île prison pour les jeunes délinquants du monde entier
 
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 :: LA DEUXIÈME PETITE ÉTOILE :: zones neutres :: le port
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Don't you cry no more ft. Héra
Nagini Kapudia

Nagini Kapudia
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MessageSujet: Don't you cry no more ft. Héra   Don't you cry no more ft. Héra EmptyDim 24 Nov - 3:21

Don't you cry no more


7/11/2019 ─ Un dernier regard à l’horizon, jusqu’à ce que plus aucun morceau de terre ne soit visible. C’est la dernière vision de son pays natal avant de nombreuses années. A peine partie, sa vie en Inde lui paraît déjà bien lointaine. Mais elle l’a choisi, Nagini. Elle assume d’avoir pris la décision d’aller sur cette île plutôt que de vivre dans le plus grand déshonneur après avoir fait de la prison en Inde. Là-bas au moins, elle sait qu’elle ne sera pas seule. Elle sait que son grand-frère est là même s’il n’est pas au courant de l’arrivée de sa cadette. Elle ne se demande pas comment son aîné va réagir en comprenant qui elle est. La question ne lui frôle même pas l’esprit. Nagini préfère se raccrocher à la certitude qu’il va l’aider à affronter cette épreuve, à accepter ce temps qu’elle va devoir passer loin de toute la civilisation. Loin de tout ce qu’elle connaît et de ce qu’elle a appris. Elle ne sait pas comment les choses vont se présenter mais elle a conscience que se prendre la tête avec ça ne va la mener nulle part. Alors elle fixe le large pendant encore quelques minutes. Avant de se décider pour lâcher le rebord. Nagini prend la direction de l’intérieur du bateau. Là où il y a des gens comme elle. Ou presque. Certains doivent bien être aussi innocents qu’elle, des victimes d’une institution injuste, des innocents qui n’auraient jamais dû embarquer sur ce navire. En revanche, la jeune demoiselle doit bien se douter que d’autres sont là parce qu’ils le méritent. Il doit bien y avoir des assassins, des tueurs, des malades - comme son frère qu’elle ne parvient pourtant pas à détester - mais impossible de dire avec certitude lesquels ils sont. Dans tous les cas, elle se promène entre les différents condamnés, sans leur adresser la moindre parole. Elle n’en a pas peur, probablement parce que malgré le fait qu’elle sache qui ils sont, elle n’arrive pas à se représenter clairement le danger qu’ils peuvent être. Difficile de s’imaginer à quel point les Hommes peuvent être cruels lorsqu’on a vécu dans une famille dorée. Une famille qui n’a jamais laissé la possibilité à Nagini de voir le monde tel qu’il est réellement. C’était ça pour elle : être dans un cocon. Passer de la tutelle d’un père à celle d’un mari. C’est ça que sa vie aurait dû être. Et dans cette optique, il n’y avait pas besoin de lui enseigner les mauvais côtés de l’humanité. En avoir conscience ne lui aurait pas été utile. Mais ça, c’était vrai avant. Pour son ancienne vie qu’elle ne retrouvera plus jamais. Maintenant, tout va changer. C’est le prix qu’elle doit payer. Pour un crime qu’elle n’a pas commis. Certes, c’est injuste mais elle n’a même pas la force de se le dire.

Ses yeux passent sur les différentes têtes qui se présentent à elle sans trop s’attarder. Elle aurait pu continuer longtemps comme ça. Jusqu’à la fin du « voyage », en fait. Si son regard ne s’était pas posé sur cette petite tête blonde, blottie dans un coin. Une jeune fille qui a l’air encore plus perdu qu’elle. La première pensée de Nagini est de se demander ce qu’elle fait sur ce bateau. Elle n’a clairement pas sa place ici, ça se voit comme le nez en plein milieu de la figure. La brune a du mal à imaginer que cette fille puisse réellement être une criminelle. « Bonjour, excuse-moi de te déranger... », ose doucement l’Indienne en s’approchant de l’inconnue, sans se demander si son interlocutrice parle ne serait-ce qu’un seul mot d’anglais. Nagini la tutoie. C’est quelque chose qu’elle ne fait pas habituellement. Enfin, pas dès les premières paroles. Mais cette fille lui semble tellement… Fragile. Et ce n’est pas peu dire puisque même l’orientale est capable de le remarquer. Ce n’est pas du manque de respect. Seulement une manière de briser la glace et de la mettre en confiance plus rapidement. « Je ne te veux aucun mal, rassure-toi. Il paraît qu’ici, nous sommes tous logés à la même enseigne. Alors autant essayer de se soutenir et d’accompagner ceux qui se sentent le plus mal, non ? », elle tente un sourire. Nagini, elle n’a pas une once de mauvaise intention. Elle souhaite sincèrement faire de son mieux. Sans y être invitée, elle se permet de s’asseoir à côté de la blonde. Si ça la dérange, elle bougera mais dans le cas contraire, elle reste volontiers. « Je m’appelle Nagini. », continue-t-elle sans envisager la possibilité qu’elle puisse plus l’ennuyer qu’autre chose. « Et toi ? », elle tente, espérant avoir une réponse. Même une petite. Nagini a beaucoup parlé, pour une première approche. Elle le sait. D’autant que jusque-là, c’était rarement elle qui entamait les conversations. De son point de vue, elle ne s’est pas trop mal débrouillée...
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Héra Delacroix

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MessageSujet: Re: Don't you cry no more ft. Héra   Don't you cry no more ft. Héra EmptyDim 24 Nov - 17:35

Don't you cry no more

Non. Non, non, non, non.

