i craved the chaos

« pourquoi lui? » elle lui demande, poing fracassant la table de la cuisine. elle tente de lui faire comprendre qu’il est trop jeune, qu’il a encore trop à apprendre, que ce serait cruel de tout lui prendre. et pourtant, il est immuable, cet homme qui te sert de père. il n’y a pas place à la discussion, tout est noir ou blanc dans son monde. dès ton premier souffle, ta destiné était déjà bien tracée, du moins, à ses yeux. fils de yakuza, yakuza toi-même par défaut, sans marge de manœuvre ni possibilité. suivre au doigt et à l’œil, c’était ta seule responsabilité. tu as cinq ans lorsque ton père, hitoshi, te traîne dans ce qu’il considère son « quartier des affaires ». et toi tu t'émerveilles, devant ces enseignes que tu ne sais pas encore  lire, face à ces néons arc-en-ciel qui tapissent les murs de béton d'un nuancier pastel. innocence déplacée dans ce lieu de déchéance prisée.

tintement de verres, rires gras qui s'élèvent. œillades entendues entre les hommes présents dans la salle, et ton père trinque à ton destin, ce que tu ne comprends pas. toi, tu as les yeux rivés sur le kimono de la jeune femme assise à tes côtés et tes doigts indiscrets courent sur l'étoffe, geste qu'elle remarque sans toutefois en faire un plat. c'est quelque chose qui t'avait toujours intrigué, les geishas. ces dames qui te semblaient tout droit sortie d'un dessin animé, ces femmes d'une grâce indescriptible, nées pour divertir et amuser.

tu as dix ans lorsqu'on t'enfile un kimono, qu'on peint ton visage d'un blanc nacré et qu'on t'affuble d'une perruque. le reflet que tu renvoies dans la glace n'est aucunement celui d'un jeune homme de dix ans, plutôt celui d'un jeune homme efféminée, maïko apeurée. entraînement du crépuscule à l'aube, sans répit pour ton petit corps déjà meurtri. mais c'est ce que papa veut. et c'est ce que tu fais, sous l'oeil réprobateur de ta mère, sakumi. parce qu'elle sait que ce kimono n'est qu'un artifice, que tu n'es que l'agneau qui sera au centre de ce sacrifice. elle voit les plumes être arrachées une à une, tes ailes se dégarnisse. et elle tente de les rafistoler avant que tu ne sois plus en mesure de voler.


tu as douze ans. tu aurais dû être avec des amis, à te soucier des aléas de la vie d'un préadolescent. à faire des mauvais coups dans les rues d'osaka, dans l'espoir que personne ne mette la main sur vous. mais à tes douze ans, tu faisais déjà tes premiers clients, sous l'oeil inquisiteur de ton géniteur et de la geisha qui t'avait entraîné. tu revenais aux aurores, retirais le maquillage et profitais de ces quelques heures pour reprendre des forces avant de t'asseoir sur les bancs d'école. école que tu fréquentais de moins en moins, et toi, qui devenait de moins en moins fréquentable. sakumi qui motivait les absences sans même poser de questions, jusqu'à ce que tu sois expulsé sans réelle raison.

tu avais douze ans quand le temps s'est arrêté. quand l'image s'est entachée. monde idyllique que tu tenais au bout de tes bras, il vole en fumée en un seul claquement de doigt. « tu peux partir avec lui. mais ce sera le double. » instant de panique qui s'empare de ton cœur, alors que ton père te fait signe de les suivre. échanges soufflés à la va-vite, à l'écart des oreilles indiscrètes. et la porte se referme. le silence se fait pesant. et les mains qui s'accrochent à tes hanches, par-dessus l'étoffe, te transpercent à la manière d'un couteau. et tu aurais voulu crier, t'opposer et l'envoyer au plancher. tu aurais simplement voulu bouger, corps tétanisé. non seulement il arrache la dernière plume, mais c'est de l'aile au complet dont il s'empare. et ton âme entière se consume, larmes qui coulent, regard qui s'embrume.

tu as douze ans la première fois qu'on te passe sur le corps. et ce n'était que le début d'une longue descente aux enfers.

trois ans. c'est le temps que ça a pris avant que tu ne t'opposes, que tu en trouves enfin la force. c'est le temps que ça t'as pris pour mettre un plan en place, pour que la pièce cesse de tourner au noir lorsqu'on t'y enfermait. trois minutes. c'est le temps que ça a pris pour que tes mains se teintent de carmin, que ton kimono s'imbibe et que l'odeur de fer n'emplisse la pièce. trois heures, c'est le temps que ça t'as pris pour cacher le corps, effacer les traces et tomber face à face avec ta mère. confiance mutuelle, secret partagé dans le silence, secret qu'elle garderait jusque dans sa tombe.

trois hommes. c'est le nombre de victime que tu as faites avant de te faire pincer, à tes dix-sept ans. avant que la police ne se ramène et t'extirpe de ce qui était déjà ta prison. trois secondes avant que tu comprennes qui avait vendu la mèche. cœur qui se fend en mille morceaux, mère qui s'effondre et qui tourne le dos. secret bien vite envolé et dispersé, comme ces plumes qui autrefois couvraient tes ailes.

i know exactly how the rule goes: put my mask on first. no, i don’t want to talk about myself - tell me where it hurts. i just want to build you up, build you up ’til you’re good as new and maybe one day i will get around to fixing myself too.

roue qui tourne. retour à la case départ. s'assimiler pour mieux survivre. c'est le seul moyen que tu as trouvé, la seule chose qui te rappelait un tant soit peu cette vie que tu avais connue, puisque c'était la seule chose qui t'était encore familière. arrivée forcée sur l'île, retour à la prostitution tout à fait volontaire. parce que c'est ce que tu faisais de mieux. c'est tout ce que tu savais faire. et si ça pouvait sauver des vies, si pour une fois tu pouvais te rendre utile, tu ne dirais pas non. peut-être qu'un jour ces ailes repousseront.

Félicitations !

Nikita Saito, bienvenue sur l'île !

Mais jpp de toi ?! C'est quoi cette fiche ? C'est quoi cette souffrance ? C'est quoi ce père ???? Genre ! Putain, les Saito et les pères quoi, la pire histoire du monde Cette fiche est si bien écrite, et genre je l'ai dévoré, et ça m'a fait tellement mal au kokoro. J'suis pressée de le voir évoluer sur l'île en tout cas

Bravo pour ta validation petit délinquant. Maintenant que ta fiche est terminée, il est temps de poser définitivement tes valises, de t'installer et de commencer à jouer.
Pour commencer, tu peux vérifier que le staff a bien fait son boulot, et vérifier que ton avatar a été réservé dans le bottin, et que ton personnage a été recensé dans son pays d'origine et sur la date de son arrivée. Si tu ne vois pas ton nom sur un des trois sujets, n'hésite pas à MP un des membres du staff, on t'en voudra pas, loin de là
Une fois ça fait, tu peux aller poster ta fiche de lien et ta première fiche d'activité RP. Si besoin est, tu peux aussi aller poster un pré-lien si t'as une idée bien précise de ce que tu veux.
Voilà, maintenant t'es paré pour commencer à jouer.
Tu peux désormais aller voir ce qu'il se passe dans ton gang (intrigues ou tea time sur les autres gangs) dans le forum qui lui correspond dans la partie "A la file indienne".
Hésite pas non plus à passer dans le flood et les jeux ainsi qu'a voter sur les top-sites.

Bon jeu parmi nous !