle ne pouvait plus se regarder. Il fallait fuir, tout en restant ici. Alors elle a dansé dans le ciel Zaza, à coup de poussière d'étoiles. Poudre blanche et liquide chaud, son sang n'était plus rouge. Défoncée en permanence, elle ne réalisait même plus les viols ou la prostitution. Elle se laissait dépérir, parce que c'était ça, sa vie.

Et ça lui va à Zaza. Elle est heureuse comme ça. Elle passe entre les mains des plus fous qui cherchent la chaleur d'une femme sans âme et abîmée. La drogue était devenue un soucis, très vite l'argent ne servait plus à nourrir les plus petits, à mais calmer sa propre appétit.

Mais sur l'île, elle change. Elle ne se donne plus, ses jambes restent fermées. Zaza, elle prend sa seconde chance. Sauf pour la drogue, impossible de s'en passer, petite fille désespérée.