C’est encore la seule chose à laquelle elle soit capable de penser, Héra, quand elle voit la terre s’éloigner au moins, l’arrachant à sa vie d’avant comme on tirerait violemment une tique sur le dos d’un chien. C’est tout son avenir qui s’envole quand elle, elle vogue vers un horizon effrayant, angoissant ; une vie, dix ans au milieu de ces criminels, et presque aucune chance d’en sortir vivante, ou au moins en sécurité. Elle sait déjà qu’elle risque le pire aussitôt le pied posé dans cet endroit, Héra ; elle le sait parce que c’est ce qu’on lui a dit, ce sont les insultes qu’on lui a craché en prison, salope, c’est tout ce que tu mérites, te faire violer et buter par les mecs de là-bas. La mort de Logan a presque occasionné une journée de deuil national et aux yeux du monde entier, c’est de sa faute. Pour son argent, pour la notoriété, on a même dit qu’elle était folle. Il lui semble qu’elle soit la seule à détenir la vérité, et si le seul qui la croit reste son frère, il n’a rien pu faire pour la sauver, plaider sa cause n’a servi à rien. On est en train de l’envoyer à l’abattoir. Elle ne s’en sortira pas. Elle qui n’a jamais connu que les flashs, les dorures, l’argent et cet étrange pouvoir qu’elle n’a jamais véritablement détenu, c’est dans un gouffre sans fond qu’elle plonge maintenant, laissant implacablement sa douleur, sourde, profonde, secouer ses épaules de petits sanglots de souris.

Elle est cachée dans un recoin du bateau. Elle en profite, des quelques heures dont elle peut bénéficier loin des autres, où elle se sentirait presque en sécurité. Quelque gouttes d’innocence, encore, parce qu’elle sait qu’ensuite, elles glisseront sur ses épaules sans qu’elle puisse s’en imprégner, comme la pluie sur les ailes d’un oiseau. Aujourd’hui, sa vie s’effondre, et Héra n’a jamais été prête à l’appréhender. Elle n’aurait jamais cru qu’une telle tragédie pourrait lui tomber dessus, ça n’arrive qu’aux autres ça normalement, et c’est sa terrifiante naïveté qui l’a toujours convaincue que seuls les coupables étaient jugés, pas les innocents. Et pourtant, elle est là. A cacher son visage derrière ses longs cheveux blonds, à dissimuler sa peur, son chagrin et cet étrange désespoir qui lui broie le coeur à chaque kilomètre que le bateau fait vers sa décadence, à ne rien montrer des longues larmes qui roulent silencieusement sur ses joues. Et toute à son égoïste introspection, elle n’entend pas les pas timides qui se rapprochent d’elle, jusqu’à ce qu’une voix résonne, beaucoup trop douce pour qu’elle pense entendre une criminelle.

« Bonjour, excuse-moi de te déranger... » Elle mentirait si elle prétendait ne pas avoir légèrement sursauté, et quand elle tourne la tête, c’est une jeune femme mate qui l’observe, sans animosité. Elle est très belle, elle a de longs cheveux noirs. Et elle s’approche d’elle comme on tenterait d’apprivoiser un chaton sauvage, inhabitué au contact des êtres humains. Quelque part, elle n’est pas loin de la vérité. Les vrais échanges, Héra ne les connait pas. « Je ne te veux aucun mal, rassure-toi. Il paraît qu’ici, nous sommes tous logés à la même enseigne. Alors autant essayer de se soutenir et d’accompagner ceux qui se sentent le plus mal, non ? » Oh, comme elle en aurait envie, Héra. De s’effondrer une bonne fois pour toutes dans les bras de cette fille, de pleurer toutes les larmes de son corps, de crier ce qu’elle est incapable de dire depuis des jours, qu’elle n’a rien fait, rien du tout, qu’elle mérite pas cette punition. La jeune femme s’assoit, mais Héra ne bouge pas ; recroquevillée contre le mur de métal, elle se contente seulement d’essuyer rageusement ses joues trempées.

« Je m’appelle Nagini. Et toi ? » Ses efforts sont terriblement louables. Elle ne peut pas lui dire de s’en aller et de la laisser tranquille, elle n’en a pas du tout le courage, Héra. Tout ce qu’elle voudrait, c’est ne pas être ici. Alors elle répond, même si sa voix n’est qu’un filet balbutiant, larmoyant, malheureux. « Héra. » Que peut-elle dire de plus ? Que peut-elle bien raconter, elle n’a pas envie de poser de questions pas envie de demander pourquoi elle est là cette fille, ce qu’elle a fait pour se retrouver ici, parce qu’elle est encore convaincue d’être la seule innocente de ce bateau, la seule qui n’ait rien fait. Alors qu’elle serre ses genoux contre elle, la jeune femme réfrène ses larmes, le plus possible. « Les criminels s’entraident pas, murmure-t-elle finalement, sans lever le nez. Je devrais pas être ici, je veux pas y aller, j’ai pas… j’ai pas mérité ça, moi.  » Et la suite est pitoyable, quand elle plonge la tête au creux de ses bras, refusant cette main qui lui est tendue, parce qu’elle ne peut rien accepter, de personne. « Je veux rentrer à la maison. » Comme si c’était possible.  
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Nagini Kapudia

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MessageSujet: Re: Don't you cry no more ft. Héra   Don't you cry no more ft. Héra EmptyLun 25 Nov - 2:56

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7/11/2019 ─ « C’est un joli prénom, ça, Héra. Comme toi. », blonde aux yeux bleus, un mélange souvent détonant. Elle répond sur un ton qu’elle désire rassurant. Nagini, elle ne veut pas brusquer son interlocutrice, ni lui faire peur. C’est pour ça qu’elle lui fait ce compliment. Sincère et sans aucune arrière pensée. Elle n’est pas comme ces brutes qui n’ont aucune considération pour les femmes. Elle veut sincèrement aider Héra à au moins se sentir un peu mieux, sans rien attendre en retour. Parce qu’elle la comprend. Elle comprend sa souffrance, son désir de retourner chez elle et de tout oublier. Faire comme si rien ne s’était passé. Mais voilà, c’est impossible. On ne revient pas en arrière, on ne peut pas faire demi-tour. Quand bien même, on espère et on prie très fort. Il faut se rendre à l’évidence et accepter que ça ne marche pas comme ça. Mais c’est plus facile à dire qu’à faire. Toujours. C’est beaucoup une question de volonté. Nagini en est persuadée. Il faut se donner la peine, se motiver. Mais les circonstances n’aident pas forcément. Et c’est le cas, en ce moment… Est-ce qu’il est possible de se trouver encore plus au fond du trou que ça ? L’Indienne se dit que non, il ne peut y avoir plus déstabilisant que de voyager vers une destination inconnue. Vers un endroit où tu ne sais pas à quelle sauce tu vas être mangé. Et où tu ne sais pas comment sont les gens.

