enthropy
THE CORNERS OF MY MOUTH SUFFER TOO MUCH BLOOD
FROM BITING MY LIPS
t h r e elui. eux. jeju-do. ça commence comme ça.
simplement eux, leurs mains dans les siennes.
mais il n’a rien d’autre, juste ça.
souvenirs flous, visages absents, mémoire ancienne.
la plage au loin, le bruit des vagues, et des mots oubliés.
le bruit des vagues, et soudainement le vide dans ses doigts gelés.
o n eil est toujours seul. silencieux.
les services s’inquiètent pour lui.
gamin qui ne parle pas, plus, c’est malheureux.
et il ose pas dire qu’il doit retourner là-bas.
qu’ils vont venir le chercher, ils lui ont promis.
il n’y a plus personne là-bas.
t w oil n’ose pas dire grand chose, gamin timide.
parce qu’il est encore jeune après tout.
trois ans seulement et des sourires candides.
mais ils lui assurent une nouvelle vie.
parle des enfants déjà avec eux, ça vaut le coup.
et lors qu’on attrape ses petites mains, au final il sourit.
s e v e nen tout, c’est le nombre d’enfants qu’ils sont.
un peu trop au début, il n’ose pas parler, non.
mais leurs sourires sont ravageurs.
leur attention voulue, désirée.
alors il finit par se laisser aller à cette chaleur.
et à force, à force oui il en vient à les aimer.
f i v ec’est le nombre de casting qu’il a en semaine.
gamin mis sous les projecteurs, sa beauté en avant.
et il enchaine, les photos, les vidéos, jamais au bout de sa peine.
au début il a un peu peur, des conflits.
mais toujours de leur part des encouragements.
alors il se prête au jeu, fini toujours par dire oui.
s i xça fait un peu mal au coeur, parce qu’il est absent.
c’est lui le plus jeune, alors il fait comme si de rien.
mais lorsque son grand frère manque, un mois, deux, trop.
il est celui qu’on entend pleurer la nuit, pleurs lancinants.
il est celui dont le sourire s’abime, lorsqu’il est loin.
celui qui ne tend plus ses mains vers les autres, c’est idiot.
z e r oil a bien compris. mais c’est douloureux.
il a accepté bien sûr, voudrait faire pareil.
mais il est toujours trop jeune, on n’y peut rien.
alors la main qui s’agite, il leur dit adieu.
aurevoir, adieu, dans son sourire un soleil.
mais dans le coeur, il pleut, coeur salin.
f o u r t e e nça fait deux ans déjà qu’ils ne sont plus là.
il continue sa vie de son côté, promesse.
nouvel anniversaire, et son voeu rest le même.
qu’ils reviennent tous à la maison, qu’ils soient là.
mais en attendant il brille toujours, comme une gemme.
gamin qui rapporte de l’argent, en toute délicatesse.
t w e n t y t h r e eles jours sont passés comme dans un brouillard.
il n’a pas fallu longtemps pour le condamner.
à peine trois semaines, pour le briser.
ce n’est pas lui pourtant, désespoir.
mais les preuves sont là, il ne peut le nier.
le tout dans sa valise, voyage terminé.
s e v e n t e e nil n’est pas majeur. il n’est pas si grand.
et ses pleurs sont silencieux tandis qu’on l’emmène.
il essaye de relativiser, c’est mieux que la prison.
mais l’île est cruelle, elle ne lui apporte que de la peine.
ils ne sont plus là, tous ou presque absents.
morts, mais la main dans la sienne l’empêche de perdre la raison.