Nagini se cale tant bien que mal contre le mur du bateau. Ses doigts entrecroisés pour joindre ses mains et prendre un minimum de place. Elle ne veut pas imposer sa présence à la blonde. Mais pour autant, elle n’a pas non plus envie de la laisser toute seule. Pas dans son état actuel. Ce serait criminel et ça, elle ne l’est pas malgré le fait qu’elle soit sur ce navire. « Les criminels ont la réputation de ne pas s’entraider, tu as raison. », elle commence après avoir écouté les paroles d’Héra qui se débrouille très bien en anglais. « Mais nous, qu’est-ce qui nous empêche de le faire ? », demande-t-elle en tournant son regard vers elle. Je ne suis pas une criminelle. Et toi non plus, apparemment. C’est ce que cette question sous-entend. Nagini, elle n’a rien fait de mal. Seulement, on ne lui a pas laissé l’occasion de se justifier, de donner sa propre version des faits. Parce que chez elle, c’est comme ça que ça se passe. Elle écoute sa plainte tout en la comprenant. Rentrer, ce mot sonne si doux à ses oreilles. Mais rentrer où ? Désormais, Nagini n’a plus de famille là où elle vivait. Ses parents ne voudront plus jamais d’elle. Elle qui a osé jeter un peu plus de déshonneur sur le nom des Kapudia. Elle qui, d’après beaucoup, mérite complètement ce qui lui arrive.

« Tu sais, je te crois... », commence-t-elle doucement. « Je te crois quand tu dis que tu ne le mérites pas. Que tu ne devrais pas être là et que tu ne devrais pas y aller... », elle soupire, faisant un effort pour conserver une apparence à peu près forte et assurée. « Je pense que je suis comme toi. Nous avons atterri là sans trop savoir pourquoi. », même si dans son cas, Nagini s’est portée volontaire pour embarquer. A réellement choisir, elle aurait préféré que rien de tout ça ne se produise. Elle aurait voulu autre chose, l’Indienne. Que cette belle-famille ne se permette pas de regarder son intimité. Ou qu’elle se contente d’annuler le mariage. Mais tout ça ne risque pas d’arriver maintenant. Ils ont gagné, elle a perdu. Que pouvait-elle faire, de toute façon ? Pas grand-chose. « Rentrer à la maison… », ces mots sonnent si doux. Et pourtant, ils sont si inaccessibles.
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Héra Delacroix

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MessageSujet: Re: Don't you cry no more ft. Héra   Don't you cry no more ft. Héra EmptyLun 25 Nov - 15:00

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« C’est un joli prénom, ça, Héra. Comme toi. »

En temps normal, dans une autre vie, Héra aurait certainement souri à cette remarque, par automatisme. Ce prénom, sa mère ne l'a pas choisi au hasard. Angélique Delacroix a toujours cruellement manqué de culture, mais la reine des dieux, elle savait qui c'était, au moins. Et encore, elle ne sait pas Nagini, que son deuxième prénom ressemble un peu à la sentence que sa génitrice a posé sur son front à l'instant où elle est née : Vénus. La beauté, l'amour, son destin était tout tracé alors qu'elle venait à peine de pousser son premier cri. Une vie entière d'apparat et de mensonges, c'était tout ce qu'elle pouvait trouver. Elle ne s'en est jamais plainte. Quand on lui disait qu'elle était belle, elle souriait et disait merci, songeait pourtant je sais, mais je préfèrerais que tu me dises autre chose. Si elle avait écouté ses propres envies, si on ne les avait pas étouffées dès la naissance, Héra n'aurait jamais choisi ce futur. Elle n'aurait pas arrêté ses études à seize ans, elle aurait travaillé dur pour obtenir le niveau des autres au lieu de laisser nonchalamment chuter ses notes, et elle serait devenue une grande anonyme, avec une carrière qui n'aurait fait que sa fierté à elle. Comme quoi on a pas ce qu'on veut dans la vie ; sinon, elle n'aurait pas été balancée dans ce bateau, direction l'île. Alors elle ne sourit pas, Héra. Elle ne lève pas vraiment la tête non plus, et si cette fille n'a pas l'air agressive, c'est tout de même avec méfiance qu'elle la laisse s'installer près d'elle, parce qu'elle n'a absolument aucune intention de se lier avec qui que ce soit. Purger ces dix ans lui semble totalement impossible, reconstruire sa vie après, impensable. Alors elle se demande bien ce qui la retient de ne pas monter sur le pont pour sauter directement dans l'océan, si ce n'est la peur de le faire.

« Les criminels ont la réputation de ne pas s’entraider, tu as raison. » Alors que doit-elle en déduire ? Quel intérêt cette fille a-t-elle à venir lui rendre visite, est-ce que l'apparente douceur de sa voix et de son visage dissimule en vérité une vipère latente, qui n'attend que de la voir lui sourire pour lui cracher au visage ? Tout ce qu'elle a déjà entendu des centaines de fois, c'est bien fait pour elle, elle l'a cherché. « Mais nous, qu’est-ce qui nous empêche de le faire ? » Coulant enfin un regard timoré vers la brune, Héra espère de toutes ses forces qu'elle comprend bien ce que Nagini sous-entend. Même si ce serait tout de même extrêmement dommage, que les deux jeunes femmes aient toutes les deux été victimes d'une cruelle erreur judiciaire ; elle ne peut pas s'empêcher de se dire qu'elle ne ment pas, cette fille. Naïveté ou excès de confiance, Héra n'en sait rien, peut-être qu'elle a juste envie de se dire que c'est vrai, parce que si ça l'est, il y en a peut-être d'autres sur l'île, des innocents qui ont réussi à se regrouper et qui la protègeront. Qui sait ?

« Tu sais, je te crois... je te crois quand tu dis que tu ne le mérites pas. Que tu ne devrais pas être là et que tu ne devrais pas y aller... » Ça ne doit pas être difficile à rater. Une criminelle n'aurait sûrement pas si peur, les gens qui ont tué ou qui ont trempé dans des affaires louches ne sont pas de petits oiseaux comme elle, cachée et malheureuse, comme si le ciel venait de lui tomber sur la tête. « Je pense que je suis comme toi. Nous avons atterri là sans trop savoir pourquoi. » Elle sait, Héra. Elle sait que des centaines de jeunes femmes auraient voulu témoigner en sa défaveur. Elle sait que c'était un putain de coup monté tout ça, que tous savaient très bien qu'elle n'aurait jamais pu faire ce dont on l'accusait. Vingt et un ans, cinq ans à accepter les paires de gifles, les phrases humiliantes de la plupart de ses amants si beaux devant les photographes et si cruels à la maison, quand ils la traitaient de salope et d'idiote, que les mains se levaient parce que c'était la seule manière qu'ils avaient de dialoguer. La seule chose dont elle se soit rendue coupable le soir ou tout a basculé, ça a été de chercher à échapper à la gifle qui lui aurait fait perdre connaissance. C'est tout.

Et tandis que de longues larmes roulent à nouveau sur ses joues, c'est la voix blanche de Nagini qui résonne, près d'elle. Chaque mot la fait frissonner d'effroi, comme si cette simple phrase la rappelait qu'elle ne peut pas revenir en arrière, que c'est fini. « Rentrer à la maison… » Oui, rentrer à la maison. Personne ne l'attend à New York, juste Miou-Miou, son chat, mais c'est déjà bien, c'était toute sa vie, sa grosse boule de poils, la seule créature dont l'affection était exclusive et sincère vis à vis d'elle. A cette pensée, sa gorge se serre, ses mains tremblent. « J'habitais à New York, dit-elle finalement sans vraiment savoir pourquoi. Sur la cinquième avenue. J'étais mannequin. » Et même si elle arrive à quitter l'île, elle sait que cette époque est révolue à jamais. Qu'est-ce qu'elle va devenir ? « Je... je sais rien faire d'autre, moi, on m'a rien appris, alors... comment je suis supposée m'en sortir là bas, je... je tiendrai pas deux jours. » Ses yeux larmoyants se tournent vers Nagini, parce que si elle, elle la croit, il va pourtant falloir que d'autres l'imaginent menaçante, et c'est loin d'être gagné.

« Toi, tu... on t'a accusée de quoi ? Ta maison, c'était où ? » Et à quel point a-t-elle peur, elle aussi, de débarquer ?
 
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Nagini Kapudia

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MessageSujet: Re: Don't you cry no more ft. Héra   Don't you cry no more ft. Héra EmptyMar 26 Nov - 11:14

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7/11/2019 ─ Elle ne se formalise pas de l’absence de réaction de la blonde. Parce qu’elle la comprend. Nagini est venue parler à Héra parce qu’elle lui semble encore plus terrorisée qu’elle. Mais si son chemin n’avait pas croisé celui d’Héra, l’Indienne serait restée silencieuse, à espérer qu’aucun de ces criminels présumés ne vienne lui chercher des noises. Alors oui, elle comprend cette envie de ne rien dire aux autres, de rester blotti dans son coin en se demandant ce qui va bien pouvoir arriver ensuite. C’est ce qu’elle avait envisagé de faire, après tout. Et ça ne lui aurait pas énormément changé de ses habitudes. Elle à qui on a appris qu’elle n’avait pas à prendre la parole si personne ne lui donnait l’autorisation. Garder la bouche fermée, ça la connaît. Pour le coup, quand elle y pense, ça l’étonne même d‘être aussi loquace avec la blondinette. Mais pourquoi pas, après tout ? Surtout que pour le moment, ça semble se passer plutôt bien. Héra ne lui a pas encore expressément demander de dégager. Alors Nagini, elle reste. Elle en a envie et quelque part, ça lui fait du bien d’avoir trouvé quelqu’un avec qui partager. Quelqu’un qui, en plus de ça, n’a pas un air de psychopathe comme l’ont la plupart des personnes qui sont sur ce bateau. Une innocente. Comme elle. C’est ce qu’elles sont et Nagini estime que c’est une aubaine qu’elles se soient rencontrées avec toutes ces personnes présentes à bord.

Une vipère, Nagini ne l’est pas. Faire du mal à quelqu’un ne lui a jamais traversé l’esprit. Elle arrive même à apprécier son frère aîné malgré les crimes horribles dont il s’est rendu coupable. La brune ne l’a pas vu depuis des années mais elle est persuadée qu’il y a du bon en lui. Il ne peut en être autrement pour son grand-frère, cet homme qui a toujours été proche d’elle. Nagini, elle déteste très peu de monde - voire personne. Même sa belle-famille, elle n’arrive pas vraiment à leur en vouloir. Elle pourrait, ce serait légitime. Mais à quoi bon ? On ne refait pas l’histoire et ça, elle en a bien conscience. Ce qui est fait, est fait. Leur en vouloir, les maudire sur plusieurs générations, ça n’a aucun intérêt.
Quand enfin Héra ose un regard vers Nagini, cette dernière comprend que la blonde a saisi le sous-entendu. Inutile d’en dire davantage. L’Indienne espère seulement que ça va permettre à son interlocutrice de se détendre un peu plus. C’est plus facile pour avoir une discussion un peu plus construite. Nagini ne lui en veut pas de se montrer aussi distante. C’est sans doute comme ça qu’elle se protège et la brune ne peut décemment pas la blâmer pour ça.

Les larmes coulent sur les joues d’Héra et en le constatant, l’Indienne a envie de la prendre doucement dans ses bras, de lui murmurer que ça va aller, que tout va rentrer dans l’ordre… La vérité, c’est qu’elle-même, elle ne le sait pas et elle n’en est pas convaincue. Et puis, elle n’ose pas essayer un contact, Nagini. Certaine que ça va faire fuir celle qui commence doucement à se livrer un peu. Nagini l’écoute, enregistre les informations données. New-York. La brune n’a beau jamais avoir quitté son pays, elle est suffisamment éduquée pour connaître des villes étrangères, surtout quand celles-ci sont aussi célèbres que New-York. La cinquième avenue, en revanche, c’est difficile de se la représenter. Elle voit les grands buildings qui flirtent avec les nuages. Mais aucun quartier trop précis. Alors, elle hoche doucement la tête. Mannequin, ce métier peut laisser penser à Nagini que la blonde aurait plutôt eu une belle vie. Mais elle ignore les subtilités et les faces cachées du show business. Ce n’est pas son monde, à elle. C’en est même particulièrement loin. Deux cultures, deux manières de vivre complètement différentes… Et pourtant, elles se retrouvent au même endroit. « Tu tiendras. », qu’elle assure sans trop savoir comment. « On tiendra toutes les deux parce que… On n’aura pas trop le choix, j’imagine. », elle essaye de la rassurer comme elle peut. Difficile quand celle qui tente de convaincre ne connaît pas davantage de choses sur ce qu’est réellement la vie. Nagini aussi, on ne lui a enseigné qu’une seule chose : être une bonne femme dans la société indienne. En réalité, elle n’est pas plus avancée qu’Héra. Mais elle ne peut pas lui expliquer ça. Sinon, c’est prendre le risque qu’elles s’effondrent toutes les deux.

Nagini le saisit, à travers les yeux humides de l’ancienne mannequin. « Vol de bijoux. », explique-t-elle pour commencer. « Ma belle-famille m’a accusé d’avoir volé des bijoux mais… Je n’ai rien fait. Et ils le savaient. », ça lui fait bizarre de raconter ça à voix haute. C’est la première fois qu’elle le fait depuis les événements et ça la fait légèrement grimacer, Nagini. « C’est juste qu’ils ne voulaient pas… Que leur fils épouse une fille comme moi... », qui n’était plus vierge... Mais elle se retient de l’ajouter, la brune. L’acte charnel n’est pas coupable de cet hymen déchiré. Elle en est persuadée. Parce qu’elle n’a jamais fait l’amour. A personne. Elle se réservait pour celui qui aurait dû être son mari parce que c’est comme ça que c’est censé se passer. « Ma maison… Elle était à New Delhi, en Inde. », elle répond en soutenant le regard de la jeune femme à ses côtés. « Il n’y a plus rien pour moi, là-bas. », une violente réalité qu’elle se répète en boucle dans sa tête, avec l’espoir de l’accepter. « Il y a quelqu’un, sur l’île… Mon frère aîné. Je… J’espère le retrouver. », elle mise beaucoup sur cet espoir.
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MessageSujet: Re: Don't you cry no more ft. Héra   Don't you cry no more ft. Héra EmptyJeu 28 Nov - 18:23

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Pourquoi parle-t-elle de New York Héra, elle n’en sait trop rien. Parce que la ville lui manque déjà, sans doute ; ou peut-être pas, il y avaient des choses qu’elle n’aimait pas du tout là-bas. Le bruit perpétuel pour commencer, malgré le double-vitrage dans son immense appartement. Par contre, elle adorait les lumières. A travers les grandes baies-vitrées, toute la ville, magnifique et lumineuse, s’étendait sous ses yeux. Héra a peur du noir. Le noir, ça n’existait pas à New York, pas où elle vivait en tout cas. Aux pieds de son immeuble s’étendait Central Park, et si elle ne s’y était pas souvent promenée, elle aimait regarder depuis son balcon les gens se tenir la main, aller et venir, certains courant avec des attaché-case, d’autres s’allongeant dans l’herbe ; c’était une belle vie qu’elle menait, de celles qu’on lui avait promis dès l’enfance, au prix de sacrifices invisibles qu’elle n’a jamais été capable de voir. Son intégrité, sa dignité, ses rêves, son enfance dérobée à l’aube de ses quatre ans quand on a posé un premier pinceau à maquillage sur ses petites joues rebondies. Elle allait devenir une reine, disait sa mère. Et une reine ne va pas  jouer dans la boue avec les autres enfants. Une reine, c’est fait pour être belle et uniquement.

D’aucun auraient eu un peu de recul sur cette existence morne, triste et sans but auraient peut-être eu un peu de peine pour la petite blonde recroquevillée contre la paroi de métal. Car on ne lui a jamais vraiment laissé le choix, après tout ; et on ne lui a pas donné les armes nécessaires pour se battre contre la cruauté du monde. Elle vivait au-dessus de tout ça, au-dessus des problèmes normaux des gens normaux. Elle n’avait qu’à sourire pour être entendue mais non écoutée, elle n’avait qu’à se déshabiller pour obtenir tout ce qu’elle voulait. Tout ce que sa mère voulait pour elle, en fait. Héra l’a toujours vue comme une femme bienveillante, jusqu’au procès. Ce procès datant d’une poignée de jours, scellant son destin pour les dix années à venir, où cette femme lui a craché au visage qu’elle n’était plus sa fille et qu’elle ne le serait plus jamais. « Tu tiendras. »

La voix de la jeune femme lui fait de nouveau tourner la tête, quitter le tourbillon bouillonnant de ses pensées. Croit-elle vraiment qu’elle tiendra ? Qu’elle en sera capable ? Elle n’en sait rien, elle essaie seulement de la rassurer. Ça ne marche pas. Héra a toujours été stupide mais lucide, dans certaines mesures. Notamment la survie ; elle qui n’a jamais su ne serais-ce que faire cuire une assiette de pâtes, qui n’arrivait pas à attraper son chat quand il faisait des bêtises dans l’appartement, comment pourrait-elle imaginer chasser, survivre dans cet endroit ? Et se défendre ? Elle  n’a  jamais frappé personne. C’était toujours dans  l’autre sens. « On tiendra toutes les deux parce que… On n’aura pas trop le choix, j’imagine. » Un choix, il y en a bien un autre, celui de grimper les escaliers métalliques en courant et sauter dans  l’océan, laisser la nature faire le reste. Sans doute ce sort serait-il bien plus enviable que de passer dix années sur une île, mais Héra a peur. De tout. De tout le monde. Et de la mort encore plus. Et plutôt que de penser à ce que l’avenir lui réserve, si elle mourra demain ou dans quelques mois, Héra préfère lui poser des questions, à elle. Qu’elle lui fasse oublier momentanément ce cauchemar, elle a envie de savoir.

« Vol de bijoux. » Envoyée sur l’île pour… des bijoux ? Héra écarquille doucement les yeux, quitte l’abri de son mur. Cette fille n’est pas dangereuse. Si elle est calme et silencieuse, si elle ne pleure pas et reste digne, dans ses prunelles sombres brille la même lueur que la sienne, celle de la crainte du futur et de tous ces nouveaux repères à prendre. Tout ça pour des bijoux. « Ma belle-famille m’a accusé d’avoir volé des bijoux mais… Je n’ai rien fait. Et ils le savaient. » Alors pourquoi ? Pourquoi l’avoir accusée, pourquoi l’avoir envoyée ici ? Les  pays tout à l’est, elle n’y est jamais allée Héra, elle n’en connait aucun usage, aucune coutume. L’idée même que l’irrespect de certaines traditions pourrait conduire à ce genre de condamnations la dépasse totalement. Elle peine à y croire. « C’est juste qu’ils ne voulaient pas… Que leur fils épouse une fille comme moi... » Pourtant elle a l’air très bien, Nagini. Elle est jolie, elle a une voix douce, elle est gentille, elle se tient droite à côté d’elle comme si on l’avait obligée à vivre avec une grande règle attachée dans le dos. Quels critères n’avait-elle pas pour se retrouver enchaînée, condamnée ? « Ma maison… Elle était à New Delhi, en Inde. Il n’y a plus rien pour moi, là-bas. »

Il n’y a rien pour elle à New York. Comment, c’est l’Inde ? New Dehli, est-ce que c’est joli ? Les seules images qu’elle a vues de ce pays, c’étaient dans les quelques films qu’elle a regardé, les quelques photographies. Une exposition peut-être aussi, mais entre une belle photo et la réalité, il y a parfois un gouffre. « Il y a quelqu’un, sur l’île… Mon frère aîné. Je… J’espère le retrouver. » Alors elle a quelqu’un. Elle aura quelqu’un pour la protéger. Si Damien avait été condamné à la rejoindre sur l’île, Héra n’aurait rien eu à craindre. La jeune femme soupire, sèche doucement ses larmes. A quoi bon pleurer, de toute manière, son destin est déjà scellé. « Moi aussi j’ai un frère. » Et oh, comme il lui manque aujourd’hui. Glissant une main dans ses longs cheveux blonds, Héra sourit. C’est un sourire cassé, fragile, mais cette fille est en train de la sauver. Se lamenter ne servira pas à grand chose. Et elle aussi, elle a envie de parler. « Il s’appelle Damien. C’est mon grand frère, il est très intelligent. Il travaille à la NASA, sur les vaisseaux spatiaux. » Ses yeux brillent quand elle parle de lui, car si Héra a bien une fierté, c’est Damien.

« Il a tout essayé, au procès. C’est lui qui a trouvé mes avocats, il a témoigné devant la Cour, mais… ça a pas marché. Regarde-moi, tu crois vraiment que j’aurais pu… tuer quelqu’un ? » Parce que c’est de ça dont on l’a accusée, après tout. Ses lèvres tremblent à cette simple pensée. « Tout le monde a cru l’accusation pourtant, j’étais… j’avais préparé ça, je l’ai volontairement poussé dans les escaliers, je l’ai fait exprès… c’était mon mec, pourquoi j’aurais fait ça ? Parce qu’il me frappait ? » Sans s’en rendre compte, Héra divague, digresse, ça ne doit pas l’intéresser Nagini, mais c’est bien plus pour elle que pour l’indienne qu’elle parle, tout de suite. Elle se revoit devant cette maudite barre. Impuissante. « J’avais l’habitude. Je l’aurais  jamais tué pour ça. »
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Nagini Kapudia

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MessageSujet: Re: Don't you cry no more ft. Héra   Don't you cry no more ft. Héra EmptyMer 11 Déc - 18:16

Don't you cry no more


7/11/2019 ─ New Delhi, c’était beau, majestueux... Et doré aussi, dans les quartiers les plus riches de la capitale indienne. Elle se souvient des quelques palais typiques bâtis dans la ville. Nagini a sincèrement aimé cet endroit. Elle a aimé son pays, sa famille et les quelques fréquentations extérieures qu’elle avait. Elle n’était pas à plaindre. Là-bas, il y avait des pauvres, des gens appartenant à des castes inférieures qui étaient - et qui sont encore - beaucoup moins bien lotis qu’elle. Quoi qu’aujourd’hui, elle peut se permettre de penser l’inverse. Eux ont encore une famille, après tout. Ils sont parmi les leurs alors qu’elle, elle est bien loin de tout ça, maintenant. Loin des siens, loin de ce qu’elle a toujours connu. Elle n’est pas prête pour cette vie. Personne n’a jamais pensé ou envisagé de l’y préparer. Parce que personne ne penserait que ça se terminerait comme ça. Et pourtant… Nagini a envie de pleurer en pensant que ses parents doivent la hair. Mais elle se retient. Elle n’a pas le droit. Elle n’a pas le droit de flancher après ce qu’elle a dit à Héra. La brune doit se montrer forte même si elle est aussi effrayée par l’inconnu et cette nouvelle vie qu’elles vont devoir subir. Alors quand la blonde tourne de nouveau la tête dans sa direction, Nagini fait tout ce qu’elle peut pour être cohérente avec ses propres paroles, affichant autant que possible une allure qu’elle souhaite confiante. Elles vont s’en sortir.

Elle n’a absolument aucune idée de ce qui les attend une fois qu’elles seront sur place. L’Indienne a peur rien qu’à l’idée d’y songer. Mais ce qui lui donne la force d’y croire, c’est de se dire qu’elle va retrouver son frère. Elle va revoir Shanti et il va être là pour elle. Tout comme l’inverse, dans la mesure de ses moyens et de ses compétences. C’est aussi ça, l’avantage de Nagini. Savoir qu’elle a déjà quelqu’un qui est sur place. Quelqu’un qui connaît les lieux. Quelqu’un qu’elle espère encore pouvoir appeler : une famille. Une vraie, une authentique. Loin de ceux qui l’ont jeté parce qu’elle a eu l’audace d’avoir une passion durant sa jeunesse - et encore maintenant. Loin de ces gens traditionnels qui n’ont même pas pris la peine d’envisager qu’il puisse y avoir une autre raison que « faire l’amour » pour expliquer un hymen déchiré. Loin de ceux qui ont fait son éducation pour ensuite lui dire qu’elle est un déshonneur pour la famille. Héra semble étonnée que des gens puissent refuser un mariage, au point de se détacher un peu de son mur. Mais elle n’a pas tous les tenants et les aboutissants de cette histoire. Nagini pourrait lui expliquer mais elle n’en a pas l’envie. Pas maintenant. Peut-être plus tard si elles ont l’occasion d’en reparler de nouveau. Dans l’immédiat cependant, elle préfère passer à autre chose, à un autre sujet.

Elle lui parle de Shanti. Et contre toute-attente, ça fait réagir Héra. Elle aussi, elle a un grand-frère. Elle sourit quand elle commence à en parler et ça fait plaisir à Nagini. L’Indienne voit bien que ce n’est pas un sourire franc et éclatant mais c’est un début. Alors intriguée, elle écoute. « Ton frère est déjà allé dans les étoiles ? », elle demande, curieuse. Héra lui dit qu’il travaille à la NASA, sur les vaisseaux spatiaux. Il est peut-être mécanicien, peut-être que les seules fois où il monte à bord, c’est quand ils sont à l’arrêt et à l’abri pour vérifier qu’il n’y a aucun problème. Ou peut-être que c’est complètement autre chose. Nagini, elle préfère imaginer que c’est encore plus grand. Qu’il est astronaute, pourquoi pas. Après tout, ils travaillent bien sur leurs vaisseaux même dans l’espace, non ? C’est ce qu’elle pense, en tout cas. Mais en soi, elle n’y connaît absolument rien. Ce n’est pas du tout son domaine ; si toutefois, elle en a déjà réellement eu un de prédilection. Mais elle n’est pas débile pour autant et elle voit bien toute l’admiration qu’Héra a pour son frère, Damien - puisque c’est ainsi qu’il se prénomme. C’est flagrant quand elle en parle. Ses yeux pétillent et elle n’a que des compliments envers lui.

Et puis, ça commence à déraper un peu. Elle lui raconte qu’il a tout fait pour elle lors de son procès. Il a trouvé les avocats, il a témoigné en sa faveur, bref, il était le seul à croire en l’innocence d’Héra. Nagini écoute le reste sans broncher et au final, ça lui fait de la peine. « Non, je ne pense pas que tu aurais fait ça. Je pense que… Que c’était un accident. Un vrai. », répond-elle sans trop savoir quoi ajouter de plus sur le coup. Elle se faisait frapper.Et ça devait être récurrent puis qu’elle affirme en avoir l’habitude. Tout ça, ça dépasse Nagini. La brune ne sait pas trop quoi faire. Elle a envie de l’aider. Pendant un instant, elle envisage de la prendre dans ses bras, pour la réconforter. L’Indienne commence à ouvrir les siens et à s’approcher… Avant de se raviser. Mauvaise idée, se dit-elle. « Je suis désolée pour tout ça. Je ne sais pas quoi te dire... », si ce n’est qu’elle ne le mérite pas mais ça, Héra est déjà au courant. Alors à part pour enfoncer le couteau dans la plaie, ressortir cette phrase semble totalement inapproprié pour Nagini. Alors elle reste plantée, à côté d’elle, sans trop oser bouger, ni parler.
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Héra Delacroix

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MessageSujet: Re: Don't you cry no more ft. Héra   Don't you cry no more ft. Héra EmptyDim 15 Déc - 17:11

Don't you cry no more


Héra se rappelle de cette scène de cauchemar, comme si elle avait eu lieu la veille. Si elle est pourtant incapable de se souvenir du motif premier de la dispute, elle se rappelle de tout le reste. Logan était un homme adoré par le public, adulé par la presse, déifié par ses pairs. Sa carrière était un succès phénoménal, et ses talents d'acteur, incontestable. Un homme bien sous tous rapports, qui faisait rire ses fans sur les plateaux de télévision, qui donnait aux oeuvres caritatives, payait ses impôts sans broncher et regardait sa petite amie comme si elle était le trésor le plus précieux au monde, lorsque les caméras et les appareils photos étaient braqués sur eux. Sa mort a choqué l'Amérique entière, et a même dépassé les frontières. Il était un faiseur de chef d'oeuvres, son nom à lui-seul sur une affiche de cinéma suffisait à attirer les foules dans les salles sombres. Quand elle a été jugée, l'opprobre a été encore pire que tout ce qu'elle a pu imaginer. Héra avait déjà reçu des menaces de mort, des insultes, mais jamais à cette échelle, jamais dans plusieurs langues, et aucune de ses actions n'avait connu le traitement médiatique que son procès. Parce que Logan était l'homme parfait et elle, la femme opportuniste et vénale qui avait fini par le tuer.

Alors comment auraient-il pu écouter le plaidoyer de son avocat qui décrivait cet ange tombé du ciel comme un homme violent, manipulateur, exigent, alcoolique et drogué jusqu'à l'os ? Les pupilles de Logan étaient dilatées par la cocaïne ce soir-là, elle se rappelle de ses gestes quand elle a tenté de s'enfuir et que la main immense de l'acteur s'est refermée sur son poignet. J'crois pas t'avoir autorisé à partir. Plaider sa cause, lui demander de la lâcher, tout était inutile. A ses yeux, elle n'était qu'une chienne qui avait eu l'audace de le mordre, et quand ses yeux sombres ont poignardé les siens elle a su qu'il irait beaucoup plus loin que d'habitude. T'as vraiment cru que tu pourrais te foutre de ma gueule comme ça ? Non, elle  ne l'a jamais prétendu d'ailleurs, tout comme elle n'a jamais prétendu l'aimer non plus. T'as oublié ta place apparemment mais bouge pas, ça va te plaire. Et cette main trop large, si belle d'après les magazines, qui a frappé sa joue blanche sans qu'elle puisse tenter d'en réchapper. Quand elle l'a fait, elle a été condamnée.

« Non, je ne pense pas que tu aurais fait ça. Je pense que… Que c’était un accident. Un vrai. » Voilà au moins une personne capable de la croire. Pourquoi personne d'autre ne l'a pu à ce moment-là ? Quand il a fallu décrire la scène et que sa petite voix tremblotante, hachée, a juré qu'elle avait simplement couru, qu'elle ne l'avait pas poussé ? Qu'elle ne l'avait pas fait boire avant pour que ce soit plus facile de l'éliminer ?

Et le pire dans tout ça ? C'est que l'accusation n'a pas raté ses blessures à elle. Et qu'elles ont justifié son meurtre.

Il la frappait, alors elle s'est vengée, votre honneur.

« Je suis désolée pour tout ça. Je ne sais pas quoi te dire... » Elle a bien vu ces bras se tendre, Héra aurait sûrement tout donné pour que ce geste aille jusqu'au bout. Mais consciente du malaise de la jeune femme, elle secoue la tête. « Y'a rien à dire, soupire-t-elle tristement, des larmes plein les yeux. C'est comme ça, de toute façon je survivrai pas là-bas. » C'est sûrement cette idée qui l'effraie le plus. Si deux innocentes se trouvent sur le même bateau, quel est le pourcentage, là-bas, de victimes de cruelles erreurs judiciaires ? Sera-t-elle capable de trouver des appuis, en aura-t-elle seulement l'envie ? Tout son futur est jalonné d'incertitudes, maintenant, et si elle se doute que son désespoir doit être terriblement inconfortable pour l'indienne installée près d'elle, elle n'y peut rien. C'est comme ça. Sa vie ressemble à la pire des fatalités. « Pourquoi elle voulait pas de toi, ta belle-famille ? » Pour l'envoyer en exil, il a bien fallu qu'elle fasse quelque chose  non ? Consciemment ou inconsciemment ? Si écouter Nagini parler de sa vie peut l'aider à relativiser sur la sienne, alors Héra peut toujours essayer.
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MessageSujet: Re: Don't you cry no more ft. Héra   Don't you cry no more ft. Héra EmptyDim 29 Déc - 7:14

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7/11/2019 ─ Peu importe que les gens soient innocents ou coupables. Quand ils finissent sur ce bateau, c’est qu’ils n’ont pas eu la meilleure des vies. C’est au moins ce que chacun peut se dire en regardant les autres. Pas certain que ce soit réellement rassurant, cela dit. Parce que ça laisse penser que beaucoup de personnes ont une vie peu enviable. Et finalement, c’est ce qui rend encore plus incompréhensible le fait que deux jeunes filles comme elles se retrouvent dans cet endroit. Pourtant, c’est ainsi. Aux yeux du monde entier, elles ne sont que des vulgaires criminelles. Alors qu’aucune d’entre elles n’aurait réellement pu faire de mal à une mouche. Mais ça, plus personne ne s’en soucie, désormais. Pour tous ces gens, là, dehors, elles ne sont que des reliques du passé. Des mauvais souvenirs qui ne tarderont pas à devenir flous, avant de complètement disparaître de leur mémoire. Le cœur de l’Indienne se serre brutalement quand elle y pense. Cette réalité, cette évidence qui fait petit à petit son chemin dans son esprit, ça lui fait mal. Aux yeux du monde entier, elle est tout simplement morte. Et peu importe qu’elle revienne quand elle aura atteint l’âge de trente-et-un ans. Elle est persuadée que jamais plus personne ne va vouloir d’elle, là-bas. Et surtout pas sa famille. Elle réprime une larme. Surtout : rester calme, digne et fière devant la blonde. Nagini doit lui montrer la voie.

Oui, pour elle, Héra est innocente. Mais ça ne l’avance pas plus pour autant. Nagini n’est ni juge, ni juré alors au final, peu importe ce qu’elle pense parce que ça n’a aucune chance d’avoir le moindre impact concret dans la vie de l’Américaine. Et c’est sans doute ça qui attriste le plus la brune. Elle ne peut rien faire. Contrairement à ces gens qui auraient pu prendre la peine de la croire lors de son procès mais qui, à l’inverse, ont plutôt choisi de faire confiance à la réputation d’homme parfait de son mari. Mais Nagini n’a pas vraiment son mot à dire, dans tout ça. Elle aurait souhaité l’aider pourtant, sincèrement. Avec des paroles ou n’importe quoi d’autre. Hélas, Héra a raison : il n’y a rien à dire. Et c’est bien là le problème. Finalement, Nagini aurait peut-être dû aller jusqu’au bout de son geste. Ces derniers sont parfois plus parlants, plus efficaces que tous les mots du monde. Pourtant, elle n’a pas osé ; persuadée qu’elle est de gêner la blonde, d’entrer dans son espace vital pour qu’à la fin, elle s’enfuit. « Tu survivras parce que je suis certaine que tu es bien plus une battante que tu ne le penses. », elle prononce ces paroles pour tenter de lui donner espoir. Cette île, elles la voient comme étant la fin de toutes choses. Mais… Et si elles se trompaient ? Si c’était plutôt l’occasion d’un renouveau ?

Cette pensée peut paraître complètement folle mais en y réfléchissant, elles ne sont plus à ça près. Elles ne sont probablement pas les seules innocentes à finir injustement sur cette île. Aucun système judiciaire n’est infaillible et c’est pour cette raison qu’il n’est pas impossible qu’elles trouvent finalement quelques alliés. Nagini commence à être un peu plus sereine… Jusqu’à ce qu’Héra lui pose la question qu’elle ne voulait pas entendre. Pour autant, maintenant que c’est demandé de vive voix, elle se voit mal simplement se taire et refuser de lui répondre. Ce serait mal venu alors que la blonde a eu le courage de se livrer à elle. Nagini respire un grand coup, prend son courage à deux mains et commence à parler. « Ma belle-famille ne voulait plus de moi parce que… Je ne suis plus vierge... », explique-t-elle en baissant soudainement les yeux vers le sol. « En Inde, les mariages arrangés sont une tradition, tout comme l’idée de rester pure jusqu’au mariage. », comprenez par là : ne pas avoir eu de relation sexuelle. « Mais je n’ai jamais fait l’amour avec un homme, moi… C’est juste que. J’avais une passion. La gymnastique et… Je crois que j’en ai tellement fait quand j’étais plus jeune que… ça a... », elle s’arrête quelques secondes, n’osant pas aller au bout de sa phrase. « Rompu mon hymen. », finit-elle rapidement après avoir pris une nouvelle respiration pour se donner le courage de terminer. Actuellement, c’est Nagini qui est pitoyable et elle en a conscience. C’est pour ça qu’elle n’avait pas envie de parler de tout ça.